Le débat sur l’avenir de la zone Franc occupe de plus en plus l’espace public. Une conférence - débat a été organisée pour passer en revue les raisons qui militent en faveur du maintien du Franc CFA. La rencontre, organisée par le “Groupe Afrique Émergence Communication“, était animée par le professeur Moustapha Kassé, agrégé en économie, ancien doyen de la FASEG de Dakar. Faisant référence au livre récemment publié par les pourfendeurs du Franc CFA, il a indiqué que le débat ne doit pas être monopolisé et axé sur des questions d’ordre émotionnel ou politique.
"Il y a quelque temps, un ouvrage est paru, intitulé ‘‘Sortir de la zone Franc. À qui profite le CFA ?‘‘. J’ai lu avec beaucoup de plaisir. Parce que précisément, je connais les auteurs de cet ouvrage. Mais, quand je l’ai lu, je me suis dit au fond qu’il y a beaucoup plus de politique, beaucoup d’émotions que d’analyses techniques profondes sur la zone Franc", a d’emblée fait savoir le professeur Moustapha Kassé.
Dans son propos, le professeur Moustapha Kassé indique qu’il s’agit bien d’un débat technique. Et cet aspect de la controverse ne doit jamais être occulté.
"Dans le débat aujourd’hui, nous ne voyons pas un référentiel de technique financière. Or le débat n’est pas un débat politique. C’est un débat technique. Et il faut qu’on restitue cette technicité au niveau de nos controverses", indique le professeur.
Continuant son exposé sur le Franc CFA, Moustapha Kassé cite les arguments qui ont été cités par le Front contre le Franc CFA dans son ouvrage pour les battre en brèche. L’agrégé en économie estime que trop souvent, on établit une comparaison avec la Chine. Ce qu’il conteste vigoureusement.
Selon le professeur, les principales propositions formulées dans l’ouvrage des pourfendeurs du Franc CFA ne résistent pas à une analyse sérieuse.
"Dans cet ouvrage, on propose plusieurs choses. Il faudrait casser la zone Franc et en tirer toutes les conséquences. Mettre en place des politiques monétaires nationales et on nous dit que ça aura l’avantage de pouvoir permettre de manipuler les taux d’échanges pour être plus compétitif à l’extérieur et en suite de manipuler les taux d’intérêt. Et on fait souvent référence à la Chine pour justifier cet argument. Ils n’ont rien compris au phénomène de la Chine", a indiqué Pr Kassé avant de marteler que les rédacteurs de l’ouvrage en question ont une lecture très partielle et très parcellaire de ce qui se passe en Chine.
D’après le Professeur Moustapha Kassé, les exemples de pays africains ayant une monnaie souveraine et vivant dans une crise d’instabilité sont nombreux. Il en donne des illustrations. Et pour lui, la stabilité, c’est l’un des principaux arguments qui milite pour un maintien du Franc CFA.
"Si nous regardons dans le fond, les monnaies africaines dites souveraines ou indépendantes, toutes sont dans des zones de perturbation", a dit pr Kasse. Pour lui, beaucoup des monnaies africaines traversent des crises. La monnaie zambienne, la monnaie de l’Angola, la monnaie du Kenya, la monnaie du Nigeria… Toutes sont dans des situations difficiles", soutient-il. Le principal facteur de l’instabilité de ces monnaies, selon pr Kassé, c’est qu’elles ne peuvent pas "supporter des chocs exogènes."
Il fustige aussi que les souverainistes ne préconisent jamais de voie pour sortir du Franc CFA. C’est comme un slogan qu’on brandit. Pour lui, c’est très facile de dire simplement aux États, sortez. Il faut dire aussi comment le faire. "Je connais des pays qui rejoignent la zone Franc. Mais je ne connais pas de pays qui ont quitté la zone Franc. Si les États décident d’y rester, c’est parce qu’ils y trouvent de l’intérêt", indique Pr Kassé.
L’ancien doyen de la Faculté des Sciences économiques et de gestion de l’UCAD souligne aussi que par la nature des économies africaines, principalement rentières, (ressources agricoles et ressources minières), il y a très peu de modifications dans les systèmes productifs.
