Les propriétaires et gestionnaires des boutiques de quartier donnent une nouvelle dimension à leur commerce. Ils entendent ainsi faire du client le roi.
«Entrez Monsieur et faites votre choix.» Ces propos sont tenus par un boutiquier de quartier, Mauritanien en l’occurrence, que nous visitons dans le cadre de cette enquête, à Abidjan Cocody-Riviera-2. Eh oui, on permet désormais au client d’entrer librement et se servir soi-même, avant de payer à la caisse. Qui l’eut cru ? Dans cette boutique, les verrous des barricades ont sauté. Plus de place à la peur et à la méfiance pour cet opérateur qui a décidé ainsi de s’inscrire dans un processus de modernisation de son commerce, pour s’adapter aux réalités d’un marché fortement concurrentiel et en pleine mutation. Une manière aussi de se donner plus d’atouts pour maintenir ses clients et en conquérir de nouveaux.
Peu de discours, gain de temps
C’est avec beaucoup de fierté que Diallo se retrouve dans cette boutique rénovée. «Vous voyez, on fait maintenant comme dans les supermarchés», s’enorgueillit-il. Les clients ne boudent pas n’ont plu leur plaisir. «En dehors du fait qu’elle n’a pas la taille d’une vraie supérette ou d'un supermarché, je m’y plais. C’est non seulement la proximité et je trouve l’essentiel de ce que je veux ici. Avant, il fallait se mettre derrière une grille, égrener souvent tout un chapelet de produits au vendeur, surtout quand nous avions beaucoup de choses à acheter, avant d’être servi. Et ce n’est pas même pas évident qu’il retienne exactement la liste de la commande faite. Mais aujourd’hui, plus de discours. En outre, il y a un gain de temps», se satisfait Mme Koné, habitante de la Riviera-2. Les exemples sont légion. Comme chez Diallo, les boutiques traditionnelles à Abidjan offrent de plus en plus de confort à leur clientèle.
L’effet mauritanien
En Côte d’Ivoire, les boutiques de quartiers, dans les villes comme dans les campagnes, sont tenues pour la plupart par des Mauritaniens. Cette communauté s’est bâtie une véritable réputation dans ce secteur d’activité. La gestion d’une boutique n’a plus de secret pour elle. «Pour bien gérer une boutique, il faut avoir de la passion pour la chose, faire preuve d’endurance, travailler tous les jours de 6h à 22h, oublier les sorties dans les maquis, restaurants et bars. Pour réussir, il faut se priver de beaucoup de choses, le travail et l’amusement ne vont pas de pair», révèle le président des boutiquiers mauritaniens de Côte d'Ivoire, Mohamed Brahim. Les statistiques font état de 16.000 boutiques détenues par les Mauritaniens sur l’étendue du territoire national. Les premiers Mauritaniens qui ont migré en Côte d’Ivoire n’étaient pas pourtant des boutiquiers. Ils étaient des vendeurs de bœufs. Ce n’est que plus tard qu’ils se sont intéressés au secteur de la distribution. C’est ainsi qu’ils ont ouvert leurs premières boutiques, dans la période 1968-1969, à Port-Bouët, au quartier ancien Koumassi et à Biétry.
Vincent Kouassi
«Entrez Monsieur et faites votre choix.» Ces propos sont tenus par un boutiquier de quartier, Mauritanien en l’occurrence, que nous visitons dans le cadre de cette enquête, à Abidjan Cocody-Riviera-2. Eh oui, on permet désormais au client d’entrer librement et se servir soi-même, avant de payer à la caisse. Qui l’eut cru ? Dans cette boutique, les verrous des barricades ont sauté. Plus de place à la peur et à la méfiance pour cet opérateur qui a décidé ainsi de s’inscrire dans un processus de modernisation de son commerce, pour s’adapter aux réalités d’un marché fortement concurrentiel et en pleine mutation. Une manière aussi de se donner plus d’atouts pour maintenir ses clients et en conquérir de nouveaux.
Peu de discours, gain de temps
C’est avec beaucoup de fierté que Diallo se retrouve dans cette boutique rénovée. «Vous voyez, on fait maintenant comme dans les supermarchés», s’enorgueillit-il. Les clients ne boudent pas n’ont plu leur plaisir. «En dehors du fait qu’elle n’a pas la taille d’une vraie supérette ou d'un supermarché, je m’y plais. C’est non seulement la proximité et je trouve l’essentiel de ce que je veux ici. Avant, il fallait se mettre derrière une grille, égrener souvent tout un chapelet de produits au vendeur, surtout quand nous avions beaucoup de choses à acheter, avant d’être servi. Et ce n’est pas même pas évident qu’il retienne exactement la liste de la commande faite. Mais aujourd’hui, plus de discours. En outre, il y a un gain de temps», se satisfait Mme Koné, habitante de la Riviera-2. Les exemples sont légion. Comme chez Diallo, les boutiques traditionnelles à Abidjan offrent de plus en plus de confort à leur clientèle.
L’effet mauritanien
En Côte d’Ivoire, les boutiques de quartiers, dans les villes comme dans les campagnes, sont tenues pour la plupart par des Mauritaniens. Cette communauté s’est bâtie une véritable réputation dans ce secteur d’activité. La gestion d’une boutique n’a plus de secret pour elle. «Pour bien gérer une boutique, il faut avoir de la passion pour la chose, faire preuve d’endurance, travailler tous les jours de 6h à 22h, oublier les sorties dans les maquis, restaurants et bars. Pour réussir, il faut se priver de beaucoup de choses, le travail et l’amusement ne vont pas de pair», révèle le président des boutiquiers mauritaniens de Côte d'Ivoire, Mohamed Brahim. Les statistiques font état de 16.000 boutiques détenues par les Mauritaniens sur l’étendue du territoire national. Les premiers Mauritaniens qui ont migré en Côte d’Ivoire n’étaient pas pourtant des boutiquiers. Ils étaient des vendeurs de bœufs. Ce n’est que plus tard qu’ils se sont intéressés au secteur de la distribution. C’est ainsi qu’ils ont ouvert leurs premières boutiques, dans la période 1968-1969, à Port-Bouët, au quartier ancien Koumassi et à Biétry.
Vincent Kouassi