Ivoiriennes, Ivoiriens,
Mes chers compatriotes,
Chers amis de la Côte d’Ivoire,
La Côte d’Ivoire célèbre, ce vendredi 7 août 2020, le 60e anniversaire de son accession à l’Indépendance.
Cette date marque un rendez-vous important dans l’histoire de notre pays. Elle célèbre les hommes et les femmes qui ont porté le grand rêve de liberté pour chacun d’entre nous.
J’ai tout d’abord une pensée pour le père de la Nation ivoirienne, notre modèle, le Président Félix Houphouët-Boigny et pour ses compagnons qui, unis et solidaires, ont lutté et obtenu l’indépendance de notre pays.
La célébration de ce 60e anniversaire de l’indépendance de notre pays est un hommage à leurs mémoires.
Cette célébration est aussi un hommage à toutes ces générations d’hommes et de femmes qui ont oeuvré et qui continuent d’oeuvrer, parfois au prix d’ultimes sacrifices, à la construction de notre chère Côte d’Ivoire.
Je pense, en particulier, à tous nos parents paysans, qui font la richesse de notre pays ;
À tous nos fonctionnaires dévoués au service de l’Etat ;
À nos chefs d’entreprise et agents du secteur privé de tous horizons, dont l’engagement et l’ingéniosité font le dynamisme de notre économie ;
À nos enseignants de tous les niveaux, qui forment notre jeunesse aux défis de leur temps ;
À nos médecins et personnels de santé qui veillent sur nous ;
À nos Forces de Défense et de Sécurité qui donnent leur vie pour protéger les nôtres ;
À tous nos Guides religieux et Chefs traditionnels,
gardiens de nos valeurs ;
À nos artistes et nos artisans qui contribuent à
enrichir et promouvoir notre culture ;
À nos jeunes qui aspirent à un bel avenir ;
À nos femmes, nos mères, nos filles et à tous nos compatriotes qui contribuent à la vie de la Nation.
Mes chers compatriotes,
Le 7 août est aussi le moment où la Nation entière rend hommage aux grands serviteurs de l’Etat ; à tous ces bâtisseurs, illustres ou inconnus, encore en activité ou disparus.
Je pense, notamment, à ceux qui nous ont quittés récemment :
- Au Brigadier-Chef DÉGRÉ Djédjé Simplice et à ses hommes, tombés au champ d’honneur, lors de l’attaque du poste mixte Armée Gendarmerie de Kafolo, en juin 2020, en
défendant notre idéal de paix et de sécurité ;
- Au Président Charles KOFFI DIBY, grand Serviteur de l’Etat ;
- Au Premier Ministre Seydou Elimane DIARRA, grand artisan de dialogue et de consensus ;
- Au Cheick BOIKARY FOFANA et à Monseigneur Pierre-Mary COTY, deux hommes de Dieu, défenseurs des valeurs d’amour, de tolérance et de fraternité.
Je pense également au Premier Ministre Amadou GON COULIBALY, Homme d’Etat et de grande compétence ; modèle de loyauté, d’ardeur au travail et d’abnégation. L’émotion de sa disparition brutale, le mercredi 8 juillet 2020, est encore vive. Cependant, son dévouement et son amour pour la Côte d’Ivoire ont été tels que nous devons poursuivre, avec détermination, tous les chantiers pour lesquels il a oeuvré, avec énergie, durant des années.
L’hommage national et international qui lui a été rendu est la reconnaissance de sa valeur et des sacrifices consentis pour notre pays.
Puisse l’âme de tous nos défunts reposer en paix.
Mes chers compatriotes,
La célébration de ce 7 août 2020 devait être une occasion de grande allégresse. Nous avions envisagé d’en faire un moment mémorable, avec un grand défilé militaire et civil à Yamoussoukro, notre capitale politique. Un défilé de toutes les forces vives de la Nation pour illustrer les progrès
réalisés par notre pays au cours de ces dernières années.
