Médiapart est généralement perçu comme un média sérieux, qui fait du journalisme d’investigation. C’est aussi un média dirigé par Edwy Plenel, « éternel trotskiste », ancien membre du PCI, Parti Communiste International, fondé par Lambert.
Sa ligne d’horizon est celle de l’internationale socialiste dont faisaient partie Gbagbo et le FPI. D’ailleurs, tous les soutiens de Gbagbo viennent du camp socialiste (l’avocat Roland Dumas, Jack Lang, Henri Emmanuelli). Certains socialistes dénonceront d’ailleurs l’ambiguïté du PS. Médiapart est aussi sur la ligne d'un anticolonialisme d’arrière-garde et un anti-sarkozysme militant. Il n’est donc pas étonnant que Médiapart, au moment où les pro-Gbagbo se font entendre en Côte d’Ivoire et contestent le rôle de la CPI, revienne sur la crise politique de décembre 2010-avril 2011.
Conformément à sa logique anticoloniale et anti-sarko, il n’est pas étonnant que Médiapart instruise, ces jours-ci, le procès de la France et de l’Occident, dénonçant un prétendu complot contre Gbagbo, injustement traîné, selon les journalistes-militants de Médiapart, devant les juges de la CPI.
Hier, Médiapart a pu dénoncer le gouvernement Gbagbo, mais aujourd’hui, il se fait le défenseur de l’ancien Président ivoirien. La raison en est simple : Alassane Ouattara incarne la victoire du libéralisme et l’intrusion de l’Occident, en particulier de la France, dans les affaires africaines. L’un des fonds de commerce de Médiapart reste la dénonciation de la Françafrique, qui n’existe plus, excepté dans l’imaginaire anticolonial de certains, dont les journalistes de Médiapart.
Sur quoi s’appuie Médiapart pour revenir sur la période décembre 2010-Avril 2011 ? Sur 40 000 documents diffusés par l’European Investigative Collaborations et repris par 11 médias. Les allégations, qui mettent en cause l’ancien procureur de la CPI, Mr Ocampo, ne rendent pas illégitime le transfert de Laurent Gbagbo à la CPI. Il s’agit bien de rendre la justice en répondant à une question : Laurent Gbagbo peut-il être accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre ? L’enquête menée par la CPI ne se transforme pas en un procès politique contre le socialiste Gbagbo. Il s’agit bien de rendre justice à des victimes de crimes graves, conformément au Statut de Rome qui fixe les objectifs de la CPI.
Médiapart participe à un mouvement qui vise à délégitimer la CPI à l’approche des élections de 2020 en Côte d’Ivoire. C’est bien depuis un ADN anticolonial, anti-Occident et anticapitalisme que Médiapart agit. L’international socialiste se met en marche, sans tenir compte de la demande de justice et de vérité qui émane des victimes des exactions commises au moment de la crise postélectorale de 2010.
La convergence des attaques contre le gouvernement ivoirien est une évidence.
Ces attaques prennent deux directions : celle du rapport de force militaire (mutineries, caches d’armes, tentatives de séditions dans l’armées, etc.) et celle de la bataille de l’opinion (tribunes des pro-Gagbo dans la presse, sur les réseaux sociaux, attaques contre le Premier ministre, etc.). Certains souhaitent créer un climat insurrectionnel.
Médiapart participe à ce mouvement en se transformant en officine pro-Gbagbo. La stratégie est connue : faire passer des allégations fâcheuses pour une information objective. Peut-on encore sauver la démocratie, la justice et la stabilité politique en Côte d’Ivoire ? Oui, même si Médiapart a choisi de ne contribuer à un climat serein qui permettrait à la CPI de rendre la justice en toute objectivité.
Libérer Laurent Gbagbo dans les conditions actuelles sur la base de ce qu’il aurait été victime de mauvaises procédures, ne le blanchirait pas , ne l’absoudrait, et ne rendrait pas forcément service à la cause de la vérité sur la recherche des responsabilités au sujet de ce qui s’est exactement en Côte d’Ivoire.
Cela fonctionnerait un peu comme une autre forme d’arrangement politique l, comme une grâce, ou comme une amnistie : malgré ces mesures la faute et le crime ne sont pas effacés des mémoires ni de l’histoire.
Le révisionnisme n’est pas forcément là où on le voit clairement. Tenter de réécrire l’histoire, ou réécrire l’histoire, c’est-à-dire propulser les « faits alternatifs » ( Alternative Facts ) , ce n’est pas seulement sur des faits comme la remise en cause de la réalité de l’attentat contre le World Trade Center ( qui serait un coup monté par les services secrets américains selon les partisans de la théorie du complot ) , ou dans le seul camp de Donald Trump.
Ce à quoi s’adonnent les uns et les autres avec l’implication entière de l’équipe d’Edwy Plenel , à savoir cette tentative de delégitimation ou bien cette opération de décrédibilisation de la CPI , est bien une entreprise de réécriture et de révision d’une histoire récente, au motif qu’elle aurait été écrite par les vainqueurs du moment et adversaires de l’ami Laurent Gbagbo.
