Face au pourrissement de la situation socio-économique du pays, Lucien Tapé Mambo, président des organisations de la société civile ivoirienne (OSC) est sorti de sa réserve hier au cours de la tribune du groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci) tenue au Novotel, au Plateau. Et ce, autour du thème « Les organisations de la société civile face aux défis de l’émergence de la Côte d’Ivoire ». « La grève des fonctionnaires est légitime, avec leurs droits. Mais, il ne faudrait pas qu’ils empêchent ceux qui veulent travailler. Nous allons reprendre les négociations en trouvant un terrain d’entente de paiement s’il s’avère qu’il y a des arriérés de salaire. Nous allons utiliser les armes du dialogue pour une solution fiable pour tout le monde », a indiqué Tapé Mambo qui a par ailleurs fustigé les coups de feu tirés par les militaires mutins pour se faire payer 5 millions F.cfa, la semaine dernière. « Nous allons également rencontrer ces militaires, le chef d’Etat-major, le commandant supérieur de la gendarmerie et le directeur général de la police nationale pour leur dire que la récréation est terminée! Les conséquences de ces actes sont énormes car des investisseurs ont fui. A la suite de leurs coups de feu. C’est de la comédie, ce qu’ils ont fait récemment (mercredi dernier, Ndlr) à Bouaké », s’est plaint le bouillant animateur des Ong. Mais, à l’entendre, tous ces faits résultent de la mauvaise gouvernance qui, si l’on n’y prend garde, l’émergence tant chantée par le pouvoir Ouattara sera un leurre. « On gère le pays comme sa famille. La crédibilité d’un pays ne se décrète pas, mais c’est la stabilité monétaire et politique», lâche-t-il. Avant de poursuivre avec cette sentence : « La Côte d’Ivoire est loin d’être émergente en 2020.Je ne sais pas par quelle magie, on peut être émergent en 5, 10 ans. Le début d’une amorce, c’est peut-être à partir de 2020 ». Lucien Tapé Mambo a cité sept points pour arriver à l’émergence. A savoir, l’augmentation de la classe moyenne, la réduction de la pauvreté par des programmes ciblés, le développement des infrastructures, l’accès facile des populations aux services de base, la bonne gouvernance dans la gestion de la chose publique, la démocratisation de la vie politique et le respect de la loi fondamentale (la Constitution). Tout en appelant à la mise à disposition d’un fonds pour les petites et moyennes entreprises et à mettre un terme au harcèlement fiscal des opérateurs économiques, Lucien Tapé Mambo a exhorté les autorités ivoiriennes à ne pas violer la Constitution susceptible d’entraîner la guerre. Quant à Patrice Yao, nouveau président du Gepci, il a salué la collaboration avec le président de la plate-forme des organisations de la société civile ivoirienne, susceptible de déboucher sur un partenariat de financement des activités liées au monde des médias.
Didier Kéi
Didier Kéi
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