En Côte d’Ivoire, la Société Ivoirienne de Raffinage (Sir) est montée au créneau pour se prononcer sur cette affaire qui défraie la chronique. Au cours d’une conférence de presse tenue le mercredi 23 août 2017, le Directeur Général Adjoint de la Sir Bruno Sirot a pris le contrepied du rapport de cette enquête qui en réalité date de depuis septembre 2016.Il n’a surtout pas manqué de rassurer les consommateurs et la population sur le carburant qui se trouve présentement dans les pompes. Il dément en ces termes : « Nous considérons que la Côte d’Ivoire n’est pas concernée par ces produits toxiques. Pourquoi, parce que les produits qui sont mis à disposition des stations-services et finalement des clients passent à travers les installations de la Sir. Et la Sir maitrise un processus de qualité qui fait que nos produits ne contiennent pas d’abord des produits toxiques d’origine inconnue et secundo, sont toujours conformes aux spécifications de l’administration qui demande de respecter un certain nombre de normes au minimum. La Sir ne comprend donc pas les motivations de ces personnes qui agissent ainsi, surtout que c’est sur un rapport datant de septembre 2016 et comportant des insuffisances que se basent ces personnes’’. Concernant l’odeur du super, Bruno Sirot a expliqué qu’elle est normale puisque c’est une odeur qui provient d’un composé qui vient d’une activité du raffinage, les oléfines. Une partie des fabrications inclut des composants oléfiniques qui ne sont pas plus nocifs que d’autres composants. C’est un composant classique du mélange d’essence et la présence de ces oléfines. Et pourtant, d’où provient ce carburant et quelles sont ses conséquences sur la santé des hommes et les recours possibles pour les Ong et les Etats concernés ? Des éléments de réponse avec Désiré Ngouan, le coordonnateur régional pour les questions de climat et de qualité de l’air à l’ONU environnement basé en Nairobi au Kenya, interrogé sur la radio de la Paix basée en Côte d’Ivoire ‘’Le carburant en question fait état de résidu de carburant qui n’est pas accepté sur le marché européen. Donc, il va falloir trouver une porte de sortie de ces carburants. Et malheureusement, l’Afrique est la destination favorable pour ce cartel pour faire écouler leur produits. Selon les études, ce carburant est réellement vendu en Côte d’Ivoire. Lorsque ce carburant est utilisé dans les véhicules, il y a déjà une odeur suffocante qui se dégage. La toxicité de ce carburant va encore amplifier les maladies respiratoires. Le taux de soufre dans ce carburant est au-delà de ce que les normes européennes préconisent. A la question de savoir, quels sont les recours pour les Ong et les Etats concernés ? Il répond en ces termes :‘’ La société civile doit encore continuer le plaidoyer et attirer l’attention des décideurs dans un premier temps afin de combler le vide juridique. L’Etat devra dans ce cas actuel conduire un audit, déterminer les rôles et responsabilités dans ce commerce illicite. Je pense que si clairement les responsabilités sont situées, alors les réparations et préjudices seront identifiés pour pouvoir dédommager qui de droit (…)’’ Des sources dignes de foi indiquent qu’au Sénégal, la Ligue sénégalaise des droits de l’homme veut poursuivre les acteurs qui ont participé au trafic révélé par « Dirty Diesel ». Carburant toxique ou pas, chacun doit ouvrir les yeux car les chemins pour ce genre de trafic sont multiples. Il y va de la santé de tous. Il faut signaler que le Bénin, le Nigeria et le Togo sont aussi cités dans ledit rapport.
Etienne Atta
Etienne Atta