Alexis Sékongo est l’initiateur et commissaire général du ‘’Festival du Senang’’, un espace culturel du peuple Sénoufo initié depuis 2014. À l’instar des précédentes, la 6ème édition se tiendra à Korhogo du jeudi 17 au samedi 19 décembre 2020 avec le peuple Gouro comme invité. Joint le mardi 24 novembre 2020, à quelques jours du lancement du festival, le commissaire s’est livré à nous.
Qu’est-ce que le Festival du Senang et pourquoi l’avez-vous initié ?
Dans un premier temps, le festival du Senang, quand on dit Senang, c’est l’espace culturel Sénoufo. Le Festival du Senang ou encore le festival de l’espace culturel Sénoufo, parce que là où toutes les airs Sénoufo arrivent, c’est là que nous sommes en train d’étendre ce festival. Pour nous, dans un premier temps, c’est un cadre de retrouvailles entre filles et fils Sénoufo. Tant que des gens n’arrivent pas à se parler, se frotter, il y a toujours la peur et la méfiance qui s’installe. Le moment où ces deux ou trois personnes arrivent à se frotter, se parler, un climat fraternel et de confiance va naître. Et donc, quand ces deux climats naissent, vous aboutissez forcément à une cohésion. Et la paix tant recherchée va naître. Pour nous, c’est vraiment ce cadre d’échanges culturel, familial que nous avons voulu mettre en place et ensuite faire de ce cadre-là, une plateforme de réflexion pour vraiment trouver des solutions aux différentes menaces auxquelles est confrontée la culture Sénoufo. On se rend compte du patrimoine linguistique, quand on fait une comparaison, on voit que la carte démographique, au fur et à mesure, ne fait que grandir, mais la carte linguistique connaît une réduction. Il est difficile de voir deux, trois ou quatre personnes, peu importe la communauté, de s’exprimer dans son patois. Donc, il y a une réduction au niveau de la carte linguistique. À travers ce festival, nous avons jugé bon de faire la promotion du patrimoine linguistique. De faire la promotion du patrimoine vestimentaire. On est plus familiarisé, aujourd’hui, aux costumes européennes. Mais aujourd’hui, il est difficile de nous voir en tenue traditionnelle. Paix à son âme, Thomas Sankara avait instauré au Burkina que chaque semaine, il faut qu’il y ait un jour où chacun est habillé dans une tenue faite à base de coton. Le Sénoufo, de son vrai nom, est homme de champ ‘’Séhénon’’. Nous avons pour culture principale, le coton. Mais si nous-mêmes, n’arrivons pas à porter, développer un tissu qui est fait par notre propre tisserand, à quel moment ces gens-là pourront vivre de leur savoir-faire ? Donc, le non-dit, c’est que c’est le savoir-faire ancestral que nous sommes en train de promouvoir. Nous sommes à la 6ème édition puisque le festival a été initié en 2014.
Quel est le thème de cette 6ème édition ?
Le thème retenu, c’est ‘’la Culture Sénoufo, vecteur de valeurs pour la paix et l’unité nationale’’.
À qui, le festival du Senang est-il adressé ?
De façon particulière, le festival est adressé à tous les filles et fils Sénoufo. Il prend en compte les Sénoufo du Mali, du Burkina, du Ghana, et ceux de la Côte d’Ivoire. En Côte d’Ivoire, quatre régions sont concernées : le Hambol, le Tchologo, la Bagoué, et le Poro. Vous vous rendez compte que c’est l’ère où se trouvent les Sénoufo au niveau de la Côte d’Ivoire. Et de façon générale, le festival s’adresse à tous les passionnés de la culture africaine.
Aujourd’hui, vous êtes à votre 6ème édition. Alors, quel bilan pouvez-vous faire des éditions précédentes ?
