Dans son message délivré aux Ivoiriens le 6 AOUT 2020 à l’occasion de la célébration du 60è anniversaire de l’indépendance, le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a annoncé sa décision de se porter candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Il n’est d’aucune utilité ou pertinence de revenir sur les longues psalmodies célébrant ses performances exceptionnelles à la tête de l’état depuis 2011. Peut-être aura-t-il un jour la bonne fortune de rencontrer une personne de bonne volonté, généreuse à son égard, qui lui fera comprendre que devant ces séquences grandioses d’autocélébration, les Ivoiriens, sans exception, se demandent si c’est la Côte d’Ivoire où ils vivent et souffrent que ce Chef d’Etat évoque, ou alors, s’il ne s’agit pas d’une terre mythique et paradisiaque qui hante ses rêves, monde qu’après dix années et deux mandats, il réalise plus inaccessible que jamais.
Ce message de Fête Nationale fera date et aura surtout ébranlé les Ivoiriennes et Ivoiriens par les deux traits majeurs suivants :
1) La Cote d’Ivoire, conquête impériale de Ouattara
Alassane Ouattara s’adresse à la Cote d’Ivoire, non dans une posture et avec un ton et des termes de Chef d’Etat de République, mais comme un Commandeur ou Patriarche biblique à ses ouailles, au troupeau qu’il a pour mission de guider.
Est-ce par omission ou mauvaise foi qu’il évite dès l’entame et en prolégomènes de dire aux Ivoiriens d’où il tire cette prétention de nouvelle haute légitimité ?
Moise a conduit un peuple par l’onction du Dieu de ce peuple.
Mais alors, d’où Alassane Ouattara tire-t-il que les Ivoiriens ne sont plus des citoyens au même titre que lui, et qu’il est le grand chef, roi ou Empereur des Mandingues, des Sénoufos, des Krou, We et des Akans de Cote d’Ivoire ?
Houphouët Boigny, qu’il cite, et dont il se plaît à se réclamer, a-t-il jamais élevé une telle prétention, même aux plus brillantes périodes de sa gouvernance ?
La Côte d’Ivoire, au matin du 7 août 2020, doit se réveiller en intégrant que son chef d’Etat se voit et se vit désormais comme un monarque, forcement de droit divin puisqu’il n’y a pas lieu d’étaler ou justifier des créances ;
Depuis le 7 août 2020, Ivoiriennes et Ivoiriens, vous n’êtes plus citoyens, mais sujets, et l’on ne devrait pas mettre grand temps à vous proposer un nouvel ordre de conduite protocolaire où les échines plieront et se rapprocheront dangereusement du sol.
Que dites-vous donc, chères Ivoiriennes et chers Ivoiriens, depuis votre réveil dans ce nouvel univers ?
2) Ouattara au-dessus de la constitution et des lois
La constitution de 2000 a posé le principe du maximum de deux mandats pour tout Président de la République, et la constitution de 2016, dont Ouattara tire grande gloire, a entériné cet esprit qui a gagné tous les pays d’Afrique au constat que les crises et guerres procédaient toujours d’élections contestées où le tenant du pouvoir tenait à s’y maintenir à vie.
En déclarant être candidat, contre l’esprit de la constitution et en dépit de récents engagements pris par lui-même et hautement médiatisés, Alassane Ouattara ne fait que se présenter aux Ivoiriens dans ses nouveaux habits et rôle.
Alassane Ouattara a crié aux Ivoiriens qu’il est désormais et déjà leur roi, et que c’est sa seule volonté qui a force de droit, est loi et justice.
La crise ainsi ouverte n’est ni pré, ni post-électorale.
C’est une crise majeure de reconnaissance et d’identification, née de l’affrontement entre la prétention d’un homme, d’une part, et l’honneur et la dignité de tout un peuple, d’autre part.
Les Ivoiriens lui ont parlé de toutes leurs voix, mais Ouattara n’a traduit les invitations à la paix et à la réconciliation que comme aveu de faiblesse ne méritant que d’être encore plus durement écrasée.
Alassane Ouattara s’est fermé à tout échange et dialogue avec les Ivoiriens.
Le rideau est donc désormais tombé ; le peuple de Côte d’Ivoire va crânement suivre les voies de son destin, et dire au revoir à ce frère africain dont le destin ne semble mu que par la haine qu’il aime, fuyant l’amour qu’il déteste. (cf. Shakespeare Othelo).
Le peuple Ivoirien, dans toute sa souveraineté, ne se reconnait aucun monarque et va en tirer les conséquences en prenant ses responsabilités dès ce 7 août 2020.
La Côte d’Ivoire, depuis le 7 août 2020, n’attend plus des élections, et ce n’est pas ce à quoi elle se prépare.
La Côte d’Ivoire doit d’abord écarter et retirer du Palais Présidentiel, par toutes les voies possibles, cette personne désormais inconnue et fort mal venue qui a pris aux Ivoiriens leur pays pour en faire son royaume ou son empire.
Toutes les forces patriotiques et dynamiques de Côte d’Ivoire, partis politiques , ONG, autorités traditionnelles et religieuses, doivent faire une pause dans leurs démarches pour les élections de fin 2020.
En urgence et dans l’immédiat, tout le monde doit travailler au départ de Ouattara du palais présidentiel.
Bonne fête Nationale à toutes les Ivoiriennes et à tous les Ivoiriens, et que la grande fête de la délivrance et de la réconciliation de notre peuple se célèbre en 2020, le jour où, tous, nous auront eu raison de Ouattara.
Merci à toutes et à tous.
Et que le Tout Puissant nous bénisse et porte notre projet.
