Abidjan - Mettre un accent particulier sur la communication et le développement, pourrait, en plus des opérations militaires, permettre de renforcer l’efficacité de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, estime le secrétaire permanent du G5 Sahel (GS5), Maman Sambo Sidikou, dans une interview accordée à l’AIP.
Communication
« Pour gagner la confiance des populations, surtout celles qui vivent dans les régions frontalières entre nos pays, il faut absolument communiquer avec elles, et les faire communiquer entre elles », a affirmé M. Sidikou, de passage à Abidjan, vendredi.
Le G5 Sahel, rappelle-t-on, est une organisation de coopération régionale qui regroupe cinq pays de Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad, NDLR), en matière de politiques de développement et de sécurité, et qui s’est dotée depuis fin 2015 d’une force conjointe anti-terroriste de 5000 hommes dont la constitution est quasiment achevée.
Pour l’ex-ministre des Affaires étrangères nigérien qui en assure le secrétariat depuis février, une stratégie de communication « qui donne la parole aux populations, dans leurs langues, dans leurs cultures » est nécessaire.
Ainsi, aller plus loin en créant par exemple une radiodiffusion dans cette vaste zone où sévissent fréquemment une dizaine de groupuscules armés terroristes, impliquer les médias sociaux, sont autant d’alternatives qui entrent dans la vision de Maman Sidikou.
Car, soutient-il, les terroristes prospèrent grâce à leur capacité à communiquer, à diffuser leurs idées au sein des communautés. Un changement de paradigme par rapport au Sahel qui intègre, aux dires du secrétaire permanent du GS5, un volet développement économique et social, avec l’annonce par les chefs d’Etat de la réalisation de projets de développement transfrontaliers, s’impose.
Développement
« On parle beaucoup de terrorisme, de démographie galopante, de pauvreté, mais ont dit peu sur les potentialités énormes dont regorge le Sahel», justifie celui qui fût également chef de la mission de l’Union africaine en Somalie et Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en République démocratique du Congo.
Le Sahel, aujourd’hui, poursuit le diplomate, « c’est une terre où plus de 65% des jeunes ont 25 ans ». « C’est de l’énergie à revendre grâce au soleil et le sable chaud que nous avons et qui n’existent nulle part au monde, mais aussi du vent également. C’est 13,9 milliards de kilowatt par an que ces ressources peuvent permettre d’avoir», poursuit-t-il.
Pour Maman Sidikou, le Sahel est une terre d’opportunité, mieux, une « terre de business » dont il faut exploiter les acquis à travers des actions de développement fortes et la formation des jeunes pour faire reculer la pauvreté, partant, le terrorisme.
Il espère pour ce faire que l’Alliance Sahel, un programme international d’investissement visant à réaliser plus de 500 projets de développement en faveur des pays du Sahel, connaîtra un succès, pour renforcer les engagements du G5 Sahel en matière de développement et de lutte contre la pauvreté, à travers un Programme d’investissements prioritaires (PIP).
Opérations militaires
En attendant, le G5 Sahel dont les troupes sont fournies par les différents Etats membres ne sont pas encore à leur pleine capacité opérationnelle – le financement promis, 423 millions d’euros, n’étant pas encore entièrement versé par les bailleurs- ; mais elles ont déjà mené trois opérations militaires, dont « Haw Bi » (« Vache noire » en langue songhaï) en novembre 2017) et « Pagnali » (« tonnerre » en langue peul en février 2018).
« Ces opérations ont confirmé la capacité opérationnelle de notre force régionale, avec des acquis incluant une bonne maîtrise et un bon fonctionnement du réseau des transmissions militaires, la sécurisation de la zone transfrontalière -qui est le théâtre de ces opérations-, la bonne coordination entre les équipages à bord des avions de combat et les troupes au sol, une meilleure connaissance du terrain par nos soldats », dit Maman Sidikou.
Les forces du G5S bénéficient de l’appui logistique américain et français. Mais cela « n’enlève rien au mérite des soldats africains qui allient à une intervention militaire, la réalisation des projets sociaux en faveur des populations et surtout l’agir militaire s’ancrant chaque jour davantage dans le respect des droits des personnes », conclut le Secrétaire permanent du G5 Sahel.
