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Politique Publié le mercredi 2 octobre 2019 |

Passation des charges: Les derniers mots de Youssouf Bakayoko en quittant la CEI

Passation des charges: Les derniers mots de Youssouf Bakayoko en quittant la CEI
© Par Marc Innocent
Cérémonie de passation de charges à la commission électorale indépendante (CEI)
Abidjan le 02 Octobre 2019. La cérémonie de passation de charges à la commission électorale indépendante a eu lieu ce mercredi entre Coulibaly-Kuibiert Ibrahime, nouveau président et son prédécesseur Youssouf Bakayoko.
Youssouf Bakayoko a quitté la Commission électorale indépendante (Cei), ce mercredi 02 octobre 2019. L’ex-président de l’organe en charge des élections en Côte d’Ivoire a passé ses charges à son prédécesseurs, Coulibaly-Kuibiert Ibrahime dans ce discours, le dernier pour dire adieu à l’institution qui l’a accueilli depuis une décennie.


Monsieur Président de la CEI
Mesdames et Messieurs les Commissaires Centraux
Mesdames et Messieurs les Journalistes
Mesdames et Messieurs.

Monsieur le Président,

Je voudrais de prime abord et en cette occasion solennelle, vous adresser mes vives et chaleureuses félicitations pour votre élection à la tête de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Ancien Commissaire Central de la CEI, de 2011 à 2014, et Ancien Secrétaire Général du Conseil Constitutionnel, le juge des élections, vous aviez le profil, car bien au fait de la “chose électorale”. Dans ce même mouvement, je voudrais saluer et féliciter tous les membres élus du Bureau et tous les Commissaires qui forment la nouvelle Commission Centrale de la CEI.

Monsieur le Président, au moment où je vous transmets le flambeau de la direction de l’organisation des processus électoraux de notre pays, je voudrais me permettre de vous brosser à grands traits l’ossature de l’édifice dont vous avez, désormais, la charge. Je soulignerai ensuite les activités majeures que nous avons menées au cours des deux derniers cycles électoraux, les contraintes auxquelles l’Institution a été confrontée dans la conduite de ses activités et les défis permanents qu’elle se doit de relever.

S’agissant de l’ossature de l’édifice, je voudrais indiquer que la CEI dispose d’une Commission Centrale et de Commissions Locales au niveau régional, départemental, sous-préfectoral et communal en Côte d’Ivoire, ainsi que de Commissions au sein de certaines représentations diplomatiques ivoiriennes à l’étranger, qui sont, elles, activées uniquement pour les élections du Président de la République et les Référendums.

Ces différentes entités, Commission Centrale et Commissions Locales, sont appuyées par des équipes techniques et administratives composées d’Experts électoraux et de Cadres de compétences diverses, au nombre de 270 actuellement, qui ont fait preuve, au fil des années, d’abnégation et d’un sens élevé de responsabilité.

Œuvrant en bonne synergie, dans le respect des missions assignées à l’Institution et pour l’atteinte des objectifs fixés par le Bureau et la Commission Centrale, toutes les composantes de notre maison commune ont été à la tâche et lui ont permis de mener, à bonne fin et dans les délais requis, ses différents programmes d’activités.

Ainsi, de notre prise de fonction, à ce jour, la CEI a réalisé les opérations majeures ci-après :


- la refonte de la liste électorale en 2010 et sa révision, mise-à-jour en 2015, 2016 et 2018 ; liste Electorale comptant actuellement 6 595 790 électeurs ;


- l’élection du Président de la République en 2010 et 2015 ;

- l’élection des Députés à l’Assemblée Nationale en 2011 avec des élections partielles en 2012 et 2013, et en 2016 avec des élections partielles en 2016 et 2017 ;

- l’élection des Conseillers Régionaux et des Conseillers Municipaux en 2013 suivie de partielles la même année et en 2018 suivie de partielles la même année ;

- le Référendum constitutionnel en 2016 ;

- l’élection des Sénateurs en 2018.

Ce sont donc trois opérations d’établissement de la Liste Electorale et une quinzaine de scrutins : élections générales, élections locales et référendaire, que notre Commission Centrale a eu à organiser, ces dernières années.

J’ajouterai que notre Institution a contribué, par ailleurs, à l’ajustement du Code électoral en 2015, en soumettant au Gouvernement un ensemble de propositions d’amendements du Code existant. Ces propositions, agréées par le Gouvernement, ont abouti à l’adoption par notre Parlement, de la loi n° 2015-216 du 10 Avril 2015, portant Code électoral, en vigueur à ce jour.

En outre, au lendemain de la promulgation de la Constitution du 08 novembre 2016, de notre pays, notre Commission a fait au Gouvernement,
de nouvelles propositions d’ajustement du Code électoral, en vue de le mettre en adéquation avec les dispositions pertinentes de notre loi fondamentale. Ces propositions sont en cours d’examen par le Gouvernement.