Malheureusement, la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus (COVID-19) a durement éprouvé la Côte d’Ivoire, à l’instar de la quasitotalité des pays du monde.
Face à cette réalité, nous avons décidé de limiter la célébration de la fête de l’Indépendance 2020 à une cérémonie symbolique de prise d’armes sur l’esplanade du Palais de la Présidence de la République.
En effet, la pandémie de coronavirus a entraîné le ralentissement des activités économiques, des pertes d’emplois dans le secteur privé et une baisse importante des revenus dans le secteur informel. Les conditions de vie des ménages vulnérables se sont détériorées.
Le taux de croissance du PIB, initialement prévu à 7% en cette année 2020 pourrait connaître une baisse importante pour ressortir à 0,8% si la crise perdure jusqu’à la fin de l’année. Nous demeurons cependant optimistes car les bases de notre économie sont solides.
Le Gouvernement a d’ailleurs réagi promptement avec la mise en place d’un Plan de Riposte Sanitaire, d’un montant de 95 milliards 880 millions de F CFA, pour juguler la progression de
la maladie et d’un Plan de Soutien Economique, Social et Humanitaire de 1700 milliards de F CFA.
Ces plans, bien dimensionnés et adaptés à la structure de notre société, permettent à la Côte d’Ivoire de contrôler cette pandémie et d’accompagner les populations et les entreprises
impactées par la crise.
Je voudrais, à nouveau, remercier et féliciter tout le personnel de santé, les forces de l’ordre, les médias et toutes les bonnes volontés qui restent mobilisés pour apporter le soutien de l’Etat à toutes les victimes de cette pandémie.
Je m’incline devant la mémoire des disparus. Je réitère mes sincères condoléances à leurs familles.
Les chiffres récents, communiqués par le comité de veille, présidé par le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, montrent que même si les cas de contagion diminuent, cette maladie est encore une réalité ; la pandémie n’est malheureusement pas terminée.
Je veux donc appeler, à nouveau, chaque Ivoirien et chaque Ivoirienne, chaque habitant de notre pays, à la responsabilité et à la discipline, en appliquant les gestes barrières, bien que les mesures de restriction aient été levées. Il y va de
la vie de chacun d’entre nous.
Mes chers compatriotes,
Chers frères, chères soeurs,
Je voudrais témoigner ma solidarité à tous nos compatriotes qui ont perdu des proches ou qui ont été sinistrés lors des récentes inondations et des éboulements de terrains causés par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le District
d’Abidjan et certaines villes de l’intérieur du pays.
Je salue, à nouveau, la mémoire, le courage et l’engagement de tous nos vaillants soldats qui ont perdu leur vie, en défendant la patrie, au cours de l’attaque du poste mixte Armée-Gendarmerie de Kafolo.
Je me félicite de l’action de l’Etat-Major Général des Armées et de nos Forces de Défense et de Sécurité, qui a permis d’identifier et de mettre aux arrêts les auteurs de cette attaque terroriste. Je voudrais rassurer tous nos concitoyens que face à la menace terroriste, le Conseil National de Sécurité reste fortement mobilisé. Toutes les dispositions sont prises pour la sécurisation de nos frontières terrestres, de notre espace aérien et de nos approches maritimes ainsi que pour la protection de nos populations sur l’ensemble du territoire national.
Mes chers compatriotes,
Chers frères, chères soeurs,
Ce 7 août 2020 marque la 9e année de ma gestion au service de la Côte d’Ivoire. Neuf années au cours desquelles nous avons
travaillé sans relâche pour placer la Côte d’Ivoire sur une trajectoire irréversible de développement.
Nous avons ainsi pacifié tout le pays et ramené la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire.
Nous avons reformé et rendu notre armée plus professionnelle pour faire face aux défis actuels de sécurité et de lutte contre le terrorisme.
Nous avons redéployé notre administration sur l’ensemble du territoire national, rapprochant ainsi l’Etat de nos concitoyens et des localités les plus reculées.