Le bilan est satisfaisant dans la mesure où dans un premier temps, lors de la première édition, l’activité était encore locale qui se limitait qu’à la région du Poro. À la 2ème édition, nous nous sommes rendu compte que le district des Savanes s’est senti touché parce que les régions du Tchologo et de la Bagoué ont donné leur accord de participation. On se rend compte qu’à la 3ème édition, le Hambol, qui est aussi composé de Djimini et de Tagbana, a compris que c’est une affaire des Sénoufo. Chose qui était rejetée en disant qu’ils n’étaient pas Sénoufo. Je veux dire qu’au plan intégrationnel, parce que c’est un rendez-vous culturel, on se rend compte que c’est un facteur d’intégration des peuples. Aujourd’hui, les quatre premières éditions précédentes, dès la 5ème édition, il était clair qu’en plus que ce soit un rendez-vous culturel, un cadre d’intégration des peuples, c’est également un outil économique. Parce que sur le plan touristique, un circuit touristique est né. Toutes les délégations étrangères qui viennent des Républiques sœurs du Mali, du Burkina et du Ghana, voyez-vous, au niveau économique, il y a déjà un flux du transport. Au niveau de la restauration, et de l’hébergement, vous voyez déjà ce que cela crée. Donc, le bilan est satisfaisant. Le rendez-vous culturel est validé, l’intégration également et au plan économique, cela crée un chiffre d’affaire au niveau de la région du Poro.
Quel est le déroulé de cette 6ème édition ?
Habituellement, le festival se déroule sur 7 à 10 jours. Du 24 octobre au 2 novembre. Cette année, vu que nous sommes dans une année électorale, nous avons reporté en décembre. Et compte tenu des mesures-barrières liées au Covid-19, nous avons réduit les jours à trois. Donc, pour cette 6ème édition, la première journée, dans la matinée, nous aurons une formation des festivaliers sur les bonnes pratiques agricoles. C’est vrai que ce sont des acteurs culturels, mais je pense bien qu’en dehors du Balafon, quand ils retournent dans leurs différents villages, ils ont pour activité principale, l’agriculture. Donc, notre rôle en tant que commissaire général, c’est de leur donner aussi les bonnes pratiques agricoles : la bonne utilisation des produits phytosanitaires et des moyens d’équipement. Dans l’après-midi, nous allons assister au concours génie en herbe Sénoufo et la lutte traditionnelle. Le lendemain, nous allons animer une conférence sur le thème : « La culture Sénoufo, vecteur de valeur pour la paix ».
Qu’est-ce que le Festival du Senang et pourquoi l’avez-vous initié ?
Dans un premier temps, le festival du Senang, quand on dit Senang, c’est l’espace culturel Sénoufo. Le Festival du Senang ou encore le festival de l’espace culturel Sénoufo, parce que là où toutes les airs Sénoufo arrivent, c’est là que nous sommes en train d’étendre ce festival. Pour nous, dans un premier temps, c’est un cadre de retrouvailles entre filles et fils Sénoufo. Tant que des gens n’arrivent pas à se parler, se frotter, il y a toujours la peur et la méfiance qui s’installe. Le moment où ces deux ou trois personnes arrivent à se frotter, se parler, un climat fraternel et de confiance va naître. Et donc, quand ces deux climats naissent, vous aboutissez forcément à une cohésion. Et la paix tant recherchée va naître. Pour nous, c’est vraiment ce cadre d’échanges culturel, familial que nous avons voulu mettre en place et ensuite faire de ce cadre-là, une plateforme de réflexion pour vraiment trouver des solutions aux différentes menaces auxquelles est confrontée la culture Sénoufo. On se rend compte du patrimoine linguistique, quand on fait une comparaison, on voit que la carte démographique, au fur et à mesure, ne fait que grandir, mais la carte linguistique connaît une réduction. Il est difficile de voir deux, trois ou quatre personnes, peu importe la communauté, de s’exprimer dans son patois. Donc, il y a une réduction au niveau de la carte linguistique. À travers ce festival, nous avons jugé bon de faire la promotion du patrimoine linguistique. De faire la promotion du patrimoine vestimentaire. On est plus familiarisé, aujourd’hui, aux costumes européennes. Mais aujourd’hui, il est difficile de nous voir en tenue traditionnelle. Paix à son âme, Thomas Sankara avait instauré au Burkina que chaque semaine, il faut qu’il y ait un jour où chacun est habillé dans une tenue faite à base de coton. Le Sénoufo, de son vrai nom, est homme de champ ‘’Séhénon’’. Nous avons pour culture principale, le coton. Mais si nous-mêmes, n’arrivons pas à porter, développer un tissu qui est fait par notre propre tisserand, à quel moment ces gens-là pourront vivre de leur savoir-faire ? Donc, le non-dit, c’est que c’est le savoir-faire ancestral que nous sommes en train de promouvoir. Nous sommes à la 6ème édition puisque le festival a été initié en 2014.