Au niveau international, nous avons développé des partenariats avec des entités électorales de premier plan : le Réseau des Compétences Electorales Francophones (RECEF), l’Association des Autorités Electorales Africaines (AAEA), l’Association Mondiale des Organes de Gestion des Elections (A-WEB) et nous avons été sollicités, en outre, d’année en année, pour l’observation de multiples élections en Afrique ; preuve éclatante de la reconnaissance internationale de la légitimité et du savoir-faire de notre Institution. Les pays membres et les instances dirigeantes de l’AAEA nous ont fait l’honneur de nous porter, par voie élective, au poste de Vice-président du Comité Exécutif de cette Institution qui a noué un partenariat stratégique avec l’Union Africaine.



La "moisson", si vous me permettez d’utiliser cette expression, a été abondante et notre Commission Centrale peut s’en enorgueillir, à juste titre. Elle peut même en tirer satisfaction et fierté, et ce d’autant plus que tous les observateurs internationaux et nationaux crédibles de la conduite des processus électoraux dans notre pays ont été unanimes pour saluer la bonne réalisation des opérations menées par notre Institution et la transparence des scrutins qu’elle a eu à organiser.

Nous pouvons ainsi affirmer que la CEI constitue l’un des principaux maillons de la dialectique démocratique à l’œuvre dans notre pays, et je reste persuadé, Monsieur le Président, que vous allez poursuivre et amplifier le mouvement.

Les contraintes voire les embûches ne manqueront pas sur votre chemin, et au titre de celles-ci, je voudrais relever une des plus préoccupantes dans la conduite de nos missions.

Il s’agit de la tendance sinon de l’inclination au non de respect des règles du "jeu démocratique" par une certaine frange des chapelles politiques.

En effet, comme je l’ai souligné en d’autres occasions, nous nous devons de progresser en Côte d’Ivoire dans le respect, par tous, du Droit et de la Loi, et dans la promotion d’une culture démocratique avérée qui nous permettrait de nous conformer, sans contestations injustifiées ni violences, au verdict des urnes, le choix des électeurs.

Il importe donc, Monsieur le Président, que la CEI amplifie, de concert avec les Autorités étatiques compétentes et les Organisations de la Société Civile, ses actions de sensibilisation de notre classe politique et de nos populations, à la conscience citoyenne, à la promotion de nos lois électorales, c’est à dire au respect strict des règles du jeu démocratique.

J’ajouterai aussi, Monsieur le Président, que la CEI se doit de relever, en permanence, le défi d’un renforcement continu des capacités de ses ressources humaines, qui constituent l’une des clés de l’efficacité de l’Institution, d’une part, et celui de la sécurisation du processus électoral pour en garantir le bon déroulement, de l’ouverture des campagnes électorales, au dépouillement des votes et à la proclamation des résultats des scrutins, d’autre part.

Il reste entendu, en outre, que votre Commission Centrale devra s’atteler à engager les préparatifs de l’opération de mise à jour de la liste électorale ainsi que des électorales générales de 2020, d’une importance majeure pour l’avenir et la stabilité socio-politique de notre pays.

Voici donc, en quelques propos, que j’ai voulu relativement succincts, l’ossature de la CEI, les contraintes et les défis auxquels vous pourriez être confronté.



Je ne saurais, terminer mon adresse, sans exprimer, au nom de la Commission Centrale sortante, et à mon nom propre, toute notre gratitude déférente à son Excellence Monsieur le Président de la République, à Monsieur le Premier Ministre et au Gouvernement pour le soutien sans failles et l’appui inestimables que nous avons reçus de leur part, tout au long de la conduite de notre mission.

Je voudrais remercier aussi, chaleureusement, tous nos Partenaires techniques et financiers, internationaux, notamment, qui ont toujours répondu positivement à nos différentes requêtes d’assistance électorale :

Les organismes du Système des Nations Unies, les Etats-Unis d’Amérique, l’Union Européenne, la France, la Chine, le Japon, l’Union Africaine, la CEDEAO, l’Afrique de Sud, l’Organisation Internationale de la Francophonie, les Organisations Non Gouvernementales nationales et internationales, les Organisations de la Société Civile ivoirienne.

Toute notre reconnaissance également à la Presse nationale qui aura constitué l’un des maillons forts de la mise en œuvre de nos programmes de communication, d’information grand public et de sensibilisation.

A chacune et à chacun de nos collègues Commissaires et de nos Collaborateurs, des Techniciens de surface, aux Cadres et Directeurs de service, je voudrais dire combien grande a été ma joie d’œuvrer, avec tous, à la consolidation de la démocratie ivoirienne, par l’organisation d’élections crédibles, justes et transparentes.

Veuillez trouver ici, chers frères et sœurs, l’expression de ma profonde gratitude.

A vous, Monsieur le Président et à toute votre Commission Centrale, je souhaite bonne chance et plein succès ; persuadé que vous conduirez à bon port, contre vents et marrées, le navire CEI.

Puisse le Tout-Puissant vous conduire, au quotidien, dans l’exercice de vos nouvelles fonctions, pour la promotion de la CEI, le bonheur de notre Communauté Nationale et la sauvegarde de la Paix dans notre pays.

Je vous remercie.

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