Nous avons donné un statut à nos Rois et Chefs traditionnels afin de renforcer leur rôle de médiation dans la République.
Nous avons fait de notre économie l’une des plus dynamiques au monde, avec de bonnes politiques économiques et financières ainsi qu’une gouvernance rigoureuse. Nous continuons de
travailler pour que tous nos concitoyens bénéficient des fruits de la croissance.
En dépit d’un contexte particulièrement difficile cette année, nous avons poursuivi la mise en oeuvre du Programme d’Actions Prioritaires et des grands projets sociaux.
Ainsi, nous avons raccordé des millions de nos concitoyens à l’électricité et à l’eau potable.
Nous les avons rapprochés des écoles et des Centres de santé grâce à des investissements massifs. Nous avons lancé la couverture maladie universelle.
Nous avons amélioré de manière substantielle les
revenus de nos parents paysans, augmenté les
salaires des fonctionnaires et le SMIG ; nous
avons financé les projets des jeunes et des
femmes, pour le bonheur de millions de familles
ivoiriennes.
Nous avons doté notre pays d’infrastructures modernes, et désenclavé des centaines de localités.
Nous avons relancé les programmes de logements sociaux pour les familles ivoiriennes de classe moyenne et à revenus modestes. Nous avons étendu le programme des filets sociaux qui couvre maintenant une bonne partie du territoire national.
Toutes ces actions ont permis de faire reculer la pauvreté de 15,6 points de pourcentage depuis 2011. Ainsi, l’Etude Régionale sur la Pauvreté de l’UEMOA et de la Banque Mondiale confirme que la Côte d’Ivoire est passée d’un taux de pauvreté de 55,01% en 2011 à 39,4% en 2018. Ce sont donc plus de 4 millions d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens qui ont été sortis de la pauvreté.
Il nous faut aussi poursuivre la dynamique de transformation économique dont l’une des attentes fortes demeure l’emploi des jeunes et des femmes ainsi que le développement social.
La Côte d’Ivoire doit également se projeter dans l’avenir. C’est pourquoi, le Gouvernement s’attèle à parachever la programmation et la planification stratégique à travers, notamment, la finalisation de l’étude Diagnostic et Stratégie Côte d’Ivoire 2030, le Plan National de Développement (PND
2021-2025) et le Plan d’Investissement Public (PIP 2021-2023).
Mes chers compatriotes,
Il est important que ces performances puissent se maintenir pour les prochaines années, dans la paix et la stabilité.
Et pour la paix, nous avons amnistié la quasitotalité des prisonniers civils de la crise postélectorale; la grande majorité de nos compatriotes réfugiés ont été rapatriés en
garantissant leur sécurité, et en facilitant la réintégration dans l’administration de ceux qui étaient fonctionnaires.
J’ai procédé ce jeudi 6 août 2020 à la signature d’un décret accordant une grâce collective. Cette mesure de grâce bénéficiera à environ 2000 de nos concitoyens condamnés pour des infractions mineures.
Mes chers compatriotes,
L’un des défis majeurs de cette année 2020, est aussi l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Il est impératif que cette échéance électorale soit respectée, pour ancrer la démocratie dans notre pays. Oui, la démocratie, c’est tenir les élections aux dates inscrites dans la constitution. Le Gouvernement y travaille depuis plusieurs mois et d’importantes étapes ont déjà été franchies.
Après la réforme de la Commission Electorale Indépendante, la révision du Code Electoral et celle de la liste électorale, notre pays est résolument engagé pour des élections libres, transparentes et apaisées. La récente décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des peuples ne remet pas en cause la loi instituant la CEI. A cet égard, je salue la participation de toute l’opposition aux structures de la CEI, à la suite de cette décision.
L’objectif du Gouvernement est que ces élections nous permettent de refermer définitivement les pages sombres de notre histoire récente et qu’aucun d’entre nous ne souhaite revivre.
