Abidjan (Côte d’Ivoire) - L’opposition ivoirienne, regroupée en des plateformes, a demandé mardi « un dialogue direct » avec le président Alassane Ouattara pour discuter de la réforme du Code électoral, estimant que le gouvernement, avec à sa tête le Premier ministre, a « échoué », lors d’une conférence de presse.
« Le gouvernement ayant échoué, l’opposition demande un dialogue direct avec le président Alassane Ouattara, on ne reçoit plus quelqu’un d’autre », a dit Kakou Guikahué, secrétaire permanent de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (Cdrp), écartant notamment la Primature.
Désormais interpellé, M. Guikahué a souhaité que le chef de l’Etat « décide de relancer les discussions dans un cadre rénové, consensuel, inclusif » car la Primature et le gouvernement se sont « décrédibilisés, donc ils ne sont pas là-dedans ».
Cette conférence de presse des plateformes de l’opposition dont EDS (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté), mouvement proche de Laurent Gbagbo, et GPS (Générations et peuples solidaires), présidé par Guillaume Soro, intervient au lendemain de la clôture de la deuxième phase du dialogue politique sur le Code électoral.
Armand Ouégnin, président de EDS a déclaré que « le gouvernement a interrompu de manière brutale, inattendue et unilatérale la deuxième phase des discussions politiques sur le Code électoral », sans qu’un rapport final ne soit signé par les parties.
Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly, a indiqué lundi qu’un compte-rendu sur les accords et les divergences concernant la réforme du Code électoral allait être fait au chef de l’Etat puis au gouvernement qui « avisera », lors d’une cérémonie à la Primature.
Danièle Boni-Claverie, présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD, opposition), a relevé que le gouvernement et l’opposition sont « arrivés à un point d’accord », notamment sur « le remboursement du cautionnement qui normalement était de 10% (et qui est) maintenant à 5% ».
Selon elle, les discussions devraient se poursuivre pour rapprocher les points de vue, car « il y a eu des points de convergences possibles et à partir de là, cela signifie qu’on est arrivé à s’entendre sur des principes, mais il y a des modalités sur lesquelles il faut encore discuter ».
L’opposition, dira-t-elle, qui était contre le parrainage, a fait une concession. Au cours des débats, les parties sont « tombées d’accord sur le principe », mais l’opposition a proposé « un parrainage citoyen qui prendrait en compte 1% des inscrits sur la liste électorale ».
Concernant le cautionnement pour la présidentielle, « le Rhdp (pouvoir) a proposé 250 millions Fcfa, pour nous c’était inacceptable », a poursuivi Mme Boni-Claverie soutenant qu’on « ne pouvait pas mettre l’élément argent comme dynamique essentielle au niveau de l’élection et du choix d’un candidat ».
« Nous sommes allés en disant que sur un ticket, nous pourrions aller jusqu’à 50 millions Fcfa », laissant entendre une suggestion de l’opposition, avant d’ajouter « voilà le plafond qui pouvait faire l’objet de discussions à nouveau ».
En outre, les partis de l’opposition politique ont demandé « la production d’attestation fiscale pour attester de la résidence ou du domicile », et mis en avant dans les points de désaccord, l’indépendance de la Commission électorale indépendante (CEI), chargée d’organiser les élections.
Dans le Code électoral ivoirien, il est défini des attributions de la CEI. Alors que le gouvernement veut que la CEI lui propose ses décisions pour validation, l’opposition estime que « son indépendance passe par l’indépendance de ses décisions » et que ce ne soit pas le Conseil des ministres qui entérine ses décisions. Dans ce sens l’institution doit avoir une autonomie financière.
Au sujet de la liste électorale, « ce qui nous oppose c’est le découpage électoral », a-t-elle dit, énumérant également « le financement des candidats à la présidentielle, l’organisation pratique des élections et l’environnement électoral », qui pour l’opposition devrait être « apaisé pour accompagner ces élections ».
L’opposition a demandé pour un environnement politique serein « le dégel des avoirs, la libération des prisonniers politiques et des prisonniers militaires, (toute chose qui) est essentielle pour que le climat soit apaisé ». Cependant, « le gouvernement ne voulait pas l’intégrer dans le document ».
La première phase du dialogue politique a concerné la recomposition de la Commission électorale indépendante que l’opposition juge « déséquilibrée » ce qui confirme la volonté du pouvoir d’opérer un passage en force dans le processus électoral ouvert.
Issiaka Sangaré, représentant l’Alliance des forces démocratiques (AFD) et le Front populaire ivoirien (FPI, tendance Affi N’Guessan), a fait remarquer que « le dialogue politique a été mené par procuration », toutefois le chef de l’Etat devrait comprendre qu’il est aussi engagé dans le combat démocratique.
