Les acteurs du secteur privé, de la Presse et de l’Administration Publique de Côte d’Ivoire se sont retrouvés au cours de plusieurs panels organisés en collaboration avec la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, et qui se sont tenus le vendredi 07 décembre 2018 à l’Hôtel AZALAI pour commémorer la Journée internationale de lutte contre la corruption. La société civile à quant à elle tenu sa conférence sur le même thème le samedi 8 décembre 2018 à la Caistab au Plateau.
Cette journée décidée par les Nations Unies pour être célébrée le 9 décembre de chaque année, est une opportunité pour sensibiliser et rappeler aux Etats leur engagement à éradiquer la corruption dans leurs pays. Cet engagement s’est traduit en Côte d’Ivoire par la ratification de la Convention des Nations Unies contre la corruption, la mise en place d’un corpus juridique et institutionnel de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées et la création d’un organe de lutte contre la corruption, en l’occurrence la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance.
PANEL SECTEUR PRIVE
Le panel du secteur privé qui s’inscrit dans cette croisade contre la corruption, a permis aux acteurs de fustiger toutes les poches de corruption observées, d’éclairer les participants sur les mesures anti-corruption existantes dans leurs entreprises respectives, de relever les défis qui se présentent à eux, et d’ouvrir des perspectives, à travers l’implémentation de mécanismes nouveaux, susceptibles d’éliminer effectivement la corruption partout où elle sévit.
Pour le groupe Orange Côte d’Ivoire, par exemple, la loi française est de rigueur en matière d’éthique. Selon Patricia Senghor épouse Touré, représentante d’Orange Côte d’Ivoire, cette loi fait obligation à toutes les entreprises du groupe de veiller à lutter contre la corruption. A cet effet, a-t-elle dit, le Groupe a édité 800 normes, afin d’évaluer le travail de ses employés. Ces normes permettent de lancer des alertes au sein de l’entreprise et de prévenir les cas de corruption. En cas de non-respect de ces normes, l’employé s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’à son renvoi. Cependant, Mme Touré a déploré l’obstacle majeur à la lutte contre la corruption au sein de son entreprise : la culture de la non dénonciation. Pousser les victimes de la corruption à dénoncer leurs bourreaux est une perspective à envisager pour en finir avec la corruption.
Au niveau des banques, Fanny Ismaël, vice-président de l’Association des banques et établissement financiers de Côte d’Ivoire (APBEF), a relevé que le défi principal est la lutte contre le blanchiment des capitaux. Il a expliqué que les corrompus, pour jouir du fruit de leurs actes de corruption, doivent blanchir les capitaux. Toutefois, la banque n’ayant pas le pouvoir de sanctionner ou de poursuivre les auteurs de telles pratiques, se contente de faire des déclarations de soupçon auprès de la CENTIF (Cellule Nationale de Traitement de l’Information Financière) qui a seul le pouvoir d’engager des poursuites. Ce qui parait insuffisant, selon lui, même si la législation en vigueur ne demande pas plus aux banques.
Par contre le défi, et non des moindres à relever dans cette lutte, reste la protection des dénonciateurs, car, il a révélé que « jusqu’à présent, les personnes soupçonnées de blanchiment de capitaux ont curieusement les moyens d’identifier leurs dénonciateurs et d’ordonner des représailles contre eux ». La protection des dénonciateurs est donc une recommandation à explorer pour lutter contre la corruption dans les banques.
Pour Dr. DIARRASSOUBA, Vice-président de la FIPME (Fédération des Petites et Moyennes Entreprises), la bonne gouvernance est un gage de stabilité économique. Il a suggéré de mettre en place une véritable architecture de gouvernance, afin d’instaurer la transparence et une véritable justice administrative. Il a souhaité que l’exemplarité soit également cultivée au sein de notre société. Toutes ces solutions pourraient aider à résoudre les conflits d’intérêts, souvent récurrents entre les PME et les agents de l’Administration. Ce conflit est à la base de la corruption.
La Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), par la voix de son Directeur de Cabinet, Dr TRAORE Bakari, s’est engagée à prendre en compte les préoccupations des opérateurs économiques, afin d’élaborer une matrice de lutte contre la corruption dans les entreprises privées et publiques.
PANEL DE LA PRESSE
Dans la lutte contre la corruption, le rôle des journalistes est d’une importance capitale. Le membre du Conseil de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, Monsieur Ousmane N’DIAYE a rappelé aux hommes de médias, l’ensemble des textes juridiques et institutionnels à leur disposition pour un accès libre à l’information. Ces dispositions exigent que seuls les faits soient publiés.
Pour le juge MALAN Laurent, Magistrat, inspecteur des services judiciaires, il faut sensibiliser toutes les couches de la population, afin qu’elles développent une hostilité contre la corruption. Le juge MALAN a expliqué que les journalistes devraient faire plus d’articles d’investigations, de même que la lutte contre la corruption a besoin d’une presse libre. Toutefois, il a précisé que ces révélations doivent se faire dans le cadre prévu par la loi, sans créer des troubles à l’ordre public.
Cette obligation a toujours guidé les journalistes, selon Eugène KADET, vice-président de l’OLPED. Mieux, il a souligné que les journalistes sont en avant-garde puisqu’ils sont les premiers à porter sur la place publique, les actes de corruption. A titre d’exemple, c’est la presse qui a révélé les actes de corruption dans l’immatriculation des véhicules au niveau du guichet unique. C’est encore, la presse qui a révélé la corruption dans les travaux de réhabilitation de l’université d’Abidjan en 2013, a dit Eugène KADET. Les journalistes font davantage dans leur corporation, en termes de lutte contre la corruption. Ils se sont dotés d’instruments d’autorégulation comme l’OLPED et l’ANP. Les sanctions en cas de manquement aux règles d’éthique vont jusqu’au retrait de la carte de journaliste professionnel, ce qui constitue une humiliation pour le journaliste, une sanction dégradante dans la corporation.
Ce panel consacré aux hommes de la Presse a vu la participation d’un représentant de la Banque Africaine de Développement, M. Pablé NANAN, qui a montré, chiffres et données à l’appui, comment la corruption affecte la réputation de la Banque Africaine de Développement et érode la confiance de ses partenaires pour la captation de capitaux. C’est pourquoi, la Banque met à la disposition des Etats membres, selon des critères exigeants, 55 millions de dollars pour lutter contre la corruption.
Enfin, M. SOUMAHORO Brahima, président de l’ONG MPLCI, est revenu sur les attentes de la société civile auprès des journalistes. Pour lui, il faut une presse d’investigation qui va sonner la mobilisation de la nation contre ce fléau.
PANEL DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE
Les agents de l’Administration Publique sont bien informés sur les poches de corruption dans chacun des Ministères dont ils relèvent. Au cours du panel qui leur était consacré, vendredi, à AZALAI hôtel, ils ont montré les circuits empruntés par la corruption et les causes de sa persistance. Plusieurs situations ont été présentées, entre autre, l’impatience des usagers prêts à donner des pots-de-vin pour avoir un document administratif de toute urgence, avoir un laisser-passer sur les routes, les retards dans l’approbation des marchés, etc.
Certains agents ont proposé de limiter l’intervention de l’homme dans les actes administratifs, de revoir les textes hérités de la colonisation qui ne tiennent pas compte des réalités africaines. D’autres représentants de l’Administration publique ont proposé de faire la promotion des gens honnêtes plutôt que des gens riches, et surtout, de réduire les disparités dans les traitements et indemnités des agents de l’Etat qui pourraient être, l’une des causes de la corruption.
Le Secrétaire Général de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, M. KOFFI Kablan Marc Antoine a, quant à lui, insisté sur l’éducation des populations, afin de donner un trait de caractère à chaque individu. Il a promis que l’organe de lutte contre la corruption entreprendra des tournées dans les administrations, en vue d’aider à mettre en place, des outils et dispositifs plus efficaces contre la corruption.
Le panel de l’Administration publique, était dirigé par M. Jacques III ACHIAOU, Directeur de la Sensibilisation et de l’Éducation, modérateur. Les panélistes qui ont animé ces échanges étaient composés de Monsieur COULIBALY Yacouba, Président de l’Autorité Nationale de Régulation des Marchés Publics (ANRMP), Colonel M’LANHORO Agnès, Conseillère Technique du Président de la CENTIF, de M. AKOUBÉ Mathias, chef de la brigade de lutte contre la Corruption (IGF), et du Commissaire OURA Alain, Commandant de l’Unité de Lutte contre le racket (ULCR).
