L’avatar Chris Yapi est visé par des plaintes en Côte d’Ivoire pour fake news, a indiqué mardi le procureur de la République, Christophe Richard Adou, l’invitant à "montrer son visage" afin d’assumer ses posts.
M. Christophe Richard Adou, procureur de la République près le tribunal d’Abidjan-Plateau, s’exprimait à une tribune du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) autour du thème : "médias et droits de l’homme, comment coopérer face aux fake news ?", au siège de cette institution, à Abidjan.
"Quand on fait quelque chose en toute responsabilité, on doit montrer son visage, parce que les publications peuvent entraîner des troubles à l’ordre public et l’opposition des uns contre les autres", a déclaré le procureur Richard Adou à la suite d’une question.
Pour le procureur, "ce n’est pas la meilleure façon de lutter; parce que les médias sociaux ont un rôle aussi éducatif, mais pourquoi diantre, on se cacherait derrière des pseudonymes, des avatars et autres pour troubler l’ordre public ?".
"Il y a beaucoup de plaintes et le procureur s’est auto-saisi, nous le recherchons, la personne elle-même le sait et un jour où l’autre, elle finira par se faire prendre, mais on espère que d’ici là il n’y aura pas des dégâts irréparables", a ajouté M. Richard Adou.
"Tous les Ivoiriens connaissent Chris Yapi, je pense que c’est la personne la plus célèbre de Côte d’Ivoire. Moi-même, je pensais que j’étais célèbre, mais Chris Yapi est plus célèbre que moi, surtout que lui il ne ment jamais", a-t-il ironisé.
Chris Yapi a "publié qu’ il a consulté les registres de décès et qu’il y a un président d’institution qui est décédé. Je crois qu’ il faut qu’ on soit sérieux, vous imaginez le préjudice moral qu’on cause à la famille de quelqu’un qu’on annonce le décès?", a-t-il poursuivi.
Il a fait observer que "des informations publiées n’ont pas conformes à la réalité (et) quand on est garçon on vient devant la nation (pour parler); mais pourquoi se cacher derrière un anonymat malveillant ".
Les délits, dira-t-il, c’est sur un délai de "trois ans avant que ça ne se prescrivent, donc à tout moment les auteurs peuvent être poursuivis", c’est pourquoi les populations doivent "utiliser les médias sociaux avec responsabilité".
"On a découvert plusieurs vaccins anti-Covid-19, mais "il y a plusieurs personnes qui font chaque jour des productions, sans être des spécialistes, ou des professeurs en médecine qui disent que ceux qui ont fait tel vaccin ont deux années pour vivre", a-t-il déploré.
Tout cela, préviendra-t-il, "est de nature à décourager les gens, ce qui fait qu’ il y a beaucoup de personnes qui hésitent encore à se faire vacciner". Des individus peuvent mourir à cause de ces posts et il faut leur appliquer la rigueur de la loi pénale.
Une étude publiée dans une revue américaine, dira-t-il, a montré que "les fake news liées au Covid-19 auraient causé la mort d’environ 800 personnes dans le monde et entraîné l’hospitalisation de 5800 individus. En outre, une soixantaine de personnes sont devenues aveugles après avoir bu du méthanol.
Ceux qui diffusent ces genres d’informations ou qui les reproduisent sont passifs de poursuites judiciaires, et peuvent payer des amendes allant de 500.0000 à 20 millions Fcfa, a-t-il souligné, rappelant que la dame à l’origine de la diffusion d’une vidéo qui a conduit au meurtre d’un Nigérien à Abidjan, a été condamnée à cinq années d’emprisonnement.
"Avant de publier quelque chose, on doit se demander est-ce que cette publication ne va pas entraîner des troubles ou amener les gens à se loguer les uns contre les autres, ou ne va pas conduire à des morts d’hommes", a-t-il conseillé.
Le président du Réseau des professionnels de la presse en ligne en Côte d’Ivoire (Repprelci), la faîtière de la presse numérique ivoirienne, Lassina Sermé, a fait observer qu’ il y a deux types de fake news (fausses nouvelles): la désinformation et la mésinformation.
La désinformation est une fausse information émise de façon délibérée ou intentionnelle à l’effet de nuire à l’honorabilité d’une entité ou d’une personne, alors que la mésinformation est une information qui peut se révéler fausse, mais sans intention de nuire.
Évoquant les nouveaux médias, le président du Repprelci a parlé d’Internet, du téléphone mobile et des médias sociaux (Facebook, Twitter...). Ces nouveaux médias, très interactifs, font la concurrence aux médias traditionnels.
M. Sermé a fait remarquer qu’ ils sont "difficiles à réglementer et à censurer", c’est pourquoi on peut être aux États-Unis et communiquer sur la Côte d’Ivoire, et seule la coopération judiciaire peut permettre d’interpeler les fautifs.
Alors que les journalistes respectent les normes liées à leur profession, les internautes, eux, n’ont aucune contrainte, ce qui les expose à des fake news. Il a invité les usagers d’Internet à utiliser des outils de vérification des images tels "Google image, Tineye, Invid, YouTube data view".
Mme Régina Diplo qui représentait l’Autorité nationale de la presse (ANP), le régulateur de la presse imprimée et numérique, a relevé que l’institution veille à la liberté de la presse, tout en exhortant les médias à respecter le régime juridique de la presse et la déontologie du métier.
