Ecrivain franco-ivoirien, Pacôme Kipré a initié depuis la France où il réside, une action intitulée « Tous contre les monstres » pour la protection de la femme victime de violences. Il parle également de la suite du tome 1 de votre livre "Les traces d’une enfance hardie". Interview !
Le 08 mars le monde entier célèbre la journée internationale de la femme. C’est cette date que vous avez choisi pour lancer l’opération « Tous contre les monstres ». Quel est véritablement le sens d’une telle action ?
Cette action est personnelle. Elle s’intitule "TOUS CONTRE LES MONSTRES". C’est une façon pour moi de démasquer les coupables et les responsables des violences faites contre les femmes en ce jour où sur la terre entière elles sont célébrées d’une façon idéologique. Dans certains pays, il y a énormément de travail à faire dans ce sens et le mien en fait partie. Il suffit de se rendre dans tous les espaces où hommes et femmes cohabitent pour s’en rendre compte. Elles subissent des violences d’une densité inouie et tout ceci passe inaperçu. Ce n’est pas normal en ce siècle que nous en soyons à ce stade. Et puis, une telle journée ne concerne pas uniquement les femmes. Elle devrait interpeller les hommes que nous sommes. Nous sommes acteurs majeurs dans leurs vies à toutes les échelles. De ce simple fait, nous avons aussi à nous rassembler autour d’elles pour nous positionner en leur faveur et lutter contre toutes les formes de violence et de discrimination qu’elles subissent.
Comment votre action va se matérialiser sur le terrain?
J’ai fait le choix de poser cette action d’abord sur le terrain des réseaux sociaux. Avec une centaine d’amis, nous avions commencé à la préparer. L’idée était de travailler avec un infographiste de qualité pour une visibilité et lisibilité de l’action en ce 8 mars. Nous sommes tous issus du forum de l’observatoire démocratique de Côte-d’Ivoire qui fonctionne bien sur la toile, en ce sens qu’il nous rassemble, nous enfants de ce pays de différents horizons. Des teasings ont été conçus, et chacun aura sa photo avec un message qu’il aura préparé dans le sens de la lutte contre la violence faite aux femmes. Ces messages, nous les avons voulu percutants et pertinents. Aujourd’hui la pratique de l’internet est un canal d’éducation assurée. En empruntant ce chemin, nous sommes persuadés d’agir sur les mentalités de certaines personnes qui sont addict de violence envers les femmes. Dans un futur proche, je vais rassembler ce beau monde d’hommes vaillants et responsables pour que nous menions une caravane auprès des populations et notamment dans les quartiers populaires. Surtout dans les cours communes où lorsqu’une femme est victime de violence, elle n’a aucun soutien. C’est tellement récurrent que cela passe dans la normalité. C’est aberrant.
Quelles sont pour vous les formes de violence envers les femmes?
Elles sont nombreuses et dresser une liste pourrait nous épater. La pire de toutes est celle qui en ligne de mire parade: La violence physique. La femme est un être fragile par nature. Les coups portés à son intégrité physique sont ceux d’un ultime rabaissement et une animalisation impressionnants. Les cas des hommes qui battent leurs épouses, leur crachent là-dessus, sont légions. C’est inadmissible. Le mariage ou le concubinage ne donne pas le droit à un homme de prendre de l’ascendant sur son épouse et de la battre à son envie. Les crachats à sa face, signes de sa chosification, sont immondes et remplis de dégradation humaine. On vit aussi des cas de violence envers les femmes dans l’entreprise avec le harcèlement sexuel, le droit de cuissage. Les hommes sous le prétexte de leur sexe fort se croient maîtres des vies des femmes qui sont sous leur tutelle en entreprise. C’est une fois de plus anormal et nous le dirons sur l’espace publique.
Il existe une autre forme de violence, c’est celle faite envers les femmes, par les femmes. C’est encore un cran au dessus. On en parle rarement. C’est d’ailleurs le sous-sujet tabou de ce thème brûlant. Certaines femmes agissent avec cruauté envers leurs semblables. Dès lors, il est difficile pour celle qui est brimée de remonter la pente. Acculer par les hommes, vilipender par les femmes, au bord du gouffre. Et la descente aux enfers est une réalité qui vient pourrir la société.