Selon l’universitaire, la plupart des revendications des souverainistes peuvent trouver réponse grâce à une simple modification du système "Le système n’est pas figé. La Banque centrale était en France. Elle était dirigée par un Français. Elle est revenue en Afrique et les conventions ont fortement évolué. Et l’évolution peut encore être améliorée", juge-t-il. "Quand j’ai un cheval qui est performant, je ne l’échangerai pas avec un cheval de promesses", prévient le professeur Kassé.
MC
"Il y a quelque temps, un ouvrage est paru, intitulé ‘‘Sortir de la zone Franc. À qui profite le CFA ?‘‘. J’ai lu avec beaucoup de plaisir. Parce que précisément, je connais les auteurs de cet ouvrage. Mais, quand je l’ai lu, je me suis dit au fond qu’il y a beaucoup plus de politique, beaucoup d’émotions que d’analyses techniques profondes sur la zone Franc", a d’emblée fait savoir le professeur Moustapha Kassé.
Dans son propos, le professeur Moustapha Kassé indique qu’il s’agit bien d’un débat technique. Et cet aspect de la controverse ne doit jamais être occulté.
"Dans le débat aujourd’hui, nous ne voyons pas un référentiel de technique financière. Or le débat n’est pas un débat politique. C’est un débat technique. Et il faut qu’on restitue cette technicité au niveau de nos controverses", indique le professeur.
Continuant son exposé sur le Franc CFA, Moustapha Kassé cite les arguments qui ont été cités par le Front contre le Franc CFA dans son ouvrage pour les battre en brèche. L’agrégé en économie estime que trop souvent, on établit une comparaison avec la Chine. Ce qu’il conteste vigoureusement.
Selon le professeur, les principales propositions formulées dans l’ouvrage des pourfendeurs du Franc CFA ne résistent pas à une analyse sérieuse.
"Dans cet ouvrage, on propose plusieurs choses. Il faudrait casser la zone Franc et en tirer toutes les conséquences. Mettre en place des politiques monétaires nationales et on nous dit que ça aura l’avantage de pouvoir permettre de manipuler les taux d’échanges pour être plus compétitif à l’extérieur et en suite de manipuler les taux d’intérêt. Et on fait souvent référence à la Chine pour justifier cet argument. Ils n’ont rien compris au phénomène de la Chine", a indiqué Pr Kassé avant de marteler que les rédacteurs de l’ouvrage en question ont une lecture très partielle et très parcellaire de ce qui se passe en Chine.
D’après le Professeur Moustapha Kassé, les exemples de pays africains ayant une monnaie souveraine et vivant dans une crise d’instabilité sont nombreux. Il en donne des illustrations. Et pour lui, la stabilité, c’est l’un des principaux arguments qui milite pour un maintien du Franc CFA.
"Si nous regardons dans le fond, les monnaies africaines dites souveraines ou indépendantes, toutes sont dans des zones de perturbation", a dit pr Kasse. Pour lui, beaucoup des monnaies africaines traversent des crises. La monnaie zambienne, la monnaie de l’Angola, la monnaie du Kenya, la monnaie du Nigeria… Toutes sont dans des situations difficiles", soutient-il. Le principal facteur de l’instabilité de ces monnaies, selon pr Kassé, c’est qu’elles ne peuvent pas "supporter des chocs exogènes."
Il fustige aussi que les souverainistes ne préconisent jamais de voie pour sortir du Franc CFA. C’est comme un slogan qu’on brandit. Pour lui, c’est très facile de dire simplement aux États, sortez. Il faut dire aussi comment le faire. "Je connais des pays qui rejoignent la zone Franc. Mais je ne connais pas de pays qui ont quitté la zone Franc. Si les États décident d’y rester, c’est parce qu’ils y trouvent de l’intérêt", indique Pr Kassé.
L’ancien doyen de la Faculté des Sciences économiques et de gestion de l’UCAD souligne aussi que par la nature des économies africaines, principalement rentières, (ressources agricoles et ressources minières), il y a très peu de modifications dans les systèmes productifs.
Selon l’universitaire, la plupart des revendications des souverainistes peuvent trouver réponse grâce à une simple modification du système "Le système n’est pas figé. La Banque centrale était en France. Elle était dirigée par un Français. Elle est revenue en Afrique et les conventions ont fortement évolué. Et l’évolution peut encore être améliorée", juge-t-il. "Quand j’ai un cheval qui est performant, je ne l’échangerai pas avec un cheval de promesses", prévient le professeur Kassé.
MC