AP/ls/APA
M. Christophe Richard Adou, procureur de la République près le tribunal d’Abidjan-Plateau, s’exprimait à une tribune du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) autour du thème : "médias et droits de l’homme, comment coopérer face aux fake news ?", au siège de cette institution, à Abidjan.
"Quand on fait quelque chose en toute responsabilité, on doit montrer son visage, parce que les publications peuvent entraîner des troubles à l’ordre public et l’opposition des uns contre les autres", a déclaré le procureur Richard Adou à la suite d’une question.
Pour le procureur, "ce n’est pas la meilleure façon de lutter; parce que les médias sociaux ont un rôle aussi éducatif, mais pourquoi diantre, on se cacherait derrière des pseudonymes, des avatars et autres pour troubler l’ordre public ?".
"Il y a beaucoup de plaintes et le procureur s’est auto-saisi, nous le recherchons, la personne elle-même le sait et un jour où l’autre, elle finira par se faire prendre, mais on espère que d’ici là il n’y aura pas des dégâts irréparables", a ajouté M. Richard Adou.
"Tous les Ivoiriens connaissent Chris Yapi, je pense que c’est la personne la plus célèbre de Côte d’Ivoire. Moi-même, je pensais que j’étais célèbre, mais Chris Yapi est plus célèbre que moi, surtout que lui il ne ment jamais", a-t-il ironisé.
Chris Yapi a "publié qu’ il a consulté les registres de décès et qu’il y a un président d’institution qui est décédé. Je crois qu’ il faut qu’ on soit sérieux, vous imaginez le préjudice moral qu’on cause à la famille de quelqu’un qu’on annonce le décès?", a-t-il poursuivi.
Il a fait observer que "des informations publiées n’ont pas conformes à la réalité (et) quand on est garçon on vient devant la nation (pour parler); mais pourquoi se cacher derrière un anonymat malveillant ".
Les délits, dira-t-il, c’est sur un délai de "trois ans avant que ça ne se prescrivent, donc à tout moment les auteurs peuvent être poursuivis", c’est pourquoi les populations doivent "utiliser les médias sociaux avec responsabilité".
"On a découvert plusieurs vaccins anti-Covid-19, mais "il y a plusieurs personnes qui font chaque jour des productions, sans être des spécialistes, ou des professeurs en médecine qui disent que ceux qui ont fait tel vaccin ont deux années pour vivre", a-t-il déploré.
Tout cela, préviendra-t-il, "est de nature à décourager les gens, ce qui fait qu’ il y a beaucoup de personnes qui hésitent encore à se faire vacciner". Des individus peuvent mourir à cause de ces posts et il faut leur appliquer la rigueur de la loi pénale.
Une étude publiée dans une revue américaine, dira-t-il, a montré que "les fake news liées au Covid-19 auraient causé la mort d’environ 800 personnes dans le monde et entraîné l’hospitalisation de 5800 individus. En outre, une soixantaine de personnes sont devenues aveugles après avoir bu du méthanol.
Ceux qui diffusent ces genres d’informations ou qui les reproduisent sont passifs de poursuites judiciaires, et peuvent payer des amendes allant de 500.0000 à 20 millions Fcfa, a-t-il souligné, rappelant que la dame à l’origine de la diffusion d’une vidéo qui a conduit au meurtre d’un Nigérien à Abidjan, a été condamnée à cinq années d’emprisonnement.
"Avant de publier quelque chose, on doit se demander est-ce que cette publication ne va pas entraîner des troubles ou amener les gens à se loguer les uns contre les autres, ou ne va pas conduire à des morts d’hommes", a-t-il conseillé.
Le président du Réseau des professionnels de la presse en ligne en Côte d’Ivoire (Repprelci), la faîtière de la presse numérique ivoirienne, Lassina Sermé, a fait observer qu’ il y a deux types de fake news (fausses nouvelles): la désinformation et la mésinformation.
La désinformation est une fausse information émise de façon délibérée ou intentionnelle à l’effet de nuire à l’honorabilité d’une entité ou d’une personne, alors que la mésinformation est une information qui peut se révéler fausse, mais sans intention de nuire.
Évoquant les nouveaux médias, le président du Repprelci a parlé d’Internet, du téléphone mobile et des médias sociaux (Facebook, Twitter...). Ces nouveaux médias, très interactifs, font la concurrence aux médias traditionnels.
M. Sermé a fait remarquer qu’ ils sont "difficiles à réglementer et à censurer", c’est pourquoi on peut être aux États-Unis et communiquer sur la Côte d’Ivoire, et seule la coopération judiciaire peut permettre d’interpeler les fautifs.
Alors que les journalistes respectent les normes liées à leur profession, les internautes, eux, n’ont aucune contrainte, ce qui les expose à des fake news. Il a invité les usagers d’Internet à utiliser des outils de vérification des images tels "Google image, Tineye, Invid, YouTube data view".
Mme Régina Diplo qui représentait l’Autorité nationale de la presse (ANP), le régulateur de la presse imprimée et numérique, a relevé que l’institution veille à la liberté de la presse, tout en exhortant les médias à respecter le régime juridique de la presse et la déontologie du métier.
AP/ls/APA