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Politique Publié le lundi 26 juillet 2021 | Abidjan.net

Déclaration du Front Populaire Ivoirien (FPI) relative à la cherté de la vie

© Abidjan.net Par DR
Issiaka Sangaré, porte-parole du FPI
I/ Le constat

En date du 18 juillet 2021, Le Ministre du Commerce et de l’Industrie a animé une conférence de presse, suite à la grogne de la population consécutive à la hausse sans
précédent des prix aussi bien des biens de consommation finale que des biens de consommation intermédiaire, notamment dans les secteurs de l’agro-industrie et de la
construction.

Le Ministre reconnait d’emblée la hausse des prix. En effet il précise « le prix du régime de palme a augmenté de 47,44 F/kg en décembre 2020 à 61,14 F/kg en janvier 2021, puis à 77,75 F/kg en juillet 2021, soit une hausse de 62% ; quant à l’huile de palme brute, le prix est passé de 399F/kg en décembre 2020 à 497 F/kg en janvier 2021, puis à 627 F/kg en juillet 2021, soit une hausse de 57% tandis que le prix de l’huile raffinée de 25L est passé de 19600 F en décembre 2020 à 22500 F en juillet 2021, soit une hausse de 14,79%.

Le bidon d’huile de 20 L qui coûtait 16.500 FCFA est vendu aujourd’hui (selon la marque) entre 17 975 et 18 000 FCFA pour Palme d’Or, entre 18 200 FCFA et 19 100 FCFA pour AYA et
entre 20 200 FCFA et 20 400 FCFA pour Dinor.

Le prix de la tonne de blé est passé de 250 euros en janvier 2021 à 300 euros en juillet 2021, soit une hausse de 20%, combinée à une hausse du coût de fret de 20% ».

Le ministre poursuit « La botte de fer qui était vendue à 52000 FCFA en 2019, puis à 47000 FCFA en décembre 2020, entre 52000 FCFA et 54000 FCFA de janvier à avril 2021, puis entre 56000 FCFA et 60000 FCFA pendant le rationnement a baissé à 54000 FCFA aujourd’hui. Le
sac de ciment CPJ 42.5 au détail coûtait 4200 FCFA en décembre 2020, puis 4000 FCFA entre
janvier et avril 2021 et entre 5000 FCFA et 6000 FCFA pendant la période de rationnement de
l’électricité, est vendu aujourd’hui entre 4200 FCFA et 4500 FCFA, presqu’au prix de décembre 2020. »

Au regard de ce diagnostic du Ministre, on constate très clairement une hausse des prix, même si par moment le ministre tempère et signale des replis mais qui ne sont jamais plus bas que les prix les plus bas cités. Face à cette situation très grave d’amenuisement de leur
pouvoir d’achat déjà érodé par les licenciements techniques causés par les effets de la COVID-19, le peuple a raison de crier sa colère et d’attendre des solutions innovantes de la part du gouvernement.

II/ Les solutions du gouvernement

Le Ministre accuse d’abord le rationnement des entreprises en électricité, le décalage de la saison des pluies et le contexte international comme étant les causes de la hausse des prix.
Ensuite, le Ministre baisse les bras en indiquant que « la détermination des prix relève du marché selon la loi de l’offre et de la demande et du jeu de la concurrence. La mission du
Gouvernement est d’assurer la surveillance du marché et d’encadrer les prix en cas de dysfonctionnements du marché et de pratiques spéculatives avérées. »

Ayant constaté son impuissance à régler cette lancinante question de baisse du pouvoir d’achat, le gouvernement, par la voix du ministre, s’en remet « à la concertation avec les acteurs concernés ». C’est-à-dire à ceux-là même qui sont responsables de l’augmentation des prix.

Finalement, sans solutions, le Ministre invite quand même à l’optimisme en invoquant la fin du délestage qui viendrait faciliter l’approvisionnement des marchés.

Ici comme lors de la crise de l’électricité, le gouvernement fait montre de sa difficulté à anticiper.

III/Analyse et propositions du FPI

La crise de la COVID-19 a amené les gouvernements, aux quatre coins du monde, y compris celui de la Côte d’Ivoire, à prendre des décisions draconiennes induites par l’urgence médicale.

Ces mesures ont fortement perturbé le bon fonctionnement de l’économie. En Côte d’Ivoire, les mesures de fermeture des lieux publics ainsi que la césure d’Abidjan, lieu névralgique de l’économie nationale du reste du pays ont fortement déréglé les chaines de valeur de presque
tous les secteurs économiques. Ceci est d’autant plus vrai que le taux de croissance économique du pays en 2020 est estimé à 1,8% contre 6,7% l’année précédente.

Au cours de l’année 2021, le délestage de la fourniture d’électricité est venu plomber les performances des entreprises. Par ailleurs, nous avons tous constaté que les mois
traditionnels de la saison des pluies, notamment mai et juin, n’ont pas donné la pluviométrie requise pour une agriculture encore dépendante de la saisonnalité.

Tous ces éléments concourent à une baisse prévisible de la production et donc de l’amenuisement de l’offre.

Par conséquent, la pression à la hausse sur les prix était inévitable.

Devant cette situation, le gouvernement aurait dû faire les deux choses suivantes:
(1) Prendre sa part de sacrifice avec une réduction des taxes indirectes, notamment, la TVA, les patentes et autres taxes sur la production et l’importation. En effet, toutes ces
taxes concourent à la formation du prix final payé par le consommateur.

(2) Ayant fait sa part, le gouvernement aurait été plus crédible pour exiger un encadrement très précis des prix aux entreprises.
Devant un problème d’une telle envergure, botter en touche n’est pas une solution et conduit seulement à s’inquiéter davantage sur le sérieux mis pour appréhender les défis de la nation. Si la cherté de la vie était déjà un problème structurel de l’économie ivoirienne, la conjoncture dans laquelle nous vivons vient exacerber ce phénomène et nécessite une agilité de tous les instants. Nous invitons par conséquent, le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour redonner leur dignité aux ivoiriens qui souffrent.

Fait à Abidjan le 25 juillet 2021

Le Secrétaire Général et porte-parole du FPI

Issiaka Sangaré
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