Au terme de ce panel, les participants ont souligné la nécessité de mettre en place un cadre de coordination entre les différentes administrations pour un échange d’informations et de mutualisation des actions, et ont recommandé que la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance puisse avoir le leadership.
CONFERENCE DES ONG
En prélude à la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption du 09 décembre 2018, la Plateforme des organisations de lutte contre la corruption (POLAC) s’est remobilisée autour de la question de la corruption au cours d’une conférence publique, le samedi 08 décembre 2018, à l’auditorium de la Caistab au Plateau. Cette conférence animée par le juge Laurent MALAN EHOUNOU KAN, président de l’ONG Transparency Justice a porté sur le thème: « Prévention de la lutte contre la corruption : efficacité et rôle des ONG ». Malgré l’annulation de la marche silencieuse contre la corruption, de la Plateforme des organisations de lutte contre la corruption, la salle de conférence de la Caistab a refusé du monde.
Dans son intervention, le conférencier est revenu sur les obligations des Organisations de la Société Civile (ONG) en matière de lutte contre la corruption. Entre autres, le contrôle citoyen des actions du gouvernement. ‘’La lutte contre la corruption n’est pas un effet de mode’’, a-t-il prévenu. Au contraire, les ONG sont tenues de sensibiliser la population, de porter les soupçons auprès des structures concernées et des medias, afin de divulguer les cas de corruption.
Le juge Malan a encouragé les ONG à faire les dénonciations. Il les a exhortées à veiller au respect de la Convention de l’Union Africaine que la Côte d’Ivoire a ratifiée, afin d’anéantir ce fléau. La stratégie de plaidoyer qu’il a proposé, repose sur la déclaration de patrimoine
Afin de mener à bien leur mission, « les ONG doivent avoir la capacité d’analyser les textes institutionnels », un point sur lequel le conférencier s’est longuement exprimé car, primordial dans la lutte contre le fléau de la corruption.
Les ONG doivent retenir, qu’elles sont des organisations indépendantes de l’Etat. Elles doivent se donner les attributs de veilleur, pour participer au développement durable, servant ainsi d’instrument de veille sur la corruption, pour interpeller l’opinion internationale et nationale.
Outre la société civile, le juge MALAN a exhorté les journalistes à se tourner vers l’investigation pour dénoncer la corruption. « Les différentes investigations des journalistes peuvent aider à ouvrir les enquêtes et les poursuites judiciaires », a-t-il dit.
Cette journée décidée par les Nations Unies pour être célébrée le 9 décembre de chaque année, est une opportunité pour sensibiliser et rappeler aux Etats leur engagement à éradiquer la corruption dans leurs pays. Cet engagement s’est traduit en Côte d’Ivoire par la ratification de la Convention des Nations Unies contre la corruption, la mise en place d’un corpus juridique et institutionnel de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées et la création d’un organe de lutte contre la corruption, en l’occurrence la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance.
PANEL SECTEUR PRIVE
Le panel du secteur privé qui s’inscrit dans cette croisade contre la corruption, a permis aux acteurs de fustiger toutes les poches de corruption observées, d’éclairer les participants sur les mesures anti-corruption existantes dans leurs entreprises respectives, de relever les défis qui se présentent à eux, et d’ouvrir des perspectives, à travers l’implémentation de mécanismes nouveaux, susceptibles d’éliminer effectivement la corruption partout où elle sévit.
Pour le groupe Orange Côte d’Ivoire, par exemple, la loi française est de rigueur en matière d’éthique. Selon Patricia Senghor épouse Touré, représentante d’Orange Côte d’Ivoire, cette loi fait obligation à toutes les entreprises du groupe de veiller à lutter contre la corruption. A cet effet, a-t-elle dit, le Groupe a édité 800 normes, afin d’évaluer le travail de ses employés. Ces normes permettent de lancer des alertes au sein de l’entreprise et de prévenir les cas de corruption. En cas de non-respect de ces normes, l’employé s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’à son renvoi. Cependant, Mme Touré a déploré l’obstacle majeur à la lutte contre la corruption au sein de son entreprise : la culture de la non dénonciation. Pousser les victimes de la corruption à dénoncer leurs bourreaux est une perspective à envisager pour en finir avec la corruption.