En dépit de cette situation, l’opposition assure ne pas boycotter l’élection présidentielle prévue le 31 octobre 2020. Selon l’opposant Kabran Appiah, « il y a eu 40 points » sur lesquels l’opposition et le gouvernement n’étaient pas d’accord.
AP/ls
« Le gouvernement ayant échoué, l’opposition demande un dialogue direct avec le président Alassane Ouattara, on ne reçoit plus quelqu’un d’autre », a dit Kakou Guikahué, secrétaire permanent de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (Cdrp), écartant notamment la Primature.
Désormais interpellé, M. Guikahué a souhaité que le chef de l’Etat « décide de relancer les discussions dans un cadre rénové, consensuel, inclusif » car la Primature et le gouvernement se sont « décrédibilisés, donc ils ne sont pas là-dedans ».
Cette conférence de presse des plateformes de l’opposition dont EDS (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté), mouvement proche de Laurent Gbagbo, et GPS (Générations et peuples solidaires), présidé par Guillaume Soro, intervient au lendemain de la clôture de la deuxième phase du dialogue politique sur le Code électoral.
Armand Ouégnin, président de EDS a déclaré que « le gouvernement a interrompu de manière brutale, inattendue et unilatérale la deuxième phase des discussions politiques sur le Code électoral », sans qu’un rapport final ne soit signé par les parties.
Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly, a indiqué lundi qu’un compte-rendu sur les accords et les divergences concernant la réforme du Code électoral allait être fait au chef de l’Etat puis au gouvernement qui « avisera », lors d’une cérémonie à la Primature.
Danièle Boni-Claverie, présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD, opposition), a relevé que le gouvernement et l’opposition sont « arrivés à un point d’accord », notamment sur « le remboursement du cautionnement qui normalement était de 10% (et qui est) maintenant à 5% ».
Selon elle, les discussions devraient se poursuivre pour rapprocher les points de vue, car « il y a eu des points de convergences possibles et à partir de là, cela signifie qu’on est arrivé à s’entendre sur des principes, mais il y a des modalités sur lesquelles il faut encore discuter ».
L’opposition, dira-t-elle, qui était contre le parrainage, a fait une concession. Au cours des débats, les parties sont « tombées d’accord sur le principe », mais l’opposition a proposé « un parrainage citoyen qui prendrait en compte 1% des inscrits sur la liste électorale ».
Concernant le cautionnement pour la présidentielle, « le Rhdp (pouvoir) a proposé 250 millions Fcfa, pour nous c’était inacceptable », a poursuivi Mme Boni-Claverie soutenant qu’on « ne pouvait pas mettre l’élément argent comme dynamique essentielle au niveau de l’élection et du choix d’un candidat ».
« Nous sommes allés en disant que sur un ticket, nous pourrions aller jusqu’à 50 millions Fcfa », laissant entendre une suggestion de l’opposition, avant d’ajouter « voilà le plafond qui pouvait faire l’objet de discussions à nouveau ».
En outre, les partis de l’opposition politique ont demandé « la production d’attestation fiscale pour attester de la résidence ou du domicile », et mis en avant dans les points de désaccord, l’indépendance de la Commission électorale indépendante (CEI), chargée d’organiser les élections.
Dans le Code électoral ivoirien, il est défini des attributions de la CEI. Alors que le gouvernement veut que la CEI lui propose ses décisions pour validation, l’opposition estime que « son indépendance passe par l’indépendance de ses décisions » et que ce ne soit pas le Conseil des ministres qui entérine ses décisions. Dans ce sens l’institution doit avoir une autonomie financière.
Au sujet de la liste électorale, « ce qui nous oppose c’est le découpage électoral », a-t-elle dit, énumérant également « le financement des candidats à la présidentielle, l’organisation pratique des élections et l’environnement électoral », qui pour l’opposition devrait être « apaisé pour accompagner ces élections ».
L’opposition a demandé pour un environnement politique serein « le dégel des avoirs, la libération des prisonniers politiques et des prisonniers militaires, (toute chose qui) est essentielle pour que le climat soit apaisé ». Cependant, « le gouvernement ne voulait pas l’intégrer dans le document ».
La première phase du dialogue politique a concerné la recomposition de la Commission électorale indépendante que l’opposition juge « déséquilibrée » ce qui confirme la volonté du pouvoir d’opérer un passage en force dans le processus électoral ouvert.
Issiaka Sangaré, représentant l’Alliance des forces démocratiques (AFD) et le Front populaire ivoirien (FPI, tendance Affi N’Guessan), a fait remarquer que « le dialogue politique a été mené par procuration », toutefois le chef de l’Etat devrait comprendre qu’il est aussi engagé dans le combat démocratique.
En dépit de cette situation, l’opposition assure ne pas boycotter l’élection présidentielle prévue le 31 octobre 2020. Selon l’opposant Kabran Appiah, « il y a eu 40 points » sur lesquels l’opposition et le gouvernement n’étaient pas d’accord.
AP/ls