C’est pourquoi, j’invite chaque formation politique, chaque candidat, à également oeuvrer pour atteindre cet objectif, afin que ces élections soient un grand moment de démocratie apaisée et exemplaire.
Mes chers compatriotes,
En ce qui me concerne, j’ai, comme vous le savez, fait part, le 5 mars dernier, à toute la Nation, devant le Parlement réuni en Congrès à Yamoussoukro, de ma volonté, bien que la nouvelle Constitution m’y autorise, de ne pas faire acte de candidature et de passer la main à une nouvelle génération.
Depuis cette décision, j’avais commencé à organiser mon départ; à prendre toutes les dispositions au plan personnel et au plan politique.
J’avais planifié ma vie après la Présidence. J’avais
entrepris de relancer les activités de mon Institut
et de créer la Fondation Internationale ADO, dont
les locaux sont en cours de finition.
J’envisageais ainsi de mettre mon expérience en matière économique et de gouvernance au service des pays et des Institutions qui le souhaiteraient.
Au plan politique, ma décision avait abouti à la désignation, le 12 mars 2020, d’un candidat, chef d’équipe de cette nouvelle génération de cadres compétents et dévoués, à même de préserver les acquis de notre pays en matière de paix et de progrès.
Mais, comme le dit l’adage, l’Homme propose, Dieu dispose.
Les récents événements tragiques, avec le décès du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, laissent un vide au niveau de l’équipe que j’avais mise en place pour poursuivre et consolider le programme de développement économique et
social pour lequel vous m’avez fait confiance.
Par ailleurs, le calendrier très serré, à peine trois mois avant l’élection présidentielle ; les défis auxquels nous sommes confrontés pour le maintien de la paix, la sécurité nationale et sous régionale ainsi que la nécessité de juguler la crise sanitaire ; le risque que tous les acquis, après
tant d’efforts et de sacrifices consentis par toute la population, soient compromis ; le risque que notre pays recule dans bien des domaines ; tout cela m’amène à reconsidérer ma position.
Face à ce cas de force majeure et par devoir citoyen, j’ai décidé de répondre favorablement à l’appel de mes concitoyens me demandant d’être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Je suis donc candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Je peux vous assurer que cette décision, mûrement réfléchie, est un devoir que j’accepte dans l’intérêt supérieur de la Nation, afin de continuer de mettre, sans relâche, mon expérience au service de notre pays.
Compte tenu de l’importance que j’accorde à mes engagements et à la parole donnée, cette décision représente un vrai sacrifice pour moi, que j’assume pleinement, par amour pour mon
pays.
Par cette décision, je veux aussi prendre le temps d’achever de préparer la relève. J’entends également renforcer les actions de rassemblement et de réconciliation de tous nos compatriotes.
Mes chers compatriotes,
Chers amis de la Côte d’Ivoire,
Pour terminer, je voudrais indiquer, qu’en dépit du contexte très particulier, la commémoration du 60e anniversaire de l’Indépendance de la Côte d’Ivoire reste un moment fort pour notre pays.
60 ans, c’est l’âge de la sagesse et de l’accomplissement.
En 60 ans, notre pays a fait du chemin. Certes, comme dans toute vie, il y a eu des hauts et des bas, mais nous pouvons être fiers du chemin parcouru et confiants quant à l’avenir.
J’ai la conviction, que par l’engagement et le travail de toutes les forces vives de la Nation, dans l’union et la paix, nous parviendrons à bâtir pour nous-mêmes et pour nos enfants une Côte d’Ivoire meilleure.
J’ai foi en chacun de nos concitoyens, en notre amour pour la Côte d’Ivoire, notre beau pays.
J’ai la certitude que nous trouverons au fond de nous-mêmes de fortes raisons de préserver, à tout prix, la paix et la stabilité de notre pays.
C’est pour moi à la fois une espérance et une très forte conviction.
Bonne fête de l’Indépendance à toutes et à tous.
Vive la République !
Vive la Côte d’Ivoire !
