L’Afrique a connu entre 1960 et 2009, 76 coups d’Etat, 234 tentatives de coup d’Etat et 17 guerres civiles, selon les statistiques en matière de conflits, de coups d’Etat et de guerres civiles sur le continent, qui relèvent que l’Afrique de l’Ouest a particulièrement payé un lourd tribut avec de graves violations des droits de l’Homme.
Pour prévenir les conflits liés aux joutes électorales, les institutions nationales des Droits de l’Homme (INDH) des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont entamé, lundi à Abidjan, un atelier de formation de 48 heures en vue de leur implication dans les processus électoraux pour des élections transparentes, inclusives et sans violences dans la sous-région.
« Les statistiques en matière de conflit, de coup d’Etat et de guerre civile sur notre continent donnent froid dans le dos. Entre 1960 et 2009, l’Afrique a connu 76 coups d’Etat, 234 tentatives de coup d’Etat et 17 guerres civiles », a déclaré à l’ouverture des travaux, Namizata Sangaré, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) dont le pays accueille cet atelier de formation.
« L’Afrique de l’Ouest, a payé particulièrement un lourd tribut de ces conflits avec de graves violations des droits de l’Homme », a-t-elle fait observer.
Cette rencontre se tient au moment où plusieurs pays en Afrique de l’Ouest préparent des élections présidentielles avec des enjeux élevés et des défis importants. En 2020, six scrutins pour élire les chefs d’Etats doivent être organisés au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée, au Niger et au Togo.
« Ces processus électoraux ont cette particularité commune de se dérouler dans un environnement politique tendu avec de nouveaux défis à la fois pour ceux qui travaillent sur les élections et ceux qui se concentrent sur le respect des droits humains », a souligné Grâce Zoundé, représentante du Coordonnateur résident du système des Nations unies et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Côte d’Ivoire.
Selon elle, l’insuffisante coordination entre les professionnels des droits humains et les professionnelles des élections impacte malheureusement la capacité de ces deux communautés à développer des réponses collaboratives aux défis complexes auxquels elles font face et à faire en sorte que la pertinence continue des normes et standards pour les élections et la démocratie soit reconnue.
Cette rencontre d’Abidjan regroupe des représentants des INDH des Etats membres de la CEDEAO, des organes de gestion des élections, des représentants des forces de l’ordre et de sécurité, des rois et chefs de communautés et des responsables de presse.
« On attend des INDH qu’elles s’impliquent pour s’assurer que ces élections soient crédibles, transparentes et apaisées; et qu’elles interagissent avec les organes de gestion des élections », a dit Mme Namizata Sangaré.
Elle a soutenu que les élections sont un élément important pour l’exercice des droits fondamentaux de l’homme et des libertés publiques. Et, dans cette perspective, le droit de participer à la mise en place de gouvernements via l’organisation d’élection libre et sans violence, contribue à la préservation des conflits et à la construction de la paix.
Depuis quelques années, la région ouest-africaine s’est engagée à résoudre les équations en matière des droits de l’Homme, notamment celles liées à la gouvernance démocratique, à l’Etat de droit et à des élections libres, équitables et apaisées. Cependant, des défis demeurent.
Selon Mme Namizata Sangaré, la démocratie est un système politique qui s’accompagne toujours d’une bonne santé de l’Etat de droit. Pour que la paix s’enracine durablement dans la région, les Etats devraient souscrire aux principes fondamentaux qui fondent la démocratie et les appliquer.
Dans ce contexte, la CEDEAO a pris des engagements pour faire adopter et faire respecter la démocratie par les Etats parties. Un protocole de l’organisation établi sur la démocratie et la bonne gouvernance indique d’ailleurs des mécanismes de prévention, de gestion, de règlement des conflits, ainsi que de maintien de la paix et de la sécurité.
En outre, la plupart des Etats ouest-africains ont ratifié la Charte de la démocratie, des élections et de la gouvernance. Pour la présidente du CNDHCI « c’est un pas de plus qui oblige nos pays à faire sienne l’approche basée sur les droits de l’Homme dans l’organisation des élections ».