Abidjan, le 12 août 2020
KOBENA I. ANAKY
President du MFA
Il n’est d’aucune utilité ou pertinence de revenir sur les longues psalmodies célébrant ses performances exceptionnelles à la tête de l’état depuis 2011. Peut-être aura-t-il un jour la bonne fortune de rencontrer une personne de bonne volonté, généreuse à son égard, qui lui fera comprendre que devant ces séquences grandioses d’autocélébration, les Ivoiriens, sans exception, se demandent si c’est la Côte d’Ivoire où ils vivent et souffrent que ce Chef d’Etat évoque, ou alors, s’il ne s’agit pas d’une terre mythique et paradisiaque qui hante ses rêves, monde qu’après dix années et deux mandats, il réalise plus inaccessible que jamais.
Ce message de Fête Nationale fera date et aura surtout ébranlé les Ivoiriennes et Ivoiriens par les deux traits majeurs suivants :
1) La Cote d’Ivoire, conquête impériale de Ouattara
Alassane Ouattara s’adresse à la Cote d’Ivoire, non dans une posture et avec un ton et des termes de Chef d’Etat de République, mais comme un Commandeur ou Patriarche biblique à ses ouailles, au troupeau qu’il a pour mission de guider.
Est-ce par omission ou mauvaise foi qu’il évite dès l’entame et en prolégomènes de dire aux Ivoiriens d’où il tire cette prétention de nouvelle haute légitimité ?
Moise a conduit un peuple par l’onction du Dieu de ce peuple.
Mais alors, d’où Alassane Ouattara tire-t-il que les Ivoiriens ne sont plus des citoyens au même titre que lui, et qu’il est le grand chef, roi ou Empereur des Mandingues, des Sénoufos, des Krou, We et des Akans de Cote d’Ivoire ?
Houphouët Boigny, qu’il cite, et dont il se plaît à se réclamer, a-t-il jamais élevé une telle prétention, même aux plus brillantes périodes de sa gouvernance ?
La Côte d’Ivoire, au matin du 7 août 2020, doit se réveiller en intégrant que son chef d’Etat se voit et se vit désormais comme un monarque, forcement de droit divin puisqu’il n’y a pas lieu d’étaler ou justifier des créances ;
Depuis le 7 août 2020, Ivoiriennes et Ivoiriens, vous n’êtes plus citoyens, mais sujets, et l’on ne devrait pas mettre grand temps à vous proposer un nouvel ordre de conduite protocolaire où les échines plieront et se rapprocheront dangereusement du sol.
Que dites-vous donc, chères Ivoiriennes et chers Ivoiriens, depuis votre réveil dans ce nouvel univers ?
2) Ouattara au-dessus de la constitution et des lois
La constitution de 2000 a posé le principe du maximum de deux mandats pour tout Président de la République, et la constitution de 2016, dont Ouattara tire grande gloire, a entériné cet esprit qui a gagné tous les pays d’Afrique au constat que les crises et guerres procédaient toujours d’élections contestées où le tenant du pouvoir tenait à s’y maintenir à vie.
En déclarant être candidat, contre l’esprit de la constitution et en dépit de récents engagements pris par lui-même et hautement médiatisés, Alassane Ouattara ne fait que se présenter aux Ivoiriens dans ses nouveaux habits et rôle.
Alassane Ouattara a crié aux Ivoiriens qu’il est désormais et déjà leur roi, et que c’est sa seule volonté qui a force de droit, est loi et justice.
La crise ainsi ouverte n’est ni pré, ni post-électorale.
C’est une crise majeure de reconnaissance et d’identification, née de l’affrontement entre la prétention d’un homme, d’une part, et l’honneur et la dignité de tout un peuple, d’autre part.
Les Ivoiriens lui ont parlé de toutes leurs voix, mais Ouattara n’a traduit les invitations à la paix et à la réconciliation que comme aveu de faiblesse ne méritant que d’être encore plus durement écrasée.
Alassane Ouattara s’est fermé à tout échange et dialogue avec les Ivoiriens.
Le rideau est donc désormais tombé ; le peuple de Côte d’Ivoire va crânement suivre les voies de son destin, et dire au revoir à ce frère africain dont le destin ne semble mu que par la haine qu’il aime, fuyant l’amour qu’il déteste. (cf. Shakespeare Othelo).
Le peuple Ivoirien, dans toute sa souveraineté, ne se reconnait aucun monarque et va en tirer les conséquences en prenant ses responsabilités dès ce 7 août 2020.
La Côte d’Ivoire, depuis le 7 août 2020, n’attend plus des élections, et ce n’est pas ce à quoi elle se prépare.
La Côte d’Ivoire doit d’abord écarter et retirer du Palais Présidentiel, par toutes les voies possibles, cette personne désormais inconnue et fort mal venue qui a pris aux Ivoiriens leur pays pour en faire son royaume ou son empire.
Toutes les forces patriotiques et dynamiques de Côte d’Ivoire, partis politiques , ONG, autorités traditionnelles et religieuses, doivent faire une pause dans leurs démarches pour les élections de fin 2020.
En urgence et dans l’immédiat, tout le monde doit travailler au départ de Ouattara du palais présidentiel.
Bonne fête Nationale à toutes les Ivoiriennes et à tous les Ivoiriens, et que la grande fête de la délivrance et de la réconciliation de notre peuple se célèbre en 2020, le jour où, tous, nous auront eu raison de Ouattara.
Merci à toutes et à tous.
Et que le Tout Puissant nous bénisse et porte notre projet.
Abidjan, le 12 août 2020
KOBENA I. ANAKY
President du MFA