(AIP)
akn/tm
Communication
« Pour gagner la confiance des populations, surtout celles qui vivent dans les régions frontalières entre nos pays, il faut absolument communiquer avec elles, et les faire communiquer entre elles », a affirmé M. Sidikou, de passage à Abidjan, vendredi.
Le G5 Sahel, rappelle-t-on, est une organisation de coopération régionale qui regroupe cinq pays de Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad, NDLR), en matière de politiques de développement et de sécurité, et qui s’est dotée depuis fin 2015 d’une force conjointe anti-terroriste de 5000 hommes dont la constitution est quasiment achevée.
Pour l’ex-ministre des Affaires étrangères nigérien qui en assure le secrétariat depuis février, une stratégie de communication « qui donne la parole aux populations, dans leurs langues, dans leurs cultures » est nécessaire.
Ainsi, aller plus loin en créant par exemple une radiodiffusion dans cette vaste zone où sévissent fréquemment une dizaine de groupuscules armés terroristes, impliquer les médias sociaux, sont autant d’alternatives qui entrent dans la vision de Maman Sidikou.
Car, soutient-il, les terroristes prospèrent grâce à leur capacité à communiquer, à diffuser leurs idées au sein des communautés. Un changement de paradigme par rapport au Sahel qui intègre, aux dires du secrétaire permanent du GS5, un volet développement économique et social, avec l’annonce par les chefs d’Etat de la réalisation de projets de développement transfrontaliers, s’impose.
Développement
« On parle beaucoup de terrorisme, de démographie galopante, de pauvreté, mais ont dit peu sur les potentialités énormes dont regorge le Sahel», justifie celui qui fût également chef de la mission de l’Union africaine en Somalie et Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en République démocratique du Congo.
Le Sahel, aujourd’hui, poursuit le diplomate, « c’est une terre où plus de 65% des jeunes ont 25 ans ». « C’est de l’énergie à revendre grâce au soleil et le sable chaud que nous avons et qui n’existent nulle part au monde, mais aussi du vent également. C’est 13,9 milliards de kilowatt par an que ces ressources peuvent permettre d’avoir», poursuit-t-il.
Pour Maman Sidikou, le Sahel est une terre d’opportunité, mieux, une « terre de business » dont il faut exploiter les acquis à travers des actions de développement fortes et la formation des jeunes pour faire reculer la pauvreté, partant, le terrorisme.
Il espère pour ce faire que l’Alliance Sahel, un programme international d’investissement visant à réaliser plus de 500 projets de développement en faveur des pays du Sahel, connaîtra un succès, pour renforcer les engagements du G5 Sahel en matière de développement et de lutte contre la pauvreté, à travers un Programme d’investissements prioritaires (PIP).
Opérations militaires
En attendant, le G5 Sahel dont les troupes sont fournies par les différents Etats membres ne sont pas encore à leur pleine capacité opérationnelle – le financement promis, 423 millions d’euros, n’étant pas encore entièrement versé par les bailleurs- ; mais elles ont déjà mené trois opérations militaires, dont « Haw Bi » (« Vache noire » en langue songhaï) en novembre 2017) et « Pagnali » (« tonnerre » en langue peul en février 2018).
« Ces opérations ont confirmé la capacité opérationnelle de notre force régionale, avec des acquis incluant une bonne maîtrise et un bon fonctionnement du réseau des transmissions militaires, la sécurisation de la zone transfrontalière -qui est le théâtre de ces opérations-, la bonne coordination entre les équipages à bord des avions de combat et les troupes au sol, une meilleure connaissance du terrain par nos soldats », dit Maman Sidikou.
Les forces du G5S bénéficient de l’appui logistique américain et français. Mais cela « n’enlève rien au mérite des soldats africains qui allient à une intervention militaire, la réalisation des projets sociaux en faveur des populations et surtout l’agir militaire s’ancrant chaque jour davantage dans le respect des droits des personnes », conclut le Secrétaire permanent du G5 Sahel.
(AIP)
akn/tm