« Bonjour, je voudrais partager avec vous mes doutes et mes inquiétudes. Les doutes parce que je vois une année électorale là, et puis je vois un gouvernement qui doit normalement procéder à l’organisation de ces élections. En tout cas, prendre les dispositions qu’il faut pour le faire, je ne le vois pas vraiment préoccupé par ces élections, je ne le vois pas préoccupé par ce qu’il y a à faire pour réussir ces élections mais, je le vois plutôt préoccupé par ce qu’il y a à faire pour truquer ces élections ou ne pas les organiser. En tout-cas, s’arranger pour les gagner même s’il faut, pour cela, tricher. On le voit avec la Commission électorale, on le voit avec les petits bouts de phrases, les petits projets qui sortent par ci par-là par la presse, de préférence, internationale sur les intentions inavouées du président de la république alors que l’essentiel n’est pas cela. L’essentiel, ce n’est pas de savoir s’il veut faire un troisième mandat ou un quatrième, l’essentiel, ce n’est pas de savoir comment il va organiser son staff autour de lui. L’essentiel, c’est le droit souverain du peuple de Côte d’Ivoire d’aller choisir l’équipe qui va venir gouverner son Etat et mettre en place sa politique économique pour que cette population-là arrive à atteindre ses objectifs individuels. Or je vois trois registres qui, malheureusement, manquent de cohésion d’ensemble, malheureusement, ne sont pas coordonnés et pourtant sont superposés et interdépendants. Il s’agit, premièrement, du recensement général de la population, c’est prévu depuis longtemps. Depuis décembre 2018, ils ont dit qu’ils allaient faire un registre général de la population. 4 mois après, ils ont acheté des véhicules pick-up, 4x4, motos, pour donner à l’Institut national des statistiques pour le recensement général de la population. Huit mois après, ils ont organisé un consortium de journalistes pour faire la promotion du recensement général de la population, pour bien parler du recensement général de la population pour que les populations s’y impliquent. Et puis, 2019 s’est terminée comme ça et puis, on n’a rien vu. En février 2020, la presse nous fait écho de ce que l’Institut des statistiques aurait décidé de recruter près de 36000 personnes comme agents chargés du recensement général de la population et de l’habitat. Trois jours plus tard, l’Institut fait un démenti pour dire que rien n’a encore été décidé, que personne n’a encore été recruté alors qu’on avait les conditions d’âge, les conditions de nationalité et le diplôme…. Et on nous dit de rester à l’écoute. Or, ce recensement général de la population donne une idée précise de ce que la taille de la population est. Nous sommes combien en Côte d’Ivoire. Combien ont l’âge de voter? Où est-ce que les électeurs vivent-il ? Ils sont combien, où ils vivent ?
En fonction de cela, la répartition des bureaux de votes vont se faire, le découpage va se faire. Or, on a passé ce chiffre-là ce qui fait qu’on va décider au pife, on va bricoler, ça va dans tous les sens. Quand vous regardez le recensement général, le découpage actuel qui a fait choisir les députés.qui est fondé sur le recensement général de la population de 2014. Vous avez 23 millions d’habitants et puis 255 députés, ça vous donne une moyenne de 90 mille habitants pour un député. Chaque député devrait donc représenter 90 mille personnes. Et puis, vous regardez la réalité sur le terrain pour des gens qui se disent concrets et puis vous trouvez des incongruités. On dirait que celui qui a fait le découpage n’a pas eu en tête vraiment de tenir compte de la représentativité des populations mais il a juste fait jouer sa propre volonté de représentation. Cela s’appelle truquer les élections, cela s’appelle mentir aux populations, mais je vous donne quelques chiffres pour que vous appréciez l’importance de ce recensement général de la population. La région du Guémon : 919 mille habitants, 7 députés, la région du Kabadougou : 193 mille habitants, 7 députés, où est la logique
Vous prenez le département de Kong 87mille / 88 mille habitants 3 députés, vous prenez le département de Ouangolo, qui est à quelques kilomètres de Kong, 236 mille habitants, 2 députés, où est la logique ?
