La date du 10 octobre 2020 restera sans aucun doute, gravée dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. On retiendra de cette date qu’elle a été le jour symbolique où toute l’opposition significative s’est retrouvée dans une même enceinte, pour parler d’une seule voix. Dire non et non au 3e mandat que le président Alassane Ouattara veut s’octroyer quand bien même la Constitution en vigueur ne le lui permettrait pas. Contre cette manifestation, le pouvoir Rhdp a mis en œuvre les grands moyens. Les forces de l’ordre ont été déployées dans la commune des affaires avec des dispositifs plus qu’impressionnants. Des engins généralement utilisés en période de guerre ont même été aperçus au Plateau. On aurait cru que la commune du Plateau était en état de siège. Et pourtant, elle accueillait, ce samedi 10 octobre, un évènement qu’elle a déjà maintes fois accueilli par le passé. Et les éléments de police et de gendarmerie déployés en ont rajouté avec le zèle dont certains ont fait preuve. A l’un des nombreux check-points érigés, plus précisément à la Cathédrale St Paul, ils ont poussé l’outrecuidance jusqu’à arrêter le cortège du président Bédié au motif qu’on devrait leur présenter un laissez-passer. Ils ont purement et simplement troqué leurs tenues républicaines pour arborer celles partisanes pour le compte du pouvoir finissant du Rhdp en usant et multipliant les subterfuges pour empêcher les militants de l’opposition d’avoir accès au stade Félix Houphouët-Boigny. Malgré tout, il y a eu du monde au stade. Et aucun incident majeur n’a été signalé. Tout s’est passé dans une ambiance de paix. Hormis les agressions physiques signalées le matin, auxquelles se sont mêlés les empêchements et blocages de véhicules du fait du Rhdp et ses sbires, aucun fait de saccage ou de destruction n’a été signalé et mis sur le compte des militants de l’opposition. Mieux, l’opposition avait elle-même son système de sécurité, même si là, il est évident que des choses sont à améliorer à l’avenir. Pour une telle manifestation d’envergure, il est bon qu’il y ait une bonne coordination au niveau de la sécurité. Surtout qu’on fait appel à des jeunes venant des différentes formations politiques, qui ne se connaissent pas bien. Le coup d’essai du 10 octobre a certes été concluant. Mais il importe que le système sécuritaire soit revu pour améliorer la performance à l’avenir. La sécurité doit impérativement être de mise en amont dans certains lieux névralgiques de l’opposition pour éviter ce qui a été constaté malheureusement dans bien des localités. Quand les éléments des forces de sécurité refusent de jouer leur rôle régalien comme il a été donné de constater, les jeunes commis à la sécurité des manifestations doivent faire preuve de discipline afin d’éviter d’en rajouter à la souffrance des militants. Samedi, en effet, il a fallu que la sécurité du Pdci-Rda prenne les choses en main à l’arrivée du cortège du président Bédié pour que les choses se déroulent comme voulu. D’où l’appel à un travail de coordination des différents services de sécurité. Toutes les commissions sous la coupole du comité d’organisation sont à féliciter pour le travail abattu. Tous sont encouragés à tirer les leçons, chacun, à son niveau pour corriger ce qu’il y a à corriger pour l’avenir qui doit être meilleur.
PAUL KOFFI
In Le Nouveau Réveil - mardi 13 octobre 2020 - N°5587 // www.lereveil.net
PAUL KOFFI
In Le Nouveau Réveil - mardi 13 octobre 2020 - N°5587 // www.lereveil.net