Quelle pourrait être la solution selon vous? Le divorce? La prison?
Je ne conseille pas le divorce aux personnes dans un couple. Je suis pour un modèle unique: la famille avec ses composantes classiques. Un père, Une mère, des enfants.
Cependant, dès qu’il y a violence physique, la femme doit en parler autour d’elle et aviser. L’unité familiale est par essence un havre de paix et non de violence. On s’y abrite pour avoir la sécurité et l’amour. La violence sous toutes ses formes ne doit pas s’inviter dans une vie de famille. Il est interdit de porter main à son conjoint. Lorsque cela arrive, il faut s’en aller. Comme il se dit dans cette situation: Le prochain coup sera celui de la fatalité qui conduira au cimetière. On ne devrait jamais en arriver là. Je suis tout à fait d’accord qu’un conjoint qui exerce de la violence physique devrait être emprisonné. Je crois que la prison pour certains remets leurs idées en place. Ce sera déjà ça de gagné dans ce noble combat.
Vous intéressez-vous aux violences faites aux hommes dans le couple?
Nous ne nions pas ce fait, mais ce n’est pas une priorité dans notre combat. Les hommes qui subissent des violences dans le couple est un fait qui fait plus rire qu’autre chose, mais assurément il faut aussi y jeter un regard. Ce n’est pas normal au regard de l’égalité des sexes, principes inscrit dans la charte des droits de l’homme. Vu qu’on en parle dans cette interview, il me revient l’image du sketch de Léonard Groguhet dans le couple truculent "Gazekagnon (paix à son âme)-Djuédjuéssi". Il y était sous l’emprise d’une femme violente sous toutes les coutures. C’était fait à dessein pour éveiller les consciences sur les violences faites aux femmes dans l’autre sens. C’est une réalité que nous reconnaissons.
Vous allez bientôt sortir la suite du tome 1 de votre livre "Les traces d’une enfance hardie", Comment a été accueilli le premier tome et quelle suite réservez-vous à votre lectorat?
L’expérience fut formidable. Ecrire pour moi dans ce registre que je me suis approprié est un exutoire et a fait de moi un écrivain adopté par un public avec lequel je suis en parfaite symbiose. J’ai choisi l’axe du souvenir des enfants d’une Côte-d’Ivoire glorieuse et du parti unique. Cela me paraît très important à souligner dans ma démarche. Je crois que c’est aussi cela qui donne de la force à ma plume parce que l’environnement brodé autour de mes textes y contribue énormément. La suite sera encore plus festive et un cran au dessus parce que je sors en avril les tomes 2 et 3 en même temps. C’est un rendez-vous que j’annonce à ces hommes et femmes qui font de moi le sujet de leur joie en me lisant. Ce sera la fin d’une aventure inscrite dans une trilogie. Je me lance vers d’autres sujets tout aussi passionnants et qui rassemblent pour la suite.
Quel est le modèle d’homme et de femme célèbres dans la jeunesse ivoirienne qui reste pour vous une référence?
J’apprécie énormément Stanislas Zézé le PDG de Bloomfield. C’est un homme dont le parcours m’impressionne. Il est passionné de finances et reste dans la juste mesure des choses. Il faut relever le cran qu’il a eu de démissionner en qualité de cadre taille patron d’une grande société de la place pour monter Bloomfield qui aujourd’hui est la vitrine de notre pays dans le secteur de la haute finance. Je l’apprécie encore plus parce qu’il est discret et respectueux des valeurs qui font de nous des hommes exemplaires. Nous en trouvons rarement de nos jours ce genre de garçons. Vous savez, faire fortune fait perdre la raison à bon nombre dans cette génération. Stan est une pointure largement au dessus de ces légèretés.
Au niveau de la gent féminine je suis un inconditionnel de Yasmina Ouégnin. Je l’apprécie cette femme parce qu’elle a su porter les codes de la rupture avec un système qui nous était caché. Grâce à son cran, à sa perspicacité et son intelligence elle a porté les ténèbres à la lumière et cela de mémoire d’homme dans notre pays, on ne l’avait jamais vécu en politique. Je suis un inconditionnel de son courant non pas parce que je lui vous un culte de la personnalité, chose que je vomis, mais parce qu’elle est pour moi le symbole du non-alignement dans un pays où les jeunes ont besoin eux-aussi d’être au devant de la scène comme l’ont été les autres qui étaient jeunes hier.
