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Économie Publié le jeudi 29 août 2019 | Abidjan.net

Ticad 7 : Al-Sissi et l’UA saisissent les opportunités du Japon et lancent un appel pressant

© Abidjan.net Par DR
TICAD 7 / Cérémonie d’ouverture : Le développement de l’Afrique retient toute l’attention de son partenaire japonais
Mercredi 28 août 2019 . Yokohama .Le Premier Ministre japonais a procédé, à l’ouverture officielle du TICAD 7. Une cérémonie qui a été rehaussée par la présence de plusieurs Chefs d’Etat du continent, des premiers responsables de l’Union Africaine (UA), de la Banque de Développement Africaine (BAD), de l’ONU et d’une pléthore d’organisations internationales.
Plusieurs dirigeants africains continuent de se succéder à la tribune de la 7ème Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique. Sommet de haut niveau qui se tient, depuis ce mercredi 28 août 2019, au Centre de conférence international Pacifico de Yokohama. A l’ouverture de cette conférence prononcée par le Premier ministre du Japon, Shinzo Abé, le président de l’Union africaine (UA), Abdel Fatah Al-Sissi a traduit l’adhésion pleine des Etats du continent et leur satisfaction vis-à-vis de l’initiative nipponne. « Je peux dire que ce partenariat au sein de la Ticad a déjà connu beaucoup de succès et donné beaucoup de résultats positifs avec des résultats à la fois régional et mondial ».

Le chef de l’Etat égyptien a salué la nouvelle vision que le Japon veut donner à sa coopération avec l’Afrique. Ainsi, le thème de la Ticad : ‘’Faire progresser le développement de l’Afrique en recourant aux peuples, à la technique et à l’innovation’’ constitue un motif d’espoir pour le continent. « Vouloir faire progresser l’Afrique par l’innovation, ce nouveau slogan qui va nous donner une nouvelle approche du développement en recourant au peuple, à la technologie et à l’innovation, ceci va pouvoir prendre en compte toutes les potentialités de l’Afrique, renforcer les ressources humaines avec de nouveaux outils. Ceci va de pair avec la vision de 2063 ainsi que le désir d’atteindre les objectifs de 2030 », fait noter le président Al-Sissi.


Taire les armes d’ici 2020


Le président en exercice de l’UA ne manque pas, cependant, de relever quelques défis susceptibles d’avoir des influences sur ce partenariat gagnant avec le Japon. Il a insisté particulièrement sur les problèmes liés au phénomène du réchauffement climatique, dont les pays africains sont les plus touchés, avant d’en interpeller les dirigeants du monde. « Je demande aux instituions mondiales, les grandes entreprises et les entreprises multi-mondiales de venir investir dans notre continent. Nos marchés sont ouverts. Les conditions d’investissement sont propices à l’investissement, et nos terres sont riches de ressources naturelles. Nous sommes déterminés à bâtir notre avenir dans des champs différents », a-t-il lancé, appelant les dirigeants des institutions financières, à l’échelle mondiale et régionale, d’épauler le financement des projets afin de promouvoir les capacités nécessaires de faire croître l’Afrique, et de renforcer ses structures pour le commerce et les investissements.

En saisissant l’opportunité qu’offre le Japon de promouvoir le développement des ressources humaines, le président Al-Sissi a posé la problématique des conflits meurtriers sur le continent que l’UA veut réussir à résorber dans un bref délai d’ici 2020. « Nous avons le projet ambitieux de faire taire les armes d’ici 2020. Ceci dit, nous avons encore énormément de choses à faire pour tourner cette page combien douloureux des conflits qui ne fait que rendre ce travail tellement difficilement. Il faut faire face à l’extrémisme ». A propos, le président de l’UA, co-président de la Ticad 7, a lancé un appel pressant à tous les décideurs au monde. « L’Afrique veut renforcer son intégration et demeure ouverte à tout le monde. Nous voudrons déjà renforcer les liens qui existent déjà entre le continent et ses partenaires afin d’avoir des résultats concrets pour le continent ».



Le mot du Secrétaire général de l’ONU



Cet appel sera réitéré par le président de la Commission de l’UA, qui rassure sur les potentialités de l’Afrique, malgré quelques difficultés à résorber. « L’Afrique est en mouvement, elle avance malgré les poches de conflits, les urgences de la maladie Ebola, elle avance en puissant dans ses propres ressources intellectuelles des solutions à ses différents conflits », a dit Moussa Faki Mahamat, citant l’exemple réussi de la résolution des crises en Mozambique et au Soudan du Sud. Des exemples qui montrent, a-t-il indiqué, que les problèmes africains ne sauraient être mieux traités que par les Africains eux-mêmes.

Toutefois, le Commissaire de l’UA reste formel que l’Afrique a besoin des partenariats auxquels elle reste. « L’Afrique est toujours présente aux rendez-vous du donner et du recevoir », a-t-il souligné non sans se réjouir, en ce qui concerne le Japon, que ce pays s’est « pleinement familiarisé » avec les objectifs stratégiques des chefs d’Etats et de gouvernement tels que consignés dans l’Agenda 2063. Moussa Mahamat pense même que le pays du Premier ministre Shinzo Abé a bien diagnostiqué et décelé le mal du continent. Ce qui va permettre aux Etats africains de combler les déficits. « Toutes les évaluations crédibles montrent hélas que notre continent continue de souffrir d’un réel déficit en matière de technologie et d’innovation. Notre espoir est que la Ticad 7 permette d’inventer des solutions innovantes en matière de formation massive des jeunes et des femmes dans ces domaines ».

Pour le président de la Commission de l’UA, il urge même de créer des stratégies permettant à l’Afrique de tirer des avantages souhaités de l’expérience japonaise en matière de création de richesse à travers ses Pme et Pmi.

A son tour sur la tribune de la Ticad 7, Antonio Guterres, le Secrétaire général de l’ONU, estime que les nations africaines ont fait des progrès importants, depuis la 6ème édition de Naïrobi, surtout en ce qui concerne la croissance, la promotion de la Santé, de l’Education, de l’égalité entre les gens avec le lancement dans le mois de juillet de la Zone de libre échange économique (Zelec). Il a traduit son espoir dans la réalisation de cet espace de libre échange dont il a vanté les mérites susceptibles de libérer le potentiel de l’Afrique.

Comme ses prédécesseurs, M. Guterres s’est préoccupé de la paix et de la stabilité sur le continent appelant de tout son vœu à renforcer la coopération pour impacter la cohésion sociale et la paix. « L’Afrique a besoin de paix pour son développement. C’est pour cela que je demande qu’il y ait des partenariats pour renforcer, c’est-à-dire encore plus de projets pour faire taire les armes ». Sur ce point, le Secrétaire général de l’ONU a félicité le Japon pour la formation des formateurs afin, d’éduquer les masses.



Félix D.BONY
Envoyé spécial
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