Que Dieu bénisse notre beau pays !
Mes chers compatriotes,
Chers amis de la Côte d’Ivoire,
La Côte d’Ivoire célèbre, ce vendredi 7 août 2020, le 60e anniversaire de son accession à l’Indépendance.
Cette date marque un rendez-vous important dans l’histoire de notre pays. Elle célèbre les hommes et les femmes qui ont porté le grand rêve de liberté pour chacun d’entre nous.
J’ai tout d’abord une pensée pour le père de la Nation ivoirienne, notre modèle, le Président Félix Houphouët-Boigny et pour ses compagnons qui, unis et solidaires, ont lutté et obtenu l’indépendance de notre pays.
La célébration de ce 60e anniversaire de l’indépendance de notre pays est un hommage à leurs mémoires.
Cette célébration est aussi un hommage à toutes ces générations d’hommes et de femmes qui ont oeuvré et qui continuent d’oeuvrer, parfois au prix d’ultimes sacrifices, à la construction de notre chère Côte d’Ivoire.
Je pense, en particulier, à tous nos parents paysans, qui font la richesse de notre pays ;
À tous nos fonctionnaires dévoués au service de l’Etat ;
À nos chefs d’entreprise et agents du secteur privé de tous horizons, dont l’engagement et l’ingéniosité font le dynamisme de notre économie ;
À nos enseignants de tous les niveaux, qui forment notre jeunesse aux défis de leur temps ;
À nos médecins et personnels de santé qui veillent sur nous ;
À nos Forces de Défense et de Sécurité qui donnent leur vie pour protéger les nôtres ;
À tous nos Guides religieux et Chefs traditionnels,
gardiens de nos valeurs ;
À nos artistes et nos artisans qui contribuent à
enrichir et promouvoir notre culture ;
À nos jeunes qui aspirent à un bel avenir ;
À nos femmes, nos mères, nos filles et à tous nos compatriotes qui contribuent à la vie de la Nation.
Mes chers compatriotes,
Le 7 août est aussi le moment où la Nation entière rend hommage aux grands serviteurs de l’Etat ; à tous ces bâtisseurs, illustres ou inconnus, encore en activité ou disparus.
Je pense, notamment, à ceux qui nous ont quittés récemment :
- Au Brigadier-Chef DÉGRÉ Djédjé Simplice et à ses hommes, tombés au champ d’honneur, lors de l’attaque du poste mixte Armée Gendarmerie de Kafolo, en juin 2020, en
défendant notre idéal de paix et de sécurité ;
- Au Président Charles KOFFI DIBY, grand Serviteur de l’Etat ;
- Au Premier Ministre Seydou Elimane DIARRA, grand artisan de dialogue et de consensus ;
- Au Cheick BOIKARY FOFANA et à Monseigneur Pierre-Mary COTY, deux hommes de Dieu, défenseurs des valeurs d’amour, de tolérance et de fraternité.
Je pense également au Premier Ministre Amadou GON COULIBALY, Homme d’Etat et de grande compétence ; modèle de loyauté, d’ardeur au travail et d’abnégation. L’émotion de sa disparition brutale, le mercredi 8 juillet 2020, est encore vive. Cependant, son dévouement et son amour pour la Côte d’Ivoire ont été tels que nous devons poursuivre, avec détermination, tous les chantiers pour lesquels il a oeuvré, avec énergie, durant des années.
L’hommage national et international qui lui a été rendu est la reconnaissance de sa valeur et des sacrifices consentis pour notre pays.
Puisse l’âme de tous nos défunts reposer en paix.
Mes chers compatriotes,
La célébration de ce 7 août 2020 devait être une occasion de grande allégresse. Nous avions envisagé d’en faire un moment mémorable, avec un grand défilé militaire et civil à Yamoussoukro, notre capitale politique. Un défilé de toutes les forces vives de la Nation pour illustrer les progrès
réalisés par notre pays au cours de ces dernières années.
