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Art et Culture Publié le lundi 14 décembre 2020 | AIP

Concert : 30 ans d’ambiance « zougloutique » enflamment l’Ivoire (Magazine)

© AIP Par DR
Concert : 30 ans d’ambiance « zougloutique » enflamment l’Ivoire (Magazine)
Abidjan- “Wôyô”, démonstration chorégraphique, satire, humour : entre acoustique, play-back et live, précurseurs et nouvelles générations du Zouglou ont enflammé le palais des Congrès de l’Hôtel Ivoire lors d’un concert dans le cadre des Orange zouglou days, marquant les 30 ans de cette musique urbaine ivoirienne née dans les milieux estudiantins ivoiriens au début des années 90.

Il est presque 3 heures du matin dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 décembre 2020. Le spectacle tire vers sa fin mais l’ambiance, tout à coup, monte d’un cran, grimpant à son paroxysme avec l’entrée en scène du duo Yodé et Siro.

Le groupe porte-flambeau de la deuxième génération zouglou (94-95) a fini par transformer la salle en une véritable boite de nuit géante. Les VIP (chef d’entreprise, cadres, etc) auxquels ce concert est dédié sont sortis de leur zone de confort pour « libérer en zoulou ».

Accompagnés par des danseuses aux combinaisons plaquées et moulantes, aux déhanchements à couper le souffle, les deux transfuges de l’ex-groupe Poussin choc revisitent, en chœur avec le public, leur riche répertoire : « On dit quoi », « Atoto », « Mon gbohi », « Coco » et à la demande générale « Asec Kotôkô », titre culte qui les révéla dans les années 95.

Précurseurs et « doyas » en première ligne

Mais bien avant, le ton avait déjà été donné, dès l’entame de la soirée, dans une atmosphère de « woyo », où les paroles des artistes chanteurs sont rythmées et cadencées par les grelots et surtout le tam-tam.

Les percussions, instruments principaux du zougou, tonnent pour ressusciter et donner de la voix aux vétérans, précurseurs, doyens ou « doyas » : les prestations de Système Gazer (Maga Dindin et Lago Paulin), Les ZOS, Les Djigbos, Les Potes de la rue, Surchoc, Zougloumania, Espoir 2000, Zouglou Machine, Esprit de Yop, déchaînent liesse, enthousiasme, délire, transportant les mélomanes dans les arènes populaires, oublieux du cadre feutré de l’Ivoire.

Et vient le passage très attendu de Bilé Didier et les Parent du Campus. Les membres de cet ancien groupe d’étudiants, né à l’ex-cité universitaire de Yopougon, sont désormais, pour la plupart, de hauts responsables de l’administration publique et du privé avec la cinquantaine révolue.

Mais ils n’hésitent pas à démontrer, au son du hit « Gboglo Koffi », qu’ils gardent encore de beaux restes dans leurs jambes, par des pas originels de la « danse philosophique qui permet à l’étudiant de se recueillir et d’oublier un peu ses problèmes ».

Une jeune dame, au milieu de la salle, en transe, s’époumone à chanter avec l’artiste, tremblant de tout son corps. “C’est plus fort que moi”, avoue-t-elle, avec un sourire trahi par des larmes d’émotion, ses deux bras croisés et posés sur la poitrine.

Un pic nostalgique, qui ne laisse personne indifférent. C’est l’hystérie dans la salle, au point de pousser le ministre de la Promotion de la Jeunesse, Mamadou Touré, et la secrétaire d’Etat à l’Autonomisation de la femme, Myss Belmonde Dogbo, à libérer quelques pas de zouglou. Une occasion pour le commissaire général du Festival des 30 ans du zouglou, Angelo Kabila, pour dire remercier et distinguer toutes ces personnalités (hommes de médias, artistes, cadres) qui ont contribué à la naissance et à la promotion de ce rythme “qui a donné à la Côte d’Ivoire une identité musicale propre à elle”.

Nouvelle génération

Mais Les Patrons étaient aussi là pour représenter la nouvelle génération. Eric Patron, leader du groupe, harangue la foule qui chante avec lui.

Et comme en Zouglou « Gbê est mieux que drap », les artistes n’ont pas manqué à leur tradition satirique de dénonciation de certaines tares sociales dont le tribalisme, le népotisme, la démagogie, corruption, gabegie… le tout bassiné d’humour délirant et d’appels à la cohésion et à la paix en Côte d’Ivoire.

« On est venu pour ambiancer, celui qui veut faire palabre hoo, on n’a pas besoin de lui », lancent les ZOS, quand Bobi Yodé, lead des Potes de la Rue, calme les esprits : « Faut pas fâcher hein, nous s’amuser ! ». Parce qu’”en zougou, ça réussit toujours!”.


tm
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