Alice Ouédraogo
Sa ligne d’horizon est celle de l’internationale socialiste dont faisaient partie Gbagbo et le FPI. D’ailleurs, tous les soutiens de Gbagbo viennent du camp socialiste (l’avocat Roland Dumas, Jack Lang, Henri Emmanuelli). Certains socialistes dénonceront d’ailleurs l’ambiguïté du PS. Médiapart est aussi sur la ligne d'un anticolonialisme d’arrière-garde et un anti-sarkozysme militant. Il n’est donc pas étonnant que Médiapart, au moment où les pro-Gbagbo se font entendre en Côte d’Ivoire et contestent le rôle de la CPI, revienne sur la crise politique de décembre 2010-avril 2011.
Conformément à sa logique anticoloniale et anti-sarko, il n’est pas étonnant que Médiapart instruise, ces jours-ci, le procès de la France et de l’Occident, dénonçant un prétendu complot contre Gbagbo, injustement traîné, selon les journalistes-militants de Médiapart, devant les juges de la CPI.
Hier, Médiapart a pu dénoncer le gouvernement Gbagbo, mais aujourd’hui, il se fait le défenseur de l’ancien Président ivoirien. La raison en est simple : Alassane Ouattara incarne la victoire du libéralisme et l’intrusion de l’Occident, en particulier de la France, dans les affaires africaines. L’un des fonds de commerce de Médiapart reste la dénonciation de la Françafrique, qui n’existe plus, excepté dans l’imaginaire anticolonial de certains, dont les journalistes de Médiapart.
Sur quoi s’appuie Médiapart pour revenir sur la période décembre 2010-Avril 2011 ? Sur 40 000 documents diffusés par l’European Investigative Collaborations et repris par 11 médias. Les allégations, qui mettent en cause l’ancien procureur de la CPI, Mr Ocampo, ne rendent pas illégitime le transfert de Laurent Gbagbo à la CPI. Il s’agit bien de rendre la justice en répondant à une question : Laurent Gbagbo peut-il être accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre ? L’enquête menée par la CPI ne se transforme pas en un procès politique contre le socialiste Gbagbo. Il s’agit bien de rendre justice à des victimes de crimes graves, conformément au Statut de Rome qui fixe les objectifs de la CPI.
Médiapart participe à un mouvement qui vise à délégitimer la CPI à l’approche des élections de 2020 en Côte d’Ivoire. C’est bien depuis un ADN anticolonial, anti-Occident et anticapitalisme que Médiapart agit. L’international socialiste se met en marche, sans tenir compte de la demande de justice et de vérité qui émane des victimes des exactions commises au moment de la crise postélectorale de 2010.
La convergence des attaques contre le gouvernement ivoirien est une évidence.
Ces attaques prennent deux directions : celle du rapport de force militaire (mutineries, caches d’armes, tentatives de séditions dans l’armées, etc.) et celle de la bataille de l’opinion (tribunes des pro-Gagbo dans la presse, sur les réseaux sociaux, attaques contre le Premier ministre, etc.). Certains souhaitent créer un climat insurrectionnel.
Médiapart participe à ce mouvement en se transformant en officine pro-Gbagbo. La stratégie est connue : faire passer des allégations fâcheuses pour une information objective. Peut-on encore sauver la démocratie, la justice et la stabilité politique en Côte d’Ivoire ? Oui, même si Médiapart a choisi de ne contribuer à un climat serein qui permettrait à la CPI de rendre la justice en toute objectivité.
Libérer Laurent Gbagbo dans les conditions actuelles sur la base de ce qu’il aurait été victime de mauvaises procédures, ne le blanchirait pas , ne l’absoudrait, et ne rendrait pas forcément service à la cause de la vérité sur la recherche des responsabilités au sujet de ce qui s’est exactement en Côte d’Ivoire.
Cela fonctionnerait un peu comme une autre forme d’arrangement politique l, comme une grâce, ou comme une amnistie : malgré ces mesures la faute et le crime ne sont pas effacés des mémoires ni de l’histoire.
Le révisionnisme n’est pas forcément là où on le voit clairement. Tenter de réécrire l’histoire, ou réécrire l’histoire, c’est-à-dire propulser les « faits alternatifs » ( Alternative Facts ) , ce n’est pas seulement sur des faits comme la remise en cause de la réalité de l’attentat contre le World Trade Center ( qui serait un coup monté par les services secrets américains selon les partisans de la théorie du complot ) , ou dans le seul camp de Donald Trump.
Ce à quoi s’adonnent les uns et les autres avec l’implication entière de l’équipe d’Edwy Plenel , à savoir cette tentative de delégitimation ou bien cette opération de décrédibilisation de la CPI , est bien une entreprise de réécriture et de révision d’une histoire récente, au motif qu’elle aurait été écrite par les vainqueurs du moment et adversaires de l’ami Laurent Gbagbo.
Alice Ouédraogo