Malheureusement, la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus (COVID-19) a durement éprouvé la Côte d’Ivoire, à l’instar de la quasitotalité des pays du monde.
Face à cette réalité, nous avons décidé de limiter la célébration de la fête de l’Indépendance 2020 à une cérémonie symbolique de prise d’armes sur l’esplanade du Palais de la Présidence de la République.
En effet, la pandémie de coronavirus a entraîné le ralentissement des activités économiques, des pertes d’emplois dans le secteur privé et une baisse importante des revenus dans le secteur informel. Les conditions de vie des ménages vulnérables se sont détériorées.
Le taux de croissance du PIB, initialement prévu à 7% en cette année 2020 pourrait connaître une baisse importante pour ressortir à 0,8% si la crise perdure jusqu’à la fin de l’année. Nous demeurons cependant optimistes car les bases de notre économie sont solides.
Le Gouvernement a d’ailleurs réagi promptement avec la mise en place d’un Plan de Riposte Sanitaire, d’un montant de 95 milliards 880 millions de F CFA, pour juguler la progression de
la maladie et d’un Plan de Soutien Economique, Social et Humanitaire de 1700 milliards de F CFA.
Ces plans, bien dimensionnés et adaptés à la structure de notre société, permettent à la Côte d’Ivoire de contrôler cette pandémie et d’accompagner les populations et les entreprises
impactées par la crise.
Je voudrais, à nouveau, remercier et féliciter tout le personnel de santé, les forces de l’ordre, les médias et toutes les bonnes volontés qui restent mobilisés pour apporter le soutien de l’Etat à toutes les victimes de cette pandémie.
Je m’incline devant la mémoire des disparus. Je réitère mes sincères condoléances à leurs familles.
Les chiffres récents, communiqués par le comité de veille, présidé par le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, montrent que même si les cas de contagion diminuent, cette maladie est encore une réalité ; la pandémie n’est malheureusement pas terminée.
Je veux donc appeler, à nouveau, chaque Ivoirien et chaque Ivoirienne, chaque habitant de notre pays, à la responsabilité et à la discipline, en appliquant les gestes barrières, bien que les mesures de restriction aient été levées. Il y va de
la vie de chacun d’entre nous.
Mes chers compatriotes,
Chers frères, chères soeurs,
Je voudrais témoigner ma solidarité à tous nos compatriotes qui ont perdu des proches ou qui ont été sinistrés lors des récentes inondations et des éboulements de terrains causés par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le District
d’Abidjan et certaines villes de l’intérieur du pays.
Je salue, à nouveau, la mémoire, le courage et l’engagement de tous nos vaillants soldats qui ont perdu leur vie, en défendant la patrie, au cours de l’attaque du poste mixte Armée-Gendarmerie de Kafolo.
Je me félicite de l’action de l’Etat-Major Général des Armées et de nos Forces de Défense et de Sécurité, qui a permis d’identifier et de mettre aux arrêts les auteurs de cette attaque terroriste. Je voudrais rassurer tous nos concitoyens que face à la menace terroriste, le Conseil National de Sécurité reste fortement mobilisé. Toutes les dispositions sont prises pour la sécurisation de nos frontières terrestres, de notre espace aérien et de nos approches maritimes ainsi que pour la protection de nos populations sur l’ensemble du territoire national.
Mes chers compatriotes,
Chers frères, chères soeurs,
Ce 7 août 2020 marque la 9e année de ma gestion au service de la Côte d’Ivoire. Neuf années au cours desquelles nous avons
travaillé sans relâche pour placer la Côte d’Ivoire sur une trajectoire irréversible de développement.
Nous avons ainsi pacifié tout le pays et ramené la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire.
Nous avons reformé et rendu notre armée plus professionnelle pour faire face aux défis actuels de sécurité et de lutte contre le terrorisme.
Nous avons redéployé notre administration sur l’ensemble du territoire national, rapprochant ainsi l’Etat de nos concitoyens et des localités les plus reculées.