La Charte Africaine des droits de l’Homme et des peuples, en son article 26 recommande également l’établissement dans les pays africains, des institutions nationales et locales en charge des droits de l’Homme. Celles-ci devant fonctionner selon les principes directeurs communément appelés «Principes de Paris ».
Les Institutions nationales des Droits de l’Homme (INDH), en Afrique, ont été créées dans plusieurs Etats. Actuellement, l’on en compte 46 au sein du Réseaux des Institutions africaines des droits de l’Homme. Presque tous les pays membres de la CEDEAO ont aujourd’hui leur INDH.
La résolution du 20 décembre 1993 de l’Assemblée générale de l’ONU recommande aux Etats de créer des institutions nationales qui auront pour missions principales de mettre en œuvre les politiques en matière de promotion et de protection des droits de l’homme et d’orienter les pouvoirs publics dans le domaine des droits de l’Homme en vue de l’enracinement de la démocratie.
« Militer pour des élections apaisées a un impact sur la jouissance des droits civils et politiques, des droits sociaux, économiques et culturels et des droits dits de solidarité (…) c’est contribuer à l’amélioration des conditions de vie de nos populations », a ajouté Mme Sanagaré.
Cette démarche s’inscrit dans l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et dans la Vision 2025 de la CEDEAO dont l’objectif final est le développement économique accéléré et durable des Etats membres en vue de l’aboutissement à une Union économique de l’Afrique de l’Ouest.
L'objectif de cet atelier est de renforcer les capacités des INDH dans le monitoring des droits de l'Homme, avant, pendant et après les élections, obtenir leur participation effective dans le processus électoral, renforcer les capacités techniques de réseautage et la collaboration entre les INDH et les organes de gestions des élections, pour prévenir les conflits.
Cette rencontre de haut niveau sur « l’implication des Institutions nationales des droits de l’Homme dans les processus électoraux pour des élections transparentes, apaisées, basées sur le respect des droits de l’Homme » est organisée par le CNDHCI avec l’appui technique et financier du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD).
LS/AP/ls/APA
Pour prévenir les conflits liés aux joutes électorales, les institutions nationales des Droits de l’Homme (INDH) des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont entamé, lundi à Abidjan, un atelier de formation de 48 heures en vue de leur implication dans les processus électoraux pour des élections transparentes, inclusives et sans violences dans la sous-région.
« Les statistiques en matière de conflit, de coup d’Etat et de guerre civile sur notre continent donnent froid dans le dos. Entre 1960 et 2009, l’Afrique a connu 76 coups d’Etat, 234 tentatives de coup d’Etat et 17 guerres civiles », a déclaré à l’ouverture des travaux, Namizata Sangaré, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) dont le pays accueille cet atelier de formation.
« L’Afrique de l’Ouest, a payé particulièrement un lourd tribut de ces conflits avec de graves violations des droits de l’Homme », a-t-elle fait observer.
Cette rencontre se tient au moment où plusieurs pays en Afrique de l’Ouest préparent des élections présidentielles avec des enjeux élevés et des défis importants. En 2020, six scrutins pour élire les chefs d’Etats doivent être organisés au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée, au Niger et au Togo.
« Ces processus électoraux ont cette particularité commune de se dérouler dans un environnement politique tendu avec de nouveaux défis à la fois pour ceux qui travaillent sur les élections et ceux qui se concentrent sur le respect des droits humains », a souligné Grâce Zoundé, représentante du Coordonnateur résident du système des Nations unies et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Côte d’Ivoire.
Selon elle, l’insuffisante coordination entre les professionnels des droits humains et les professionnelles des élections impacte malheureusement la capacité de ces deux communautés à développer des réponses collaboratives aux défis complexes auxquels elles font face et à faire en sorte que la pertinence continue des normes et standards pour les élections et la démocratie soit reconnue.
