‘’De réelles difficultés à l’accès des archives littéraires en Afrique subsaharienne. Les quelques fonds d’archives artistiques répertoriés (notamment ceux de Memel Foteh, Zadi Zaourou ou Werewere Liking) ne sont pas, pour l’heure, conservés dans des conditions idoines même si, en Côte d’Ivoire, le cas de la Fondation Hampâté Bâ est un exemple à encourager ’’
Du samedi 24 février au mardi 27 février 2018, un atelier sur les manuscrits dénommé « Archiva Archives littéraires et artistiques africaines » a été organisé à l’UFR LLC (Unité de formation et de recherche en Langues Littératures et Civilisations) à l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB) d’Abidjan (Côte d’Ivoire). L’objectif de cet atelier est de mobiliser toutes les techniques et connaissances en matière de prise en charge des archives littéraires et surtout la mise en place effective d’une équipe de recherche sur les archives de Zadi Zaourou.
En effet, cette réflexion suscite l’intérêt des universitaires africains, européens et autres acteurs politiques soucieux de la sauvegarde, la conservation et surtout la valorisation de ces objets (manuscrits) qui occupent une place capitale du patrimoine culturelle africain.
Cet atelier a réunit plus d’une vingtaine de personnes, notamment des chercheurs experts européens venus de France de l’ITEM (Institut des textes des manuscrits modernes) – du CNRS(Centre national de recherche scientifique basé à Paris), d’Allemagne (Université de Stuttgart) et de Grande Bretagne (Université d’Oxford) et leurs collègues chercheurs en Côte d’Ivoire dont Prof, Adama Coulibaly (Doyen UFR LLC), Dr. Jean-Francis Ekoungoun, Dr. Perpetue Dah, ,ainsi que plusieurs enseignants-chercheurs et doctorants des universités FHB et Alassane Ouattara de Bouaké.
En réalité, l’état des fonds documentaires lorsqu’ils existent, l’état des manuscrits littéraires dans les pays africains et particulièrement ceux de la sous-région est singulièrement préoccupant. Il faut donc réfléchir à la prise en charge urgente de ces manuscrits africains en péril, à la fois pour des raisons symboliques évidentes mais aussi pour des besoins de la recherche, de l’analyse littéraire et surtout, dans un espace de droit clairement identifiable. Un tel projet ne peut être réalisé sans réfléchir conjointement à une véritable charte de dépôt, incluant des conditionnalités juridiques fortes capables de protéger le patrimoine africain des prédations occidentales. L’enjeu de ce projet de gestion de manuscrit est donc pluridimensionnel : culturel, scientifique, politique et éthique.
Le premier jour d’ « ARCHIVA Archives littéraires et artistiques africaines, atelier d’Abidjan » a débuté par la présentation des participants suivie de l’exposé des objectifs, sans oublier les mots de bienvenue, du Doyen de l’UFR, Prof, Adama Coulibaly, Chercheur associé de l’ITEM. Il a salué la tenue de cet atelier qui, pour lui, est une preuve de plus de la communauté universitaire à rendre vivants et intelligents les aspects du patrimoine culturel africain par le défi de la constitution d’une mémoire collective nationale. Il a également salué le gouvernement ivoirien qui a accepté d’accompagner l’organisation de cet atelier par le truchement des ministères de la Culture et de la francophonie ainsi que celui de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Le dimanche 25 février, une visite a été organisée par l’équipe au GRTO pour voir le fonds Zadi Zaourou, en prélude de l’atelier Zadi qui y aura lieu le mardi. Le lundi 26 a été consacré à un atelier de réflexion sur le thème : « Relations avec les ayants-droits. Penser une conservation pérenne sur le territoire africain ». Deux équipes constituées ont débattu sur, l’ « l’état des lieux de la conservation des archives littéraires africaines », « la relation avec les ayants-droits », « l’implication des décideurs politiques dans la démarche conservation/valorisation », « la mémoire des arts vivants », et enfin la question « des archives non auctoriales ».
La synthèse de ces échanges a ainsi mis en évidence de réelles difficultés à l’accès des archives littéraires en Afrique subsaharienne et ce, du fait qu’il y a une absence drastique d’institutions de conservation. Les quelques fonds d’archives artistiques répertoriés (notamment ceux de Memel Foteh, Zadi Zaourou ou Werewere Liking) ne sont pas, pour l’heure, conservés dans des conditions idoines même si, en Côte d’Ivoire, le cas de la Fondation Hampâté Bâ est un exemple à encourager. Ce point contraste avec le nombre croissant de bibliothèques et centres d’archives spécialisés dans la conservation des archives littéraires.
En ce qui concerne la question de « la mémoire des arts vivants » et celle « des archives non auctoriales», il a été noté que deux types de théâtre se sont développés en Côte d’Ivoire : le théâtre universitaire et le théâtre populaire. Pour une constitution plus systématique de la genèse et des archives de ces arts vivants, il urge de procéder à l’inventaire des lieux de mémoire (lieux de production) notamment le quotidien Fraternité matin, le Burida, de même que la collecte des témoignages et l’interrogation des conditions de production (la situation d’énonciation de certains chants en vue d’un retour à la genèse pour la restitution de la création).
La dernière journée de cet atelier, celle du mardi, a été marquée par des activités de numérisation et de stockage des archives de Zadi Zaourou au GRTO. Après un éclairage a été donné par les archivistes qui ont procédé à un premier rangement des manuscrits du Maitre. Cette journée a été rehaussée par la présence du Directeur du livre, M. Henri N’Koumo qui a fait un versement de manuscrits qu’il avait en sa possession.