Nous avons donné un statut à nos Rois et Chefs traditionnels afin de renforcer leur rôle de médiation dans la République.
Nous avons fait de notre économie l’une des plus dynamiques au monde, avec de bonnes politiques économiques et financières ainsi qu’une gouvernance rigoureuse. Nous continuons de
travailler pour que tous nos concitoyens bénéficient des fruits de la croissance.
En dépit d’un contexte particulièrement difficile cette année, nous avons poursuivi la mise en oeuvre du Programme d’Actions Prioritaires et des grands projets sociaux.
Ainsi, nous avons raccordé des millions de nos concitoyens à l’électricité et à l’eau potable.
Nous les avons rapprochés des écoles et des Centres de santé grâce à des investissements massifs. Nous avons lancé la couverture maladie universelle.
Nous avons amélioré de manière substantielle les
revenus de nos parents paysans, augmenté les
salaires des fonctionnaires et le SMIG ; nous
avons financé les projets des jeunes et des
femmes, pour le bonheur de millions de familles
ivoiriennes.
Nous avons doté notre pays d’infrastructures modernes, et désenclavé des centaines de localités.
Nous avons relancé les programmes de logements sociaux pour les familles ivoiriennes de classe moyenne et à revenus modestes. Nous avons étendu le programme des filets sociaux qui couvre maintenant une bonne partie du territoire national.
Toutes ces actions ont permis de faire reculer la pauvreté de 15,6 points de pourcentage depuis 2011. Ainsi, l’Etude Régionale sur la Pauvreté de l’UEMOA et de la Banque Mondiale confirme que la Côte d’Ivoire est passée d’un taux de pauvreté de 55,01% en 2011 à 39,4% en 2018. Ce sont donc plus de 4 millions d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens qui ont été sortis de la pauvreté.
Il nous faut aussi poursuivre la dynamique de transformation économique dont l’une des attentes fortes demeure l’emploi des jeunes et des femmes ainsi que le développement social.
La Côte d’Ivoire doit également se projeter dans l’avenir. C’est pourquoi, le Gouvernement s’attèle à parachever la programmation et la planification stratégique à travers, notamment, la finalisation de l’étude Diagnostic et Stratégie Côte d’Ivoire 2030, le Plan National de Développement (PND
2021-2025) et le Plan d’Investissement Public (PIP 2021-2023).
Mes chers compatriotes,
Il est important que ces performances puissent se maintenir pour les prochaines années, dans la paix et la stabilité.
Et pour la paix, nous avons amnistié la quasitotalité des prisonniers civils de la crise postélectorale; la grande majorité de nos compatriotes réfugiés ont été rapatriés en
garantissant leur sécurité, et en facilitant la réintégration dans l’administration de ceux qui étaient fonctionnaires.
J’ai procédé ce jeudi 6 août 2020 à la signature d’un décret accordant une grâce collective. Cette mesure de grâce bénéficiera à environ 2000 de nos concitoyens condamnés pour des infractions mineures.
Mes chers compatriotes,
L’un des défis majeurs de cette année 2020, est aussi l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Il est impératif que cette échéance électorale soit respectée, pour ancrer la démocratie dans notre pays. Oui, la démocratie, c’est tenir les élections aux dates inscrites dans la constitution. Le Gouvernement y travaille depuis plusieurs mois et d’importantes étapes ont déjà été franchies.
Après la réforme de la Commission Electorale Indépendante, la révision du Code Electoral et celle de la liste électorale, notre pays est résolument engagé pour des élections libres, transparentes et apaisées. La récente décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des peuples ne remet pas en cause la loi instituant la CEI. A cet égard, je salue la participation de toute l’opposition aux structures de la CEI, à la suite de cette décision.
L’objectif du Gouvernement est que ces élections nous permettent de refermer définitivement les pages sombres de notre histoire récente et qu’aucun d’entre nous ne souhaite revivre.