Cette rencontre d’Abidjan regroupe des représentants des INDH des Etats membres de la CEDEAO, des organes de gestion des élections, des représentants des forces de l’ordre et de sécurité, des rois et chefs de communautés et des responsables de presse.
« On attend des INDH qu’elles s’impliquent pour s’assurer que ces élections soient crédibles, transparentes et apaisées; et qu’elles interagissent avec les organes de gestion des élections », a dit Mme Namizata Sangaré.
Elle a soutenu que les élections sont un élément important pour l’exercice des droits fondamentaux de l’homme et des libertés publiques. Et, dans cette perspective, le droit de participer à la mise en place de gouvernements via l’organisation d’élection libre et sans violence, contribue à la préservation des conflits et à la construction de la paix.
Depuis quelques années, la région ouest-africaine s’est engagée à résoudre les équations en matière des droits de l’Homme, notamment celles liées à la gouvernance démocratique, à l’Etat de droit et à des élections libres, équitables et apaisées. Cependant, des défis demeurent.
Selon Mme Namizata Sangaré, la démocratie est un système politique qui s’accompagne toujours d’une bonne santé de l’Etat de droit. Pour que la paix s’enracine durablement dans la région, les Etats devraient souscrire aux principes fondamentaux qui fondent la démocratie et les appliquer.
Dans ce contexte, la CEDEAO a pris des engagements pour faire adopter et faire respecter la démocratie par les Etats parties. Un protocole de l’organisation établi sur la démocratie et la bonne gouvernance indique d’ailleurs des mécanismes de prévention, de gestion, de règlement des conflits, ainsi que de maintien de la paix et de la sécurité.
En outre, la plupart des Etats ouest-africains ont ratifié la Charte de la démocratie, des élections et de la gouvernance. Pour la présidente du CNDHCI « c’est un pas de plus qui oblige nos pays à faire sienne l’approche basée sur les droits de l’Homme dans l’organisation des élections ».
La Charte Africaine des droits de l’Homme et des peuples, en son article 26 recommande également l’établissement dans les pays africains, des institutions nationales et locales en charge des droits de l’Homme. Celles-ci devant fonctionner selon les principes directeurs communément appelés «Principes de Paris ».
Les Institutions nationales des Droits de l’Homme (INDH), en Afrique, ont été créées dans plusieurs Etats. Actuellement, l’on en compte 46 au sein du Réseaux des Institutions africaines des droits de l’Homme. Presque tous les pays membres de la CEDEAO ont aujourd’hui leur INDH.
La résolution du 20 décembre 1993 de l’Assemblée générale de l’ONU recommande aux Etats de créer des institutions nationales qui auront pour missions principales de mettre en œuvre les politiques en matière de promotion et de protection des droits de l’homme et d’orienter les pouvoirs publics dans le domaine des droits de l’Homme en vue de l’enracinement de la démocratie.
« Militer pour des élections apaisées a un impact sur la jouissance des droits civils et politiques, des droits sociaux, économiques et culturels et des droits dits de solidarité (…) c’est contribuer à l’amélioration des conditions de vie de nos populations », a ajouté Mme Sanagaré.
Cette démarche s’inscrit dans l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et dans la Vision 2025 de la CEDEAO dont l’objectif final est le développement économique accéléré et durable des Etats membres en vue de l’aboutissement à une Union économique de l’Afrique de l’Ouest.
L'objectif de cet atelier est de renforcer les capacités des INDH dans le monitoring des droits de l'Homme, avant, pendant et après les élections, obtenir leur participation effective dans le processus électoral, renforcer les capacités techniques de réseautage et la collaboration entre les INDH et les organes de gestions des élections, pour prévenir les conflits.
Cette rencontre de haut niveau sur « l’implication des Institutions nationales des droits de l’Homme dans les processus électoraux pour des élections transparentes, apaisées, basées sur le respect des droits de l’Homme » est organisée par le CNDHCI avec l’appui technique et financier du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD).
LS/AP/ls/APA