Quel est le thème de cette 6ème édition ?
Le thème retenu, c’est ‘’la Culture Sénoufo, vecteur de valeurs pour la paix et l’unité nationale’’.
À qui, le festival du Senang est-il adressé ?
De façon particulière, le festival est adressé à tous les filles et fils Sénoufo. Il prend en compte les Sénoufo du Mali, du Burkina, du Ghana, et ceux de la Côte d’Ivoire. En Côte d’Ivoire, quatre régions sont concernées : le Hambol, le Tchologo, la Bagoué, et le Poro. Vous vous rendez compte que c’est l’ère où se trouvent les Sénoufo au niveau de la Côte d’Ivoire. Et de façon générale, le festival s’adresse à tous les passionnés de la culture africaine.
Aujourd’hui, vous êtes à votre 6ème édition. Alors, quel bilan pouvez-vous faire des éditions précédentes ?
Le bilan est satisfaisant dans la mesure où dans un premier temps, lors de la première édition, l’activité était encore locale qui se limitait qu’à la région du Poro. À la 2ème édition, nous nous sommes rendu compte que le district des Savanes s’est senti touché parce que les régions du Tchologo et de la Bagoué ont donné leur accord de participation. On se rend compte qu’à la 3ème édition, le Hambol, qui est aussi composé de Djimini et de Tagbana, a compris que c’est une affaire des Sénoufo. Chose qui était rejetée en disant qu’ils n’étaient pas Sénoufo. Je veux dire qu’au plan intégrationnel, parce que c’est un rendez-vous culturel, on se rend compte que c’est un facteur d’intégration des peuples. Aujourd’hui, les quatre premières éditions précédentes, dès la 5ème édition, il était clair qu’en plus que ce soit un rendez-vous culturel, un cadre d’intégration des peuples, c’est également un outil économique. Parce que sur le plan touristique, un circuit touristique est né. Toutes les délégations étrangères qui viennent des Républiques sœurs du Mali, du Burkina et du Ghana, voyez-vous, au niveau économique, il y a déjà un flux du transport. Au niveau de la restauration, et de l’hébergement, vous voyez déjà ce que cela crée. Donc, le bilan est satisfaisant. Le rendez-vous culturel est validé, l’intégration également et au plan économique, cela crée un chiffre d’affaire au niveau de la région du Poro.
Quel est le déroulé de cette 6ème édition ?
Habituellement, le festival se déroule sur 7 à 10 jours. Du 24 octobre au 2 novembre. Cette année, vu que nous sommes dans une année électorale, nous avons reporté en décembre. Et compte tenu des mesures-barrières liées au Covid-19, nous avons réduit les jours à trois. Donc, pour cette 6ème édition, la première journée, dans la matinée, nous aurons une formation des festivaliers sur les bonnes pratiques agricoles. C’est vrai que ce sont des acteurs culturels, mais je pense bien qu’en dehors du Balafon, quand ils retournent dans leurs différents villages, ils ont pour activité principale, l’agriculture. Donc, notre rôle en tant que commissaire général, c’est de leur donner aussi les bonnes pratiques agricoles : la bonne utilisation des produits phytosanitaires et des moyens d’équipement. Dans l’après-midi, nous allons assister au concours génie en herbe Sénoufo et la lutte traditionnelle. Le lendemain, nous allons animer une conférence sur le thème : « La culture Sénoufo, vecteur de valeur pour la paix ».