Vous allez ailleurs, vous allez trouver des incongruités seulement. Prenez le département de Béoumi, 94 mille habitants, 2 députés, le département de Sakassou, 94 mille habitants, 1 député, où est la logique ?
Le recensement général de la population, c’est un document important qui permet de savoir où les gens vivent, comment ils vivent, quelles sont leurs aspirations, qu’est ce qu’ils n’ont pas pour que nous puissions, pour que l’Etat puisse leur apporter cela, il permet de connaitre la représentativité de la population, c’est un élément qui participe à la démocratie. Vous ne pouvez pas bricoler puis penser que les gens vont être contents. Ce document n’est pas prêt, on a fini l’année, on dit de rester à l’écoute et puis on est en train d’attendre. Or, c’est prévu pour 36 mois et donc ça va couvrir la période électorale. Est-ce que nous allons faire le processus électoral en même temps que le processus de recensement général de la population. Question. Mes doutes, et le deuxième document, c’est le Rnpp, le Registre national des personnes physiques. On a signé un contrat, le recensement général, c’est 23 milliards bon…
Mais le registre national des personnes physiques, c’est 400 milliards sur 10 ans. On a signé un accord et puis le président, lui, s’est fait enrôler en conseil des ministres il y a quelque temps. On a dit que la phase opérationnelle ou la phase pilote commençait et puis, on est encore dans la phase pilote pour certains, c’est trois départements pour d’autres c’est 10 départements avec des centres d’enrôlement qui ne sont pas opérationnels. En fait, il y a un flou, on ne sait pas vraiment qui fait quoi et puis a coté de cela, les gens racontent beaucoup de choses. Aujourd’hui, il y a des vidéos qui circulent sur d’autres qui sont déjà en train de se faire enrôler sérieusement, on ne comprend rien. En année électorale, le Rnpp est un document important puisque le contrat qui a été signé permettait d’avoir les cartes d’identité pour les populations mais ça couvre l’année électorale alors que, ces cartes d’identité sont nécessaires pour avoir son nom sur la liste électorale, on va faire ça simultanément. Où est-ce qu’on va le faire, nous sommes à huit mois des élections, on n’a pas de carte d’identité, on ne sait pas comment les faire, on est encore dans la phase pilote et ces cartes d’identités doivent être nécessaires pour être sur la liste électorale. Voilà ce qui est important et on n’en sait rien, on est dans le doute complet, dans le flou complet et ça crée encore des difficultés. Les troisièmes points, le troisième registre qui fonde mon doute, c’est la liste électorale elle-même. On a mis en place une Commission électorale et puis depuis, au lieu d’enrôler les personnes, le peuple souverain de Côte d’Ivoire qui doit lui-même choisir ceux qui vont diriger l’Etat et avec quel programme ? Non, ça ne préoccupe pas le président de la République, non c’est de savoir quels sont les petits micmacs qu’on peut faire à côté, un vice-président ou non un premier ministre ou non, le parrainage ou non, augmenter la caution ou pas, c’est je fais un troisième mandat ou pas, changer la Constitution ou pas, changer le code électoral ou pas, mais c’est ce type de petite magouille qui préoccupe le gouvernement. Là ou le peuple souverain qui était à 23 millions et qui, certainement, est à 25 millions ou 26 millions attend de savoir combien de ces 26 millions sont des Ivoiriens et parmi ces Ivoiriens, combien ont l’âge de voter 18 ans et plus