C’est pourquoi, j’invite chaque formation politique, chaque candidat, à également oeuvrer pour atteindre cet objectif, afin que ces élections soient un grand moment de démocratie apaisée et exemplaire.
Mes chers compatriotes,
En ce qui me concerne, j’ai, comme vous le savez, fait part, le 5 mars dernier, à toute la Nation, devant le Parlement réuni en Congrès à Yamoussoukro, de ma volonté, bien que la nouvelle Constitution m’y autorise, de ne pas faire acte de candidature et de passer la main à une nouvelle génération.
Depuis cette décision, j’avais commencé à organiser mon départ; à prendre toutes les dispositions au plan personnel et au plan politique.
J’avais planifié ma vie après la Présidence. J’avais
entrepris de relancer les activités de mon Institut
et de créer la Fondation Internationale ADO, dont
les locaux sont en cours de finition.
J’envisageais ainsi de mettre mon expérience en matière économique et de gouvernance au service des pays et des Institutions qui le souhaiteraient.
Au plan politique, ma décision avait abouti à la désignation, le 12 mars 2020, d’un candidat, chef d’équipe de cette nouvelle génération de cadres compétents et dévoués, à même de préserver les acquis de notre pays en matière de paix et de progrès.
Mais, comme le dit l’adage, l’Homme propose, Dieu dispose.
Les récents événements tragiques, avec le décès du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, laissent un vide au niveau de l’équipe que j’avais mise en place pour poursuivre et consolider le programme de développement économique et
social pour lequel vous m’avez fait confiance.
Par ailleurs, le calendrier très serré, à peine trois mois avant l’élection présidentielle ; les défis auxquels nous sommes confrontés pour le maintien de la paix, la sécurité nationale et sous régionale ainsi que la nécessité de juguler la crise sanitaire ; le risque que tous les acquis, après
tant d’efforts et de sacrifices consentis par toute la population, soient compromis ; le risque que notre pays recule dans bien des domaines ; tout cela m’amène à reconsidérer ma position.
Face à ce cas de force majeure et par devoir citoyen, j’ai décidé de répondre favorablement à l’appel de mes concitoyens me demandant d’être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Je suis donc candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Je peux vous assurer que cette décision, mûrement réfléchie, est un devoir que j’accepte dans l’intérêt supérieur de la Nation, afin de continuer de mettre, sans relâche, mon expérience au service de notre pays.
Compte tenu de l’importance que j’accorde à mes engagements et à la parole donnée, cette décision représente un vrai sacrifice pour moi, que j’assume pleinement, par amour pour mon
pays.
Par cette décision, je veux aussi prendre le temps d’achever de préparer la relève. J’entends également renforcer les actions de rassemblement et de réconciliation de tous nos compatriotes.
Mes chers compatriotes,
Chers amis de la Côte d’Ivoire,
Pour terminer, je voudrais indiquer, qu’en dépit du contexte très particulier, la commémoration du 60e anniversaire de l’Indépendance de la Côte d’Ivoire reste un moment fort pour notre pays.
60 ans, c’est l’âge de la sagesse et de l’accomplissement.
En 60 ans, notre pays a fait du chemin. Certes, comme dans toute vie, il y a eu des hauts et des bas, mais nous pouvons être fiers du chemin parcouru et confiants quant à l’avenir.
J’ai la conviction, que par l’engagement et le travail de toutes les forces vives de la Nation, dans l’union et la paix, nous parviendrons à bâtir pour nous-mêmes et pour nos enfants une Côte d’Ivoire meilleure.
J’ai foi en chacun de nos concitoyens, en notre amour pour la Côte d’Ivoire, notre beau pays.
J’ai la certitude que nous trouverons au fond de nous-mêmes de fortes raisons de préserver, à tout prix, la paix et la stabilité de notre pays.
C’est pour moi à la fois une espérance et une très forte conviction.
Bonne fête de l’Indépendance à toutes et à tous.
Vive la République !
Vive la Côte d’Ivoire !
Que Dieu bénisse notre beau pays !