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Diplomatie Publié le mardi 17 août 2021 | Abidjan.net

Interview/ SEM Wan Li, Ambassadeur chinois en Côte d’Ivoire : « Covid-19 : pourquoi la Chine s’oppose au plan de travail de l'OMS sur une nouvelle étude de l’origine du coronavirus »

© Abidjan.net Par Donald Anon
SEM Wan Li, Ambassadeur de Chine en Côte d'Ivoire

Abidjan.net - Le 15 juillet dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé a proposé un plan de travail pour la deuxième phase de l’étude sur l’origine du nouveau coronavirus, auquel la Chine a exprimé son opposition. Pourquoi ?

 

 SEM. Wan Li : La Chine a toujours attaché une grande importance à l’étude sur l’origine du virus à l’échelle mondiale et, dans un esprit scientifique, a pris une part active à la coopération globale à cet égard. La Chine a travaillé en collaboration avec l’OMS dès le début de l’épidémie, a partagé aussi vite que possible la séquence génétique du virus et a invité à deux reprises des experts de l’OMS en Chine dans le cadre de l’étude sur l’origine du virus.

En mars dernier, l’OMS a officiellement publié le rapport d’études conjointes Chine-OMS. Ce rapport fournit les conclusions les plus fiables, professionnelles et scientifiques sur la question du traçage de l’origine du virus et donne des recommandations concrètes pour les travaux futurs. Selon ce rapport, il est extrêmement improbable que le virus fuie d’un laboratoire, et il faut poursuivre l’étude sur l’origine du virus dans différents pays et différentes localités du monde. Il faut souligner que ce rapport utile est rédigé dans le respect des procédures de l’OMS et de la méthode scientifique. Il fait autorité et peut résister à l’épreuve de la science et de l’histoire. Officiellement publié par l’OMS, il peut servir de base et de guide sur le traçage de l’origine du virus à l’échelle mondiale. Toute tentative visant à renverser ou à détourner les conclusions de ce rapport constitue une manipulation politique irrespectueuse à la science et aux scientifiques du monde. La partie chinoise travaille actuellement à mettre en œuvre les recommandations du rapport et entend partager avec les autres parties les acquis de son étude sur l’origine du virus.

De l’autre côté, l’OMS et les autres parties doivent respecter et exécuter les conclusions et recommandations du rapport d’études conjointes, qui par ailleurs ont été reconnues par la communauté internationale et le monde scientifique. Le traçage de l’origine du virus dans l’avenir doit et ne peut que se faire sur la base de ces conclusions et recommandations, au lieu de reprendre les travaux déjà effectués. Conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée Mondiale de la Santé, le Secrétariat de l’OMS doit mener d’amples consultations avec les Etats membres sur le plan de travail et le mécanisme de suivi du traçage de l’origine du virus et respecter pleinement les avis des Etats membres dont surtout ceux qui font l’objet de l’étude sur l’origine du virus, afin de promouvoir une coopération effective et efficace. 

J’aimerais aussi souligner que plusieurs laboratoires dans différents pays du monde ont déclaré avoir détecté des anticorps du coronavirus SARS-COV-2 dans des échantillons sériques prélevés avant l’apparition de l’épidémie. Les résultats indiquent une possible infection du virus précédant le premier cas enregistré que nous connaissons. D’ailleurs, les analyses sur l’évolution génétique du virus montrent que le virus pourrait circuler dans différentes localités du monde avant d’être identifié en Chine. Par conséquent, il est indispensable de poursuivre le traçage de l’origine du virus dans différentes localités du monde.

 

La Chine se dit opposée à plusieurs reprises à la « politisation » de la question du traçage de l’origine du virus, concrètement qu’est-ce que cela veut dire ?

Le traçage de l’origine du virus est une question scientifique. Seuls les scientifiques, à travers leurs études, peuvent trouver l’origine animale du virus et le mode de transmission de l’animal à l’homme. Aucun pays n’a le droit de mépriser la vie, de politiser les questions scientifiques ou de calomnier d’autres pays pour ses propres intérêts politiques.

