Abidjan (Côte d’Ivoire) - Les gares routières des compagnies de transport desservant les villes de l’intérieur et singulièrement celles du ‘’V’’ baoulé (régions où sont originaires les baoulé, ethnie), au centre du pays, sont en ébullition avec la marée humaine qui prend d’assaut ces lieux pour aller célébrer en famille, la fête de Pâques ou Paquinou.
D’Adjamé, au nord, à Yopougon à l’ouest de la capitale économique ivoirienne, c’est l’effervescence dans les gares. On se bouscule comme on peut pour s’offrir le ticket de transport oscillant entre 5.000 F CFA et 7.000 FCFA selon la destination.
A la gare UTB (Union des transporteurs de Bouaké) sise à Adjamé, les files de passagers attendant de se procurer le titre de transport, se perdent à vue.
‘’Nous sommes là depuis 12h pour acheter nos tickets pour espérer être dans le prochain car, mais c’est difficile’’, se lamente Jean-Jacques Kouassi Konan, élève, en partance pour Bouaké. ‘’Quel que soit le prix, je veux avoir mon ticket pour rentrer au village avant dimanche’’, fait-il remarquer.
Comme lui, des milliers de ressortissants du centre du pays ne jurent que par ‘’Paquinou’’. Après une année passée en basse-côte, explique l’infirmier Maurice Kouakou, ‘’la fête de Pâques ou Paquinou est pour le Baoulé est une occasion de retrouver les siens’’.
A la gare de la compagnie Malex à Yopougon, une jeune dame qui veut ‘’rentrer ce jeudi soir à Didiévi’’, ne croyait pas à ses yeux à la vue du monde qui y fourmille. ‘’ Même s’il faut passer la nuit ici pour avoir un ticket, je le ferai’’, tente-t-elle de se soulager.
La fête de la Pâques qui est la commémoration de la résurrection du Christ trois jours après sa mort, crucifié à la croix, est plus qu’une fête religieuse en pays baoulé au point qu’elle a pris le vocable de ‘’Paquinou’’.
‘’Pendant Paquinou, les mutuelles de développement mettent à profit ces moments de retrouvailles pour la prise de grandes décisions qui engagent le développement du village ou de la région’’, explique Konan André, chauffeur de taxi-compteur qui a mis son activité ‘’en veilleuse’’ pour ‘’aller fêter au village dans la sous-préfecture de Toumodi avec ma femme et les enfants’’.
Pendant Paquinou, assure-t-il, les problèmes de famille, de village sont débattus en présence de tous et la décision arrêtée s’impose à tout le monde. Cependant, le taximan reconnait que ‘’Paquinou est une fête budgétivore’’.
‘’On dépense beaucoup pour satisfaire les parents en boisson, en vivres et en même en vêtements. En tout cas, à Paquinou, il faut se faire remarquer pour l’honneur de la famille. Il ne s’agit pas d’étaler ses richesses mais prouver que toi aussi, tu arrives de la basse-côte’’, dit M. Konan dans un éclat de rire avant de regagner à pas de course le guichet pour ''l'achat de 7 tickets si j'ai la chance aujourd'hui'', précise-t-il.
HS/ls/APA
D’Adjamé, au nord, à Yopougon à l’ouest de la capitale économique ivoirienne, c’est l’effervescence dans les gares. On se bouscule comme on peut pour s’offrir le ticket de transport oscillant entre 5.000 F CFA et 7.000 FCFA selon la destination.
A la gare UTB (Union des transporteurs de Bouaké) sise à Adjamé, les files de passagers attendant de se procurer le titre de transport, se perdent à vue.
‘’Nous sommes là depuis 12h pour acheter nos tickets pour espérer être dans le prochain car, mais c’est difficile’’, se lamente Jean-Jacques Kouassi Konan, élève, en partance pour Bouaké. ‘’Quel que soit le prix, je veux avoir mon ticket pour rentrer au village avant dimanche’’, fait-il remarquer.
Comme lui, des milliers de ressortissants du centre du pays ne jurent que par ‘’Paquinou’’. Après une année passée en basse-côte, explique l’infirmier Maurice Kouakou, ‘’la fête de Pâques ou Paquinou est pour le Baoulé est une occasion de retrouver les siens’’.
A la gare de la compagnie Malex à Yopougon, une jeune dame qui veut ‘’rentrer ce jeudi soir à Didiévi’’, ne croyait pas à ses yeux à la vue du monde qui y fourmille. ‘’ Même s’il faut passer la nuit ici pour avoir un ticket, je le ferai’’, tente-t-elle de se soulager.
La fête de la Pâques qui est la commémoration de la résurrection du Christ trois jours après sa mort, crucifié à la croix, est plus qu’une fête religieuse en pays baoulé au point qu’elle a pris le vocable de ‘’Paquinou’’.
‘’Pendant Paquinou, les mutuelles de développement mettent à profit ces moments de retrouvailles pour la prise de grandes décisions qui engagent le développement du village ou de la région’’, explique Konan André, chauffeur de taxi-compteur qui a mis son activité ‘’en veilleuse’’ pour ‘’aller fêter au village dans la sous-préfecture de Toumodi avec ma femme et les enfants’’.
Pendant Paquinou, assure-t-il, les problèmes de famille, de village sont débattus en présence de tous et la décision arrêtée s’impose à tout le monde. Cependant, le taximan reconnait que ‘’Paquinou est une fête budgétivore’’.
‘’On dépense beaucoup pour satisfaire les parents en boisson, en vivres et en même en vêtements. En tout cas, à Paquinou, il faut se faire remarquer pour l’honneur de la famille. Il ne s’agit pas d’étaler ses richesses mais prouver que toi aussi, tu arrives de la basse-côte’’, dit M. Konan dans un éclat de rire avant de regagner à pas de course le guichet pour ''l'achat de 7 tickets si j'ai la chance aujourd'hui'', précise-t-il.
HS/ls/APA