Recueillis par R. K.
Le 08 mars le monde entier célèbre la journée internationale de la femme. C’est cette date que vous avez choisi pour lancer l’opération « Tous contre les monstres ». Quel est véritablement le sens d’une telle action ?
Cette action est personnelle. Elle s’intitule "TOUS CONTRE LES MONSTRES". C’est une façon pour moi de démasquer les coupables et les responsables des violences faites contre les femmes en ce jour où sur la terre entière elles sont célébrées d’une façon idéologique. Dans certains pays, il y a énormément de travail à faire dans ce sens et le mien en fait partie. Il suffit de se rendre dans tous les espaces où hommes et femmes cohabitent pour s’en rendre compte. Elles subissent des violences d’une densité inouie et tout ceci passe inaperçu. Ce n’est pas normal en ce siècle que nous en soyons à ce stade. Et puis, une telle journée ne concerne pas uniquement les femmes. Elle devrait interpeller les hommes que nous sommes. Nous sommes acteurs majeurs dans leurs vies à toutes les échelles. De ce simple fait, nous avons aussi à nous rassembler autour d’elles pour nous positionner en leur faveur et lutter contre toutes les formes de violence et de discrimination qu’elles subissent.
Comment votre action va se matérialiser sur le terrain?
J’ai fait le choix de poser cette action d’abord sur le terrain des réseaux sociaux. Avec une centaine d’amis, nous avions commencé à la préparer. L’idée était de travailler avec un infographiste de qualité pour une visibilité et lisibilité de l’action en ce 8 mars. Nous sommes tous issus du forum de l’observatoire démocratique de Côte-d’Ivoire qui fonctionne bien sur la toile, en ce sens qu’il nous rassemble, nous enfants de ce pays de différents horizons. Des teasings ont été conçus, et chacun aura sa photo avec un message qu’il aura préparé dans le sens de la lutte contre la violence faite aux femmes. Ces messages, nous les avons voulu percutants et pertinents. Aujourd’hui la pratique de l’internet est un canal d’éducation assurée. En empruntant ce chemin, nous sommes persuadés d’agir sur les mentalités de certaines personnes qui sont addict de violence envers les femmes. Dans un futur proche, je vais rassembler ce beau monde d’hommes vaillants et responsables pour que nous menions une caravane auprès des populations et notamment dans les quartiers populaires. Surtout dans les cours communes où lorsqu’une femme est victime de violence, elle n’a aucun soutien. C’est tellement récurrent que cela passe dans la normalité. C’est aberrant.
Quelles sont pour vous les formes de violence envers les femmes?
Elles sont nombreuses et dresser une liste pourrait nous épater. La pire de toutes est celle qui en ligne de mire parade: La violence physique. La femme est un être fragile par nature. Les coups portés à son intégrité physique sont ceux d’un ultime rabaissement et une animalisation impressionnants. Les cas des hommes qui battent leurs épouses, leur crachent là-dessus, sont légions. C’est inadmissible. Le mariage ou le concubinage ne donne pas le droit à un homme de prendre de l’ascendant sur son épouse et de la battre à son envie. Les crachats à sa face, signes de sa chosification, sont immondes et remplis de dégradation humaine. On vit aussi des cas de violence envers les femmes dans l’entreprise avec le harcèlement sexuel, le droit de cuissage. Les hommes sous le prétexte de leur sexe fort se croient maîtres des vies des femmes qui sont sous leur tutelle en entreprise. C’est une fois de plus anormal et nous le dirons sur l’espace publique.
Il existe une autre forme de violence, c’est celle faite envers les femmes, par les femmes. C’est encore un cran au dessus. On en parle rarement. C’est d’ailleurs le sous-sujet tabou de ce thème brûlant. Certaines femmes agissent avec cruauté envers leurs semblables. Dès lors, il est difficile pour celle qui est brimée de remonter la pente. Acculer par les hommes, vilipender par les femmes, au bord du gouffre. Et la descente aux enfers est une réalité qui vient pourrir la société.
Quelle pourrait être la solution selon vous? Le divorce? La prison?
Je ne conseille pas le divorce aux personnes dans un couple. Je suis pour un modèle unique: la famille avec ses composantes classiques. Un père, Une mère, des enfants.
