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Société Publié le dimanche 25 février 2018 | AIP

SIA 2018 : ‘’La modernité ne réside pas dans la destruction de la nature’’, selon un enseignant-chercheur ivoirien

Paris (France) – « La modernité ne réside pas dans la destruction de la nature mais plutôt dans la réconciliation de l’homme avec sa nature », estime Prof Kouassi Edouard, enseignant-chercheur à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.

Consultant pour le compte du groupe agro-industriel SIFCA dans le cadre de la restauration de la biodiversité, l’expert, interrogé samedi par l’AIP au 55ème Salon international de l’agriculture de Paris (SIA 2018), prévient que tout le monde va en pâtir si l’agression de la nature continue.

« Nous sommes sur une branche qu’on est en train de scier tout doucement. On va tous y passer, si nous n’y prenons garde », prévient l’enseignant-chercheur. La conséquence de tous ces agissements, c’est le changement climatique. Aujourd'hui, il pleut mal, il y a les inondations partout, la chaleur en Afrique, l’extrême fraîcheur en Europe, le désert avance à grand pas…

C’est pourquoi, il salue l’engagement du groupe SIFCA qui a eu une nouvelle vision, celle de changer la donne à travers son programme « Zéro déforestation ». Dans ce cadre, le groupe s’est attaché les services d’experts dont Prof Kouassi Edouard, à charge de l’aider à mettre en valeur ses plantations acquises par depuis des décennies et accroître le business.

Ainsi, la contribution de Prof Kouassi consiste à chercher des clones et des variétés plus performantes pour les cultiver sur des terrains plus réduits et préserver le reste, en conservant 10% du couvert végétal en l’état. Dans le cadre du projet « Zéro déforestation », près de 210 ha de forêt sont déjà préservés et reconstitués naturellement.

Prof Kouassi a énuméré des espèces menacées ou devenues rares du fait de l’exploitation de bois de grume telles la Kola lorougnonis (Sterculiaceae) qu’on trouve seulement en Côte d’Ivoire et au Cameroun, l’Iroko, le Bois de Vêne, le Makoré, l’Acajou Bassam, le Niangon et le Bois Bété.

Les plantes sont plus complexes car elles ne bougent pas alors que les animaux migrent et si on refait la forêt, ils reviennent à leur place, note-t-il. Certains animaux ont disparu. « Le pangolin une espèce qui ne fait que deux petits dans la vie si elle est femelle, inoffensive sur tous les plans, qui nous débarrasse de tous les insectes, qui n’a même pas le temps de mordre quelqu’un, qui ne mange même pas une seule culture de quelqu’un, mais c’est l’espèce que l’on voit dans les sauces graines… », regrette le consultant.

L’éléphant ne vit plus parce que son biotope n’existe plus. Il a besoin de se promener sur 30 km par jour, alors qu’il n’y a plus une seule forêt qui s’étend sur 30 km, poursuit-il. « Voilà qu'on est conflit perpétuel avec ces animaux. C’est nous qui avons empiété sur leur milieu et non eux ! (…) C’est nous qui sommes une seule espèce parmi tant d’autres qui sommes en train de détruire toute cette nature », se désole Prof Kouassi.


cmas
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