Journée marathon, hier, pour les députés du Groupe parlementaire Pdci-Rda. Pour mieux porter la voie des populations face à la cherté de la vie, ces députés élus par le parti d’Henri Konan Bédié ont décidé d’aller vers les associations de consommateurs. La délégation était conduite par le président du Groupe parlementaire, Doho Simon, député de Bangolo sous-préfecture. Il était accompagné de 4 de ses collègues, représentatifs de différentes aires géographies du pays : Deux députés d’Abidjan, Yasmina Ouégnin de Cocody et Dia Houphouët Augustin de Yopougon. Un député venant du Centre, N’dri Antoine de Toumodi et un autre de l’Est, le député Boignini Kouassi d’Agnibilékrou commune. Au cours de cette visite qui a duré de 9h à 15h, les parlementaires ont pu échanger avec 3 grandes faitières. La visite a commencé au Plateau avec la Fédération des associations des consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (Cafci), présidée par Alain Tahi. Après le Plateau, les députés ont mis le cap sur Adjamé, précisément à la mairie où ils ont été accueillis par la Fédération nationale des organisations des consommateurs de Côte d’Ivoire (Cnoc-Ci) qui a pour président Soumahoro Ben N’faly. La visite a pris fin à Marcory avec l’Union des Fédérations des consommateurs de Côte d’Ivoire (Ufc-Ci), présidée par Jean Baptiste Koffi. A chaque étape, les parlementaires et leurs interlocuteurs ont eu des échanges « francs et sincères » sur l’augmentation spectaculaire des prix des denrées de première nécessité. L’eau, l’électricité (le délestage et le rationnement imposé aux consommateurs), le carburant, le transport, les vivriers, le ciment, etc. sont autant de sujets évoqués. Les responsables des faitières, chacun à son niveau, ont fait l’état des lieux de la cherté de la vie. Leur mission, ont-ils dit, inciter l’Etat à assurer la protection du consommateur. Mission qui rejoint évidemment celle des parlementaires. « Nous sommes fiers de voir que vous avez pensé à vous mettre en faitière. Notre société civile est encore à ses balbutiements. Le phénomène de la cherté de la vie n’est pas nouveau. Nous voulons savoir comment les consommateurs ressentent ce phénomène. Pour pouvoir porter la voie du peuple à l’Assemblée nationale, il faut qu’à travers les échanges, nous puissions être édifiés sur ce qui va et ce qui ne va pas. Nous sommes à votre école aujourd’hui. Nous sommes consommateurs avant d’être députés et quand nous ne serons plus députés, nous serons toujours consommateurs » a indiqué la députée de Cocody, Yasmina Ouégnin. Elle va plus loin pour expliquer le rôle d’un député, ses relations avec les citoyens qu’il représente. Dans les échanges, il est ressorti que les augmentations sont en grande partie dues aux intermédiaires, des pratiques mafieuses qui interviennent illégalement dans la chaine. « Dans la chaine, il y a une dimension spéculative et l’Etat ne joue pas son rôle régalien de limiter les augmentations. C’est la chaine de distribution qui fait la spéculation » analyse le président du Groupe parlementaire, Doho Simon. Pour le député d’Agnibilékrou, « il faut qu’on crève l’abcès, il est impossible que des individus s’imposent à l’Etat ». Quant au député de Toumodi sous-préfecture, le moment est venu d’agir : « Les Associations de consommation se multiplient mais on ne sent pas vos actions. Si on ne fait rien, on sera là à tout acter. Les consommateurs ne sentent pas vos actions. On a l’impression que vous accompagnez le Gouvernement. Pour quel intérêt ? On ne sait pas. Il faut que les choses changent. Nous sommes venus parce que la situation est grave. » Le député Dia Houphouët de Yopougon, point focal des députés auprès de ces faitières, voudrait que l’attention portée plus sur « la régulation, le contrôle » pour mieux faire face aux pratiques mafieuses qui sapent les efforts des faitières. Quant au député Boignini Kouassi, il a émis le vœu que les faitières se décentralisent dans toutes les zones du pays. Notons que cette visite intervient après celle effectuée, la semaine dernière, dans des zones industrielles pour s’imprégner de l’impact du délestage dans les entreprises.
JB KOUADIO
JB KOUADIO