JOB
Du samedi 24 février au mardi 27 février 2018, un atelier sur les manuscrits dénommé « Archiva Archives littéraires et artistiques africaines » a été organisé à l’UFR LLC (Unité de formation et de recherche en Langues Littératures et Civilisations) à l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB) d’Abidjan (Côte d’Ivoire). L’objectif de cet atelier est de mobiliser toutes les techniques et connaissances en matière de prise en charge des archives littéraires et surtout la mise en place effective d’une équipe de recherche sur les archives de Zadi Zaourou.
En effet, cette réflexion suscite l’intérêt des universitaires africains, européens et autres acteurs politiques soucieux de la sauvegarde, la conservation et surtout la valorisation de ces objets (manuscrits) qui occupent une place capitale du patrimoine culturelle africain.
Cet atelier a réunit plus d’une vingtaine de personnes, notamment des chercheurs experts européens venus de France de l’ITEM (Institut des textes des manuscrits modernes) – du CNRS(Centre national de recherche scientifique basé à Paris), d’Allemagne (Université de Stuttgart) et de Grande Bretagne (Université d’Oxford) et leurs collègues chercheurs en Côte d’Ivoire dont Prof, Adama Coulibaly (Doyen UFR LLC), Dr. Jean-Francis Ekoungoun, Dr. Perpetue Dah, ,ainsi que plusieurs enseignants-chercheurs et doctorants des universités FHB et Alassane Ouattara de Bouaké.
En réalité, l’état des fonds documentaires lorsqu’ils existent, l’état des manuscrits littéraires dans les pays africains et particulièrement ceux de la sous-région est singulièrement préoccupant. Il faut donc réfléchir à la prise en charge urgente de ces manuscrits africains en péril, à la fois pour des raisons symboliques évidentes mais aussi pour des besoins de la recherche, de l’analyse littéraire et surtout, dans un espace de droit clairement identifiable. Un tel projet ne peut être réalisé sans réfléchir conjointement à une véritable charte de dépôt, incluant des conditionnalités juridiques fortes capables de protéger le patrimoine africain des prédations occidentales. L’enjeu de ce projet de gestion de manuscrit est donc pluridimensionnel : culturel, scientifique, politique et éthique.
Le premier jour d’ « ARCHIVA Archives littéraires et artistiques africaines, atelier d’Abidjan » a débuté par la présentation des participants suivie de l’exposé des objectifs, sans oublier les mots de bienvenue, du Doyen de l’UFR, Prof, Adama Coulibaly, Chercheur associé de l’ITEM. Il a salué la tenue de cet atelier qui, pour lui, est une preuve de plus de la communauté universitaire à rendre vivants et intelligents les aspects du patrimoine culturel africain par le défi de la constitution d’une mémoire collective nationale. Il a également salué le gouvernement ivoirien qui a accepté d’accompagner l’organisation de cet atelier par le truchement des ministères de la Culture et de la francophonie ainsi que celui de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Le dimanche 25 février, une visite a été organisée par l’équipe au GRTO pour voir le fonds Zadi Zaourou, en prélude de l’atelier Zadi qui y aura lieu le mardi. Le lundi 26 a été consacré à un atelier de réflexion sur le thème : « Relations avec les ayants-droits. Penser une conservation pérenne sur le territoire africain ». Deux équipes constituées ont débattu sur, l’ « l’état des lieux de la conservation des archives littéraires africaines », « la relation avec les ayants-droits », « l’implication des décideurs politiques dans la démarche conservation/valorisation », « la mémoire des arts vivants », et enfin la question « des archives non auctoriales ».
La synthèse de ces échanges a ainsi mis en évidence de réelles difficultés à l’accès des archives littéraires en Afrique subsaharienne et ce, du fait qu’il y a une absence drastique d’institutions de conservation. Les quelques fonds d’archives artistiques répertoriés (notamment ceux de Memel Foteh, Zadi Zaourou ou Werewere Liking) ne sont pas, pour l’heure, conservés dans des conditions idoines même si, en Côte d’Ivoire, le cas de la Fondation Hampâté Bâ est un exemple à encourager. Ce point contraste avec le nombre croissant de bibliothèques et centres d’archives spécialisés dans la conservation des archives littéraires.
En ce qui concerne la question de « la mémoire des arts vivants » et celle « des archives non auctoriales», il a été noté que deux types de théâtre se sont développés en Côte d’Ivoire : le théâtre universitaire et le théâtre populaire. Pour une constitution plus systématique de la genèse et des archives de ces arts vivants, il urge de procéder à l’inventaire des lieux de mémoire (lieux de production) notamment le quotidien Fraternité matin, le Burida, de même que la collecte des témoignages et l’interrogation des conditions de production (la situation d’énonciation de certains chants en vue d’un retour à la genèse pour la restitution de la création).
La dernière journée de cet atelier, celle du mardi, a été marquée par des activités de numérisation et de stockage des archives de Zadi Zaourou au GRTO. Après un éclairage a été donné par les archivistes qui ont procédé à un premier rangement des manuscrits du Maitre. Cette journée a été rehaussée par la présence du Directeur du livre, M. Henri N’Koumo qui a fait un versement de manuscrits qu’il avait en sa possession.
JOB