Au niveau des banques, Fanny Ismaël, vice-président de l’Association des banques et établissement financiers de Côte d’Ivoire (APBEF), a relevé que le défi principal est la lutte contre le blanchiment des capitaux. Il a expliqué que les corrompus, pour jouir du fruit de leurs actes de corruption, doivent blanchir les capitaux. Toutefois, la banque n’ayant pas le pouvoir de sanctionner ou de poursuivre les auteurs de telles pratiques, se contente de faire des déclarations de soupçon auprès de la CENTIF (Cellule Nationale de Traitement de l’Information Financière) qui a seul le pouvoir d’engager des poursuites. Ce qui parait insuffisant, selon lui, même si la législation en vigueur ne demande pas plus aux banques.
Par contre le défi, et non des moindres à relever dans cette lutte, reste la protection des dénonciateurs, car, il a révélé que « jusqu’à présent, les personnes soupçonnées de blanchiment de capitaux ont curieusement les moyens d’identifier leurs dénonciateurs et d’ordonner des représailles contre eux ». La protection des dénonciateurs est donc une recommandation à explorer pour lutter contre la corruption dans les banques.
Pour Dr. DIARRASSOUBA, Vice-président de la FIPME (Fédération des Petites et Moyennes Entreprises), la bonne gouvernance est un gage de stabilité économique. Il a suggéré de mettre en place une véritable architecture de gouvernance, afin d’instaurer la transparence et une véritable justice administrative. Il a souhaité que l’exemplarité soit également cultivée au sein de notre société. Toutes ces solutions pourraient aider à résoudre les conflits d’intérêts, souvent récurrents entre les PME et les agents de l’Administration. Ce conflit est à la base de la corruption.
La Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), par la voix de son Directeur de Cabinet, Dr TRAORE Bakari, s’est engagée à prendre en compte les préoccupations des opérateurs économiques, afin d’élaborer une matrice de lutte contre la corruption dans les entreprises privées et publiques.
PANEL DE LA PRESSE
Dans la lutte contre la corruption, le rôle des journalistes est d’une importance capitale. Le membre du Conseil de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, Monsieur Ousmane N’DIAYE a rappelé aux hommes de médias, l’ensemble des textes juridiques et institutionnels à leur disposition pour un accès libre à l’information. Ces dispositions exigent que seuls les faits soient publiés.
Pour le juge MALAN Laurent, Magistrat, inspecteur des services judiciaires, il faut sensibiliser toutes les couches de la population, afin qu’elles développent une hostilité contre la corruption. Le juge MALAN a expliqué que les journalistes devraient faire plus d’articles d’investigations, de même que la lutte contre la corruption a besoin d’une presse libre. Toutefois, il a précisé que ces révélations doivent se faire dans le cadre prévu par la loi, sans créer des troubles à l’ordre public.
Cette obligation a toujours guidé les journalistes, selon Eugène KADET, vice-président de l’OLPED. Mieux, il a souligné que les journalistes sont en avant-garde puisqu’ils sont les premiers à porter sur la place publique, les actes de corruption. A titre d’exemple, c’est la presse qui a révélé les actes de corruption dans l’immatriculation des véhicules au niveau du guichet unique. C’est encore, la presse qui a révélé la corruption dans les travaux de réhabilitation de l’université d’Abidjan en 2013, a dit Eugène KADET. Les journalistes font davantage dans leur corporation, en termes de lutte contre la corruption. Ils se sont dotés d’instruments d’autorégulation comme l’OLPED et l’ANP. Les sanctions en cas de manquement aux règles d’éthique vont jusqu’au retrait de la carte de journaliste professionnel, ce qui constitue une humiliation pour le journaliste, une sanction dégradante dans la corporation.
Ce panel consacré aux hommes de la Presse a vu la participation d’un représentant de la Banque Africaine de Développement, M. Pablé NANAN, qui a montré, chiffres et données à l’appui, comment la corruption affecte la réputation de la Banque Africaine de Développement et érode la confiance de ses partenaires pour la captation de capitaux. C’est pourquoi, la Banque met à la disposition des Etats membres, selon des critères exigeants, 55 millions de dollars pour lutter contre la corruption.
Enfin, M. SOUMAHORO Brahima, président de l’ONG MPLCI, est revenu sur les attentes de la société civile auprès des journalistes. Pour lui, il faut une presse d’investigation qui va sonner la mobilisation de la nation contre ce fléau.
