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Art et Culture Publié le mardi 19 juin 2018 | Abidjan.net

Musicologie - Indice de développement culturel Pr Paul Dagri : « Comment révolutionner les instruments de musique africains pour enrichir la culture universelle »

© Abidjan.net Par DR
Conférence publique de l’Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas africaines (Ascad)
Jeudi 7 juin 2018. Abidjan. Une conférence publique de l’Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas africaines (Ascad) a été animé par le Professeur Paul Dagri , musicologue sur le thème : « Instruments de musique africains : de l’identique à la quête d’une identité »
A l’occasion d’une conférence publique de l’Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas africaines (Ascad) animée le 7 juin sur le thème : « Instruments de musique africains : de l’identique à la quête d’une identité », le Professeur Paul Dagri , musicologue qu’il est, a appelé à une modernisation des instruments africains de musique , parlant précisément de les « développer », les « moderniser », au sens de leur donner « les moyens théoriques et pratiques de façon à améliorer la qualité de (leur) productivité et à faciliter (leur) usage dans le sens du progrès ». Plusieurs problématiques en découlent : « quelles contributions les Africains d’aujourd’hui doivent-ils apporter à leur instrument de musique, pour que tout en l’enrichissant, celui-ci ne perde pas sa spécificité ?; que créer sans que ces instruments ne perdent de leur identité ?; quelle(s) strate(s), quel(s) élément(s) ou quel(s) secteur(s) seraient concernés par cet enrichissement pour que l’instrumentarium africain ne se confondent pas ou ne se subordonnent pas à ceux des autres continents ?
Appelant des référents historiques, reprenant des théoriciens, analysant le contexte ethnosociologique et culturel de notre patrimoine musical africain dans son exposé, le Professeur de musicologie a d’abord posé une balise fondamentale : « le développement de nos instruments africains doit se distinguer de ceux des autres continents » même si, est –il d’avis, la culture africaine doit se mêler aux autres pour produire une diversité culturelle universelle.

Cela dit, l’auteur de « Comprendre la musique africaine » (éditions NEI-CEDA, 2015) est formel : la quête de l’identité de l’instrumentarium africain, son processus de modernisation et de transformation doit se situer à différents niveaux. Notamment au niveau de la tessiture des instrus, des matériaux, de la facture de l’instrument de musique (usage de nouvelles technologie de fabrication), du design, de la révolution des techniques de jeu, de l’emballage…. Tout un processus de transformation dans le fond et dans la forme, donc…

Retombées et enjeux

Tout ce processus de « reformatage » de l’instrumentarium africain doit , cependant, nécessairement, s’accompagner par un cadrage scientifique et promotionnel, souligne le musicologue qui a été Commissaire général des Salons des Musiques et Instruments de Musique de l’Ascad en 2014 , par ailleurs membre du comité scientifique du Festival panafricain des musiques (Fespam) de Brazaville depuis 2001. Pour le théoricien, en effet, une recherche qui prendra en compte les systèmes musicaux et la morphologie des instruments de musique ; un développement des possibilités d’exécution avec des instruments perfectionnés avec pour conséquence l’épanouissement des techniques de virtuosité ; un système et un programme de formation efficace qui permettra aux musiciens de s’imprégner des valeurs des traditions musicales ; des rencontres entre spécialistes des métiers de la musique qui permettra de mette en commun les expériences et trouver des solutions concertés à leurs problèmes ; une promotion des instruments, des fabricants desdits instrus, des talents auprès des Africains eux-mêmes d’abord ; des récompenses pour stimuler les génies créateurs, etc doivent présider à ce processus de construction. Car, conclu Paul Dagri, « pour son pour son image de marque, l’Afrique doit se présenter au rendez-vous du donner et du recevoir es bras chargés d’instruments de musique en quantité et en qualité ». Instruments qui peuvent servir d’indice de développement culturel, indique-t-il « si tant est que les foncions ou les objectifs que lui assigne son utilisateur, la dextérité et l’expertise de celui qui l’utilise, et la qualité intrinsèque de l’instrument concourent à libérer l’homme (africain), à lui restituer sa dignité ».

CK
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