pour que les cartes d’identité soient octroyées à ces personnes pour qu’elles puissent aller s’enrôler sur la liste électorale, pour que ces personnes puissent aller voter. Voilà trois registres qui sont superposés, rien n’est fait de façon concrète pour qu’on comprenne où on va et puis les mois passent et tout doit se dérouler dans une année électorale. Moi, j’ai des doutes, un gouvernement qui n’a pas pu mettre en place depuis des temps un registre par an, c'est-à-dire qu’on n’a pas pu faire le Recensement général, terminer et puis faire le Rnpp et puis terminer et puis la liste électorale terminée va faire les trois registres dans l’année électorale, et puis il reste huit mois, non, je ne pense pas que, les gars soient capables de faire ça ou bien, alors, ils vont bricoler ou ils vont magouiller. Mais en tout cas, ça m’étonnerait qu’ils puissent faire ces trois registres en une année. Ce n’est pas possible, en tout cas j’aimerais bien voir ça. De le faire proprement, de le faire normalement sans qu’il y ait de frustration, sans qu’il y ait de blessure. Et c’est vous peuple de Côte d’Ivoire, c’est à vous de dire non. C’est votre argent, c’est vous qui payez les impôts, c’est votre Etat, l’Etat n’est pas au-dessus de vous. C’est vous qui êtes au-dessus de l’Etat, c’est nous le peuple qui sommes au-dessus de l’Etat, c’est à nous de dire quel Etat nous voulons, ce n’est pas à l’Etat de dire quel peuple il veut, ce n’est pas au président de la République de dire quel peuple il veut, c’est à nous de dire quel président nous voulons. Il faut vous réveiller si vous pensez que ce doute est partagé et que ça mérite une attention appréciée et partager. Plus nous sommes nombreux, plus nous sommes forts, notre nombre fera notre force si nous sommes informés, oui on peut le faire et on doit le faire, c’est de notre avenir dont il s’agit. Merci ! »
Propos retranscrits par A.F.B.
En fonction de cela, la répartition des bureaux de votes vont se faire, le découpage va se faire. Or, on a passé ce chiffre-là ce qui fait qu’on va décider au pife, on va bricoler, ça va dans tous les sens. Quand vous regardez le recensement général, le découpage actuel qui a fait choisir les députés.qui est fondé sur le recensement général de la population de 2014. Vous avez 23 millions d’habitants et puis 255 députés, ça vous donne une moyenne de 90 mille habitants pour un député. Chaque député devrait donc représenter 90 mille personnes. Et puis, vous regardez la réalité sur le terrain pour des gens qui se disent concrets et puis vous trouvez des incongruités. On dirait que celui qui a fait le découpage n’a pas eu en tête vraiment de tenir compte de la représentativité des populations mais il a juste fait jouer sa propre volonté de représentation. Cela s’appelle truquer les élections, cela s’appelle mentir aux populations, mais je vous donne quelques chiffres pour que vous appréciez l’importance de ce recensement général de la population. La région du Guémon : 919 mille habitants, 7 députés, la région du Kabadougou : 193 mille habitants, 7 députés, où est la logique
Vous prenez le département de Kong 87mille / 88 mille habitants 3 députés, vous prenez le département de Ouangolo, qui est à quelques kilomètres de Kong, 236 mille habitants, 2 députés, où est la logique ?
Vous allez ailleurs, vous allez trouver des incongruités seulement. Prenez le département de Béoumi, 94 mille habitants, 2 députés, le département de Sakassou, 94 mille habitants, 1 député, où est la logique ?
