Sensibilisant les populations sur le Covid-19, hier à Bonoua, à l’occasion de la cérémonie de dons de matériels médicaux offerts par la championne mondiale d’athlétisme Murielle Ahouré, Pr Ecra Elidjé Joseph, médecin, professeur titulaire de Dermatologie et Vénérologie au CHU de Treichville, député de Bonