« Chers compatriotes, devant le viol de notre Constitution, devant le recul démocratique, devant l’atteinte grave de nos libertés en Côte d’Ivoire, l’opposition ivoirienne, dans le cadre d’une grande coalition, a lancé un mot d’ordre de désobéissance civile auquel vous avez tous adhéré. Vous avez fait le choix, parce que c’est un droit démocratique dans une République que des citoyens appellent à protéger les libertés, à engager toutes les actions au sein de la République, dans le cadre de la loi, c’est le droit donc des citoyens de se faire entendre et d’agir pour que l’Etat puisse tenir compte de leurs aspirations profondes. Ce mot d’ordre vient de nous tous. Ce mot d’ordre, le Grand-Ouest, en particulier l’Ouest-montagneux, y adhère. Je voudrais ici dire qu’il y a des spécificités qui font qu’une région qui a souffert de la longue crise que nous avons connue, une région qui enregistre encore des séquelles profondes de notre passé récent, puisse s’exprimer quand s’il s’agit d’organiser des élections qui devraient avoir pour objectif d’apporter une paix durable à la Côte d’Ivoire. Je voudrais donc vous inviter à vous mobiliser et à exprimer ce droit, à faire en sorte que partout, pour nous, il n’y ait pas d’élections le 31 octobre. Dans aucun village, dans aucune ville, dans aucun bureau de vote, qu’il n’y ait pas d’élections, le 31 octobre. Nul ne peut vous empêcher d’exprimer ce droit. Ici, il s’agit de dire non à un 3ème mandat, il s’agit de dire non à l’exclusion sans raison de nombre de candidats. Il s’agit de dire non au maintien d’Ivoiriens en exil. Ici, il s’agit de faire en sorte que notre démocratie avance davantage et vous devez le faire non pas dans une opposition entre les communautés, nous n’en avons pas besoin. Nous n’appelons pas à des affrontements entre nos communautés. A l’Ouest, nous avons toujours reçu tous ceux qui sont venus rechercher leur bien-être et nous vivons ensemble avec eux pacifiquement. C’est cela que nous demandons. Je voudrais que toutes ces communautés qui sont installées puissent, dans un mouvement d’ensemble, faire en sorte qu’il n’y ait pas d’élections en Côte d’Ivoire, le 31 octobre. Nous devons le faire en union avec toutes les régions de la Côte d’Ivoire, avec l’Est, le Sud, le Nord, le Centre, avec toutes les villes et tous les villages de Côte d’Ivoire. Je voudrais ici dire que la désobéissance civile est notre voie, nous devons l’exprimer, l’utiliser pour sortir du tournant que nous abordons maintenant. Que nous réunissions les conditions pour le retour de la paix durable en Côte d’Ivoire pour la démocratie souveraine que nous souhaitons pour notre pays et faire en sorte que la Côte d’Ivoire retrouve le chemin de la cohésion nationale. Je voudrais donc féliciter tous ceux qui agissent dans ce sens ».
Propos retranscrits par JB KOUADIO
Propos retranscrits par JB KOUADIO