Le recensement général de la population, c’est un document important qui permet de savoir où les gens vivent, comment ils vivent, quelles sont leurs aspirations, qu’est ce qu’ils n’ont pas pour que nous puissions, pour que l’Etat puisse leur apporter cela, il permet de connaitre la représentativité de la population, c’est un élément qui participe à la démocratie. Vous ne pouvez pas bricoler puis penser que les gens vont être contents. Ce document n’est pas prêt, on a fini l’année, on dit de rester à l’écoute et puis on est en train d’attendre. Or, c’est prévu pour 36 mois et donc ça va couvrir la période électorale. Est-ce que nous allons faire le processus électoral en même temps que le processus de recensement général de la population. Question. Mes doutes, et le deuxième document, c’est le Rnpp, le Registre national des personnes physiques. On a signé un contrat, le recensement général, c’est 23 milliards bon…
Mais le registre national des personnes physiques, c’est 400 milliards sur 10 ans. On a signé un accord et puis le président, lui, s’est fait enrôler en conseil des ministres il y a quelque temps. On a dit que la phase opérationnelle ou la phase pilote commençait et puis, on est encore dans la phase pilote pour certains, c’est trois départements pour d’autres c’est 10 départements avec des centres d’enrôlement qui ne sont pas opérationnels. En fait, il y a un flou, on ne sait pas vraiment qui fait quoi et puis a coté de cela, les gens racontent beaucoup de choses. Aujourd’hui, il y a des vidéos qui circulent sur d’autres qui sont déjà en train de se faire enrôler sérieusement, on ne comprend rien. En année électorale, le Rnpp est un document important puisque le contrat qui a été signé permettait d’avoir les cartes d’identité pour les populations mais ça couvre l’année électorale alors que, ces cartes d’identité sont nécessaires pour avoir son nom sur la liste électorale, on va faire ça simultanément. Où est-ce qu’on va le faire, nous sommes à huit mois des élections, on n’a pas de carte d’identité, on ne sait pas comment les faire, on est encore dans la phase pilote et ces cartes d’identités doivent être nécessaires pour être sur la liste électorale. Voilà ce qui est important et on n’en sait rien, on est dans le doute complet, dans le flou complet et ça crée encore des difficultés. Les troisièmes points, le troisième registre qui fonde mon doute, c’est la liste électorale elle-même. On a mis en place une Commission électorale et puis depuis, au lieu d’enrôler les personnes, le peuple souverain de Côte d’Ivoire qui doit lui-même choisir ceux qui vont diriger l’Etat et avec quel programme ? Non, ça ne préoccupe pas le président de la République, non c’est de savoir quels sont les petits micmacs qu’on peut faire à côté, un vice-président ou non un premier ministre ou non, le parrainage ou non, augmenter la caution ou pas, c’est je fais un troisième mandat ou pas, changer la Constitution ou pas, changer le code électoral ou pas, mais c’est ce type de petite magouille qui préoccupe le gouvernement. Là ou le peuple souverain qui était à 23 millions et qui, certainement, est à 25 millions ou 26 millions attend de savoir combien de ces 26 millions sont des Ivoiriens et parmi ces Ivoiriens, combien ont l’âge de voter 18 ans et plus pour que les cartes d’identité soient octroyées à ces personnes pour qu’elles puissent aller s’enrôler sur la liste électorale, pour que ces personnes puissent aller voter. Voilà trois registres qui sont superposés, rien n’est fait de façon concrète pour qu’on comprenne où on va et puis les mois passent et tout doit se dérouler dans une année électorale. Moi, j’ai des doutes, un gouvernement qui n’a pas pu mettre en place depuis des temps un registre par an, c'est-à-dire qu’on n’a pas pu faire le Recensement général, terminer et puis faire le Rnpp et puis terminer et puis la liste électorale terminée va faire les trois registres dans l’année électorale, et puis il reste huit mois, non, je ne pense pas que, les gars soient capables de faire ça ou bien, alors, ils vont bricoler ou ils vont magouiller. Mais en tout cas, ça m’étonnerait qu’ils puissent faire ces trois registres en une année. Ce n’est pas possible, en tout cas j’aimerais bien voir ça. De le faire proprement, de le faire normalement sans qu’il y ait de frustration, sans qu’il y ait de blessure. Et c’est vous peuple de Côte d’Ivoire, c’est à vous de dire non. C’est votre argent, c’est vous qui payez les impôts, c’est votre Etat, l’Etat n’est pas au-dessus de vous. C’est vous qui êtes au-dessus de l’Etat, c’est nous le peuple qui sommes au-dessus de l’Etat, c’est à nous de dire quel Etat nous voulons, ce n’est pas à l’Etat de dire quel peuple il veut, ce n’est pas au président de la République de dire quel peuple il veut, c’est à nous de dire quel président nous voulons. Il faut vous réveiller si vous pensez que ce doute est partagé et que ça mérite une attention appréciée et partager. Plus nous sommes nombreux, plus nous sommes forts, notre nombre fera notre force si nous sommes informés, oui on peut le faire et on doit le faire, c’est de notre avenir dont il s’agit. Merci ! »
Propos retranscrits par A.F.B.