Pourtant, certains pays ont ignoré les faits et accusé la Chine d’avoir refusé la coopération en matière de traçage de l’origine du virus. Ils ont présenté les choses à l’envers et ont mêlé le vrai et le faux. Notamment, un certain grand pays a eu recours dans les coulisses à tout moyen disponible pour menacer et mettre la pressions sur le Secrétariat de l’OMS et des experts internationaux et a mobilisé ses services de renseignement pour des enquêtes sur l’origine du virus. Cela est une politisation claire et flagrante.

La coopération sur le traçage de l’origine du virus doit être orientée par la science. Il faut s’opposer à la politisation de cette question. La Chine entend travailler avec les différentes parties pour mener l’étude sur l’origine du virus dans le monde et contribuer à la réussite finale de la lutte de l’humanité contre la COVID-19. 

 

 La Chine a déclaré dès l’année dernière qu’elle voulait contribuer à l’accessibilité et à l’abordabilité des vaccins dans les pays en développement. Quelles en sont les actions concrètes ?

 

Chose promise, chose due. Par ses actions concrètes, la Chine tient sa promesse de faire des vaccins un bien public mondial. Nous avons pris l’initiative de fournir des vaccins au monde et surtout à des pays africains et à d’autres pays en développement. Depuis septembre 2020, la Chine, malgré ses capacités de productions limitées et sa demande domestique accrue de vaccins, a commencé à fournir des vaccins à des pays ayant un besoin urgent. Jusqu’à présent, la Chine a fourni et est en train de fournir plus de 770 millions de doses de vaccins chinois, dont des doses offertes en don à plus de 100 pays et d’autres exportées à plus de 60 pays. Cela fait de la Chine le premier contributeur de vaccins au monde entier.  

Par ailleurs, la Chine a aussi pris l’initiative de mener la coopération en matière de production de vaccins avec des pays en développement, afin de les soutenir dans leurs efforts de promouvoir la fabrication locale de vaccins. Le projet de fabrication locale de vaccins COVID-19 en Egypte, exécuté en partenariat avec la Chine, a été déjà mis en service. Un million de doses du vaccin chinois Sinovac ont été produit sur le territoire égyptien. En outre, le groupe pharmaceutique chinois Sinopharm et le Maroc ont signé un mémorandum de coopération pour démarrer des peojets sur la préparation de la solution-mère du vaccin Sinopharm et autres.

La Chine soutient la coopération internationale en matière de vaccins sans objectifs politiques, ni calclul d’intérêts économiques, ni conditions politiques. Notre seul objectif est de faire des vaccins un bien public mondial appartenant aux peuples du monde et de contribuer à la risposte mondiale contre la COVID-19. Pour ce faire, la Chine prendra d’autres actions. Elle fournira au total 2 milliards de doses de vaccins au monde avant la fin de l’année, dont 100 millions seront remises à la facilité COVAX avant fin octobre. Elle continuera d’encourager l’Organisation Mondiale du Commerce à trancher dans les meilleurs délais sur la question de la levée des brevets sur les vaccins, et donnera 100 millions de dollars américains à la facilité COVAX pour soutenir une distribution équitable de vaccins au profit des pays en développement. La Chine entend continuer à travailler de tous ses efforts et en coopération avec la communauté internationale afin de faire avancer la coopération internationale sur les vaccins et de bâtir une communauté de santé pour l’humanité.

Pourrez-vous nous parler aussi de la coopération en matière de vaccins entre la Chine et la Côte d’Ivoire ?

 

En juin dernier, le gouvernement chinois a fourni au gouvernement ivoirien un lot de 100 000 doses de vaccins chinois qui ont été envoyés et administrés à Abidjan et à l’intérieur. Selon les autorités sanitaires ivoiriennes, aucun cas d’effet indésirable grave n’a été signalé. La Chine pourra envisager de faire un nouveau don de vaccins à la Côte d’Ivoire, en fonction de son besoin, et faciliter son achat de vaccins chinois par voie commerciale.

 

Qu’en est-il de la vaccination en Chine ?

 

La Chine mène de manière active et ordonnée la campagne de vaccination. Jusqu’au 12 août, 1.832.450.000 doses de vaccins ont été administrées en Chine (continentale), 777.040.000 personnes ont été complètement vaccinées. Après avoir appelé les plus de 60 ans à se faire vacciner, le gouvernement chinois travaille actuellement à la vaccination des jeunes de 12 à 17 ans et jusqu’ici plus de 60 millions de doses ont été administrées.

 

Réalisé par R. KRA

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