Cependant, dès qu’il y a violence physique, la femme doit en parler autour d’elle et aviser. L’unité familiale est par essence un havre de paix et non de violence. On s’y abrite pour avoir la sécurité et l’amour. La violence sous toutes ses formes ne doit pas s’inviter dans une vie de famille. Il est interdit de porter main à son conjoint. Lorsque cela arrive, il faut s’en aller. Comme il se dit dans cette situation: Le prochain coup sera celui de la fatalité qui conduira au cimetière. On ne devrait jamais en arriver là. Je suis tout à fait d’accord qu’un conjoint qui exerce de la violence physique devrait être emprisonné. Je crois que la prison pour certains remets leurs idées en place. Ce sera déjà ça de gagné dans ce noble combat.
Vous intéressez-vous aux violences faites aux hommes dans le couple?
Nous ne nions pas ce fait, mais ce n’est pas une priorité dans notre combat. Les hommes qui subissent des violences dans le couple est un fait qui fait plus rire qu’autre chose, mais assurément il faut aussi y jeter un regard. Ce n’est pas normal au regard de l’égalité des sexes, principes inscrit dans la charte des droits de l’homme. Vu qu’on en parle dans cette interview, il me revient l’image du sketch de Léonard Groguhet dans le couple truculent "Gazekagnon (paix à son âme)-Djuédjuéssi". Il y était sous l’emprise d’une femme violente sous toutes les coutures. C’était fait à dessein pour éveiller les consciences sur les violences faites aux femmes dans l’autre sens. C’est une réalité que nous reconnaissons.
Vous allez bientôt sortir la suite du tome 1 de votre livre "Les traces d’une enfance hardie", Comment a été accueilli le premier tome et quelle suite réservez-vous à votre lectorat?
L’expérience fut formidable. Ecrire pour moi dans ce registre que je me suis approprié est un exutoire et a fait de moi un écrivain adopté par un public avec lequel je suis en parfaite symbiose. J’ai choisi l’axe du souvenir des enfants d’une Côte-d’Ivoire glorieuse et du parti unique. Cela me paraît très important à souligner dans ma démarche. Je crois que c’est aussi cela qui donne de la force à ma plume parce que l’environnement brodé autour de mes textes y contribue énormément. La suite sera encore plus festive et un cran au dessus parce que je sors en avril les tomes 2 et 3 en même temps. C’est un rendez-vous que j’annonce à ces hommes et femmes qui font de moi le sujet de leur joie en me lisant. Ce sera la fin d’une aventure inscrite dans une trilogie. Je me lance vers d’autres sujets tout aussi passionnants et qui rassemblent pour la suite.
Quel est le modèle d’homme et de femme célèbres dans la jeunesse ivoirienne qui reste pour vous une référence?
J’apprécie énormément Stanislas Zézé le PDG de Bloomfield. C’est un homme dont le parcours m’impressionne. Il est passionné de finances et reste dans la juste mesure des choses. Il faut relever le cran qu’il a eu de démissionner en qualité de cadre taille patron d’une grande société de la place pour monter Bloomfield qui aujourd’hui est la vitrine de notre pays dans le secteur de la haute finance. Je l’apprécie encore plus parce qu’il est discret et respectueux des valeurs qui font de nous des hommes exemplaires. Nous en trouvons rarement de nos jours ce genre de garçons. Vous savez, faire fortune fait perdre la raison à bon nombre dans cette génération. Stan est une pointure largement au dessus de ces légèretés.
Au niveau de la gent féminine je suis un inconditionnel de Yasmina Ouégnin. Je l’apprécie cette femme parce qu’elle a su porter les codes de la rupture avec un système qui nous était caché. Grâce à son cran, à sa perspicacité et son intelligence elle a porté les ténèbres à la lumière et cela de mémoire d’homme dans notre pays, on ne l’avait jamais vécu en politique. Je suis un inconditionnel de son courant non pas parce que je lui vous un culte de la personnalité, chose que je vomis, mais parce qu’elle est pour moi le symbole du non-alignement dans un pays où les jeunes ont besoin eux-aussi d’être au devant de la scène comme l’ont été les autres qui étaient jeunes hier.
Recueillis par R. K.