La 23e conférence de la société internationale sur le sida (IAS) réunit, pendant une semaine, à partir de ce lundi, de façon virtuelle, crise du coronavirus oblige, des milliers de chercheurs, politiciens, militants, pour faire le point sur l’avancée de l’épidémie et des avancées scientifiques, rapporte la presse internationale.
Ce sont les villes d’Oakland et de San Francisco, lieux emblématiques de la lutte contre le VIH qui devaient accueillir cette conférence. Cette année, la pandémie de Covid-19 s’est également invitée au programme. Cela se constate dans le monde entier, la lutte contre le VIH a clairement pâti de l’épidémie de Covid-19. Qu’il s’agisse de systèmes de santé débordés ou de financements redirigés vers cette nouvelle urgence, plusieurs études devraient ainsi être présentées pour mesurer l’ampleur du phénomène, notamment en termes de rupture et de difficultés d’accès au traitement.
La pandémie de Covid-19 et les confinements qu’elle a entraînés pourraient même avoir représenté un risque accru de contamination notamment auprès des populations clés. Les travailleurs du sexe, les détenus, les usagers de drogues, les communautés LGBTI+ sont déjà les plus stigmatisés et les plus frappés par l’épidémie de VIH, un phénomène sans doute exacerbé ces derniers mois. Sans attendre les chiffres précis qui seront révélés durant cette conférence, on peut déjà dire que le Covid-19 a aggravé la situation épidémique du VIH.
L’ONU a pour but de voir la fin du sida en 2030. Pour y parvenir, un objectif intermédiaire a été fixé : le 90-90-90. Cela signifie que 90% des personnes malades doivent savoir qu'elles sont malades, 90% de ces personnes dépistées doivent avoir accès aux médicaments et enfin 90% de celles-ci doivent avoir une charge virale indétectable, c’est-à-dire un traitement correctement suivi qui fonctionne et ne les rend plus contagieuses. Le traitement fait ainsi également office de prévention.
Cet objectif intermédiaire du 90-90-90 a été fixé pour cette année. Les chiffres définitifs seront communiqués par l’Onusida en ouverture de la conférence, mais on sait déjà qu’ils ne seront pas atteints. Une mauvaise nouvelle, d’autant plus que l’impact du Covid-19 ne devrait pas encore être pris en compte et pourrait éloigner encore plus ce but.
Si à l’échelle mondiale, des progrès sont réalisés en termes de prévention ou de traitement, plusieurs éléments limitent cependant leur portée. Les populations clés restent ainsi toujours la première cible du virus. Par la stigmatisation qu'elles subissent, notamment par certains pouvoirs politiques, elles restent trop souvent en dehors des parcours de soin et des programmes de prévention. Et comme souvent, le deuxième élément limitant est le financement. Dépister sur le terrain, proposer des traitements et faire des mesures de charge virale au plus près des communautés demande des infrastructures et des moyens qui ne sont pas suffisants aujourd’hui. Pourtant, le Fonds mondial contre le sida a été reconstitué l'an dernier.
Cet organisme chargé de financer une partie de la lutte contre l’épidémie a vu ses caisses renflouées par la communauté internationale à hauteur de 14 milliards de dollars pour la période 2020-2022, un minimum nécessaire malgré les perturbations dues au Covid-19. Cette conférence virtuelle de l’IAS devrait donc être l'occasion de remettre tout à plat et de discuter de politique sanitaire ainsi que de financements. Même si l'objectif de fin de l'épidémie en 2030 apparaît déjà compromis, des efforts sont nécessaires pour maintenir un espoir d’y parvenir.
(AIP)
ask
Ce sont les villes d’Oakland et de San Francisco, lieux emblématiques de la lutte contre le VIH qui devaient accueillir cette conférence. Cette année, la pandémie de Covid-19 s’est également invitée au programme. Cela se constate dans le monde entier, la lutte contre le VIH a clairement pâti de l’épidémie de Covid-19. Qu’il s’agisse de systèmes de santé débordés ou de financements redirigés vers cette nouvelle urgence, plusieurs études devraient ainsi être présentées pour mesurer l’ampleur du phénomène, notamment en termes de rupture et de difficultés d’accès au traitement.
La pandémie de Covid-19 et les confinements qu’elle a entraînés pourraient même avoir représenté un risque accru de contamination notamment auprès des populations clés. Les travailleurs du sexe, les détenus, les usagers de drogues, les communautés LGBTI+ sont déjà les plus stigmatisés et les plus frappés par l’épidémie de VIH, un phénomène sans doute exacerbé ces derniers mois. Sans attendre les chiffres précis qui seront révélés durant cette conférence, on peut déjà dire que le Covid-19 a aggravé la situation épidémique du VIH.
L’ONU a pour but de voir la fin du sida en 2030. Pour y parvenir, un objectif intermédiaire a été fixé : le 90-90-90. Cela signifie que 90% des personnes malades doivent savoir qu'elles sont malades, 90% de ces personnes dépistées doivent avoir accès aux médicaments et enfin 90% de celles-ci doivent avoir une charge virale indétectable, c’est-à-dire un traitement correctement suivi qui fonctionne et ne les rend plus contagieuses. Le traitement fait ainsi également office de prévention.
Cet objectif intermédiaire du 90-90-90 a été fixé pour cette année. Les chiffres définitifs seront communiqués par l’Onusida en ouverture de la conférence, mais on sait déjà qu’ils ne seront pas atteints. Une mauvaise nouvelle, d’autant plus que l’impact du Covid-19 ne devrait pas encore être pris en compte et pourrait éloigner encore plus ce but.
Si à l’échelle mondiale, des progrès sont réalisés en termes de prévention ou de traitement, plusieurs éléments limitent cependant leur portée. Les populations clés restent ainsi toujours la première cible du virus. Par la stigmatisation qu'elles subissent, notamment par certains pouvoirs politiques, elles restent trop souvent en dehors des parcours de soin et des programmes de prévention. Et comme souvent, le deuxième élément limitant est le financement. Dépister sur le terrain, proposer des traitements et faire des mesures de charge virale au plus près des communautés demande des infrastructures et des moyens qui ne sont pas suffisants aujourd’hui. Pourtant, le Fonds mondial contre le sida a été reconstitué l'an dernier.
Cet organisme chargé de financer une partie de la lutte contre l’épidémie a vu ses caisses renflouées par la communauté internationale à hauteur de 14 milliards de dollars pour la période 2020-2022, un minimum nécessaire malgré les perturbations dues au Covid-19. Cette conférence virtuelle de l’IAS devrait donc être l'occasion de remettre tout à plat et de discuter de politique sanitaire ainsi que de financements. Même si l'objectif de fin de l'épidémie en 2030 apparaît déjà compromis, des efforts sont nécessaires pour maintenir un espoir d’y parvenir.
(AIP)
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