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Société Publié le mercredi 22 novembre 2017 | APA

Un migrant ivoirien raconte le calvaire libyen : ‘’6 mois en prison sans voir la lumière du jour’’

© APA Par DR
Gnandou Gnapo, migrant ivoirien rentré lundi soir, grâce à une opération de rapatriement du gouvernement en collaboration avec l’Organisation internationale des migrations (OIM)
Abidjan (Côte d’Ivoire) - Gnandou Gnapo, migrant ivoirien rentré lundi soir, grâce à une opération de rapatriement du gouvernement en collaboration avec l’Organisation internationale des migrations (OIM), raconte le calvaire vécu en Libye où les ‘’Noirs africains sont perçus comme des esclaves’’, relevant avoir passé ‘’6 mois en prison sans voir la lumière du jour’’.

Parti, initialement, en Tunisie pour se trouver du travail, Gnandou Gnapo, moins de la trentaine, s’est retrouvé en Libye par ‘’la force’’ des choses.

Le jeune homme ‘’heureux’’ de retrouver la terre natale, exprime d’abord, sa gratitude ‘’aux autorités ivoiriennes, notamment le chef de l’Etat et son gouvernement ainsi qu’à l’OIM ’’ pour les efforts consentis pour ‘’notre retour au pays natal’’.

‘’Nous avons fait des nuits blanches, broyé du noir mais grâce à Dieu nous sommes en Côte d’Ivoire’’, se soulage-t-il, laissant tout de même, perler des larmes sur ses joues avant de poursuivre que ‘’entre la réalité et le rêve, il y a une différence’’.

La réalité selon lui, est que ‘’la Libye est comme dans une jungle où les Arabes, notamment, les Libyens prennent les Noirs africains pour des esclaves’’.

‘’Si un Arabe te voit, il doit te kidnapper pour te remettre à un groupe de terroristes appelé Asmaboys chargé de la vente humaine. Parmi nous, il y a des gens qui sont partis pour traverser et regagner l’Europe à qui ils ont promis des vols ou des bateaux pour continuer l’aventure, en vain’’ raconte M. Gnandou.

‘’Chaque libyen est maître de son territoire, dispose des gens qui y vivent comme il veut. C’est difficile de vivre sur le territoire libyen. C’est difficile’’, insiste-t-il ajoutant qu’on ‘’nous a dupés’’.

L’ex-migrant rapporte qu’il a été ‘’pris sur le chemin de retour de travail avec ses compagnons’’. ‘’Quand on vous prend comme ça dans la rue on vous envoie, directement, dans les prisons où on vous torture jusqu’à mort pour les moins chanceux’’, explique-t-il.

‘’Nous avons fait six mois dans une prison. Sans voir la lumière du jour. Aujourd’hui nous sommes contents de revenir sur notre sol. Pour rendre ce témoignage. Je préfère venir au pays les poches vides que de rester en Libye’’, soutient-il.

‘’Chaque matin, ils viennent pour nous faire subir des exactions que je ne peux pas décrire devant les caméras. Chaque jour, il y a de nombreux morts enregistrés parmi nous’’, se désole M. Gnandou qui atteste de ‘’la vente des noirs en Libye comme les viols collectifs des jeunes filles avant d’être battues’’.

Selon lui, c’est à la faveur de ‘’l’ouverture de certaines prisons ‘’ qu’ils se sont enfuis pour regagner les camps de l’OIM et du HCR après de ‘’multiples renseignements’’ en passant par la ville de Zouara.

‘’Nous sommes arrivés au pays mais d’autres sont restés là-bas. Et nous nous interrogeons sur leur sort (sanglots) car la Libye c’est un monde à part. On connait la réalité de là-bas. C’est pourquoi nous demandons aux autorités de la Guinée, du Mali, du Burkina,… des pays de l’Afrique de l’Ouest pour organiser le rapatriement de leurs ressortissants en Libye. Car il n’y a pas que des Ivoiriens’’, appelle Gnandou Gnapo.

Pour leur réinsertion, il dit ‘’s’en remettre au gouvernement ivoirien car parmi nous il y a des bacheliers, des intellectuels, des gens de métier qui ont besoin de travail’’ pour ne plus jamais ‘’tenter’’ ces genres d’aventure.

HS/ls/APA
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