PANEL DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE
Les agents de l’Administration Publique sont bien informés sur les poches de corruption dans chacun des Ministères dont ils relèvent. Au cours du panel qui leur était consacré, vendredi, à AZALAI hôtel, ils ont montré les circuits empruntés par la corruption et les causes de sa persistance. Plusieurs situations ont été présentées, entre autre, l’impatience des usagers prêts à donner des pots-de-vin pour avoir un document administratif de toute urgence, avoir un laisser-passer sur les routes, les retards dans l’approbation des marchés, etc.
Certains agents ont proposé de limiter l’intervention de l’homme dans les actes administratifs, de revoir les textes hérités de la colonisation qui ne tiennent pas compte des réalités africaines. D’autres représentants de l’Administration publique ont proposé de faire la promotion des gens honnêtes plutôt que des gens riches, et surtout, de réduire les disparités dans les traitements et indemnités des agents de l’Etat qui pourraient être, l’une des causes de la corruption.
Le Secrétaire Général de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, M. KOFFI Kablan Marc Antoine a, quant à lui, insisté sur l’éducation des populations, afin de donner un trait de caractère à chaque individu. Il a promis que l’organe de lutte contre la corruption entreprendra des tournées dans les administrations, en vue d’aider à mettre en place, des outils et dispositifs plus efficaces contre la corruption.
Le panel de l’Administration publique, était dirigé par M. Jacques III ACHIAOU, Directeur de la Sensibilisation et de l’Éducation, modérateur. Les panélistes qui ont animé ces échanges étaient composés de Monsieur COULIBALY Yacouba, Président de l’Autorité Nationale de Régulation des Marchés Publics (ANRMP), Colonel M’LANHORO Agnès, Conseillère Technique du Président de la CENTIF, de M. AKOUBÉ Mathias, chef de la brigade de lutte contre la Corruption (IGF), et du Commissaire OURA Alain, Commandant de l’Unité de Lutte contre le racket (ULCR).
Au terme de ce panel, les participants ont souligné la nécessité de mettre en place un cadre de coordination entre les différentes administrations pour un échange d’informations et de mutualisation des actions, et ont recommandé que la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance puisse avoir le leadership.
CONFERENCE DES ONG
En prélude à la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption du 09 décembre 2018, la Plateforme des organisations de lutte contre la corruption (POLAC) s’est remobilisée autour de la question de la corruption au cours d’une conférence publique, le samedi 08 décembre 2018, à l’auditorium de la Caistab au Plateau. Cette conférence animée par le juge Laurent MALAN EHOUNOU KAN, président de l’ONG Transparency Justice a porté sur le thème: « Prévention de la lutte contre la corruption : efficacité et rôle des ONG ». Malgré l’annulation de la marche silencieuse contre la corruption, de la Plateforme des organisations de lutte contre la corruption, la salle de conférence de la Caistab a refusé du monde.
Dans son intervention, le conférencier est revenu sur les obligations des Organisations de la Société Civile (ONG) en matière de lutte contre la corruption. Entre autres, le contrôle citoyen des actions du gouvernement. ‘’La lutte contre la corruption n’est pas un effet de mode’’, a-t-il prévenu. Au contraire, les ONG sont tenues de sensibiliser la population, de porter les soupçons auprès des structures concernées et des medias, afin de divulguer les cas de corruption.
Le juge Malan a encouragé les ONG à faire les dénonciations. Il les a exhortées à veiller au respect de la Convention de l’Union Africaine que la Côte d’Ivoire a ratifiée, afin d’anéantir ce fléau. La stratégie de plaidoyer qu’il a proposé, repose sur la déclaration de patrimoine
Afin de mener à bien leur mission, « les ONG doivent avoir la capacité d’analyser les textes institutionnels », un point sur lequel le conférencier s’est longuement exprimé car, primordial dans la lutte contre le fléau de la corruption.
Les ONG doivent retenir, qu’elles sont des organisations indépendantes de l’Etat. Elles doivent se donner les attributs de veilleur, pour participer au développement durable, servant ainsi d’instrument de veille sur la corruption, pour interpeller l’opinion internationale et nationale.
Outre la société civile, le juge MALAN a exhorté les journalistes à se tourner vers l’investigation pour dénoncer la corruption. « Les différentes investigations des journalistes peuvent aider à ouvrir les enquêtes et les poursuites judiciaires », a-t-il dit.