Le gouvernement ivoirien a adopté, en 2018, une politique de préservation, de réhabilitation et d'extension des forêts avec pour objectif de restaurer d'ici á 2030 un taux de 20% du couvert forestier national. Avec plus de 16 millions d’hectares de forêt au début de l’indépendance, la Côte d’Ivoire au cours de ces soixante dernières années a perdu 90% de sa forêt. Le taux annuel de déforestation des quinze dernières années est estimé à 2,69% (l’un des plus élevés d’Afrique). Les populations des grands mammifères ont fortement disparu du fait du braconnage et de la destruction de leurs habitats naturels. Dans le souci de faire l’état des lieux en vue d’obtenir des informations précises sur le type de forêts existants, leur composition et leur surface, les espèces fauniques existantes et leur densité, l’évolution des temps de ces données etc, en vue de mettre en place une véritable politique de reforestation et de réhabilitation du couvert forestier, a lancé une opération d’inventaire forestier et faunique national en 2019. D’une valeur de 4,596 milliards, après deux ans, cette étape est arrivée à son terme. Le projet a été présenté, jeudi 22 avril dernier, par le directeur de Cabinet adjoint du ministère ivoirien des Eaux et forêts, le colonel-major Mé Kouamé Martial, qui avait à ses côtés M. Pascal Cuny, le représentant du maître d'œuvre, ONF International (ONFI), lors d'une conférence de presse. L'inventaire devrait permettre de connaître toutes les essences d'arbres, les occupations agricoles des forêts classées et les différentes espèces animales qui peuplent les forêts et l'écosystème faunique du pays. Le colonel-major Mé Kouamé Martial, directeur de cabinet du ministre des Eaux et forêts a dit que le projet est très important parce qu’il permet de faire l’inventaire de la forêt et de la faune mais de comprendre la dynamique de la disparition des forêts. Et de dépeindre ce tableau sombre de la forêt et de la faune ivoirienne, « Notre forêt est en danger, nous avons une couverture de -11% en 2015 c’est fort de cela que la politique de préservation a été mise en place. Au niveau de la faune c’est le même tableau sombre, notre faune est en danger 208 espèces sont en voie d’extinction, la population d’éléphant a diminué au cours des 30 dernières années. Aujourd’hui, on est à moins de 1000 alors qu’on était à 100.000 espèces ». Selon M. Pascal Cuny, conseiller technique principal du projet IFFN « après un an et demi de travail sur le terrain, la phase de collecte des données est achevée et a permis de recueillir 1,2 million de données qui vont être analysées et dont les résultats seront officiellement présentés fin juin 2021 ». Environ 120 personnes issues des différentes structures en charge du développement et de la protection des forêts ont été formées et mobilisées tout au long de cette phase, où 31 régions et 108 départements que compte le pays ont été visités. Il a fait savoir que "1 366 unités d'échantillonnage de 25 hectares (forêt socio-économique) ont été inventoriées et 919 transects (faune) ont été observés". En outre, ONF Côte d'Ivoire a diligenté 25 missions de contrôle dont 13 pour la faune et 12 pour la forêt et la socio-économie.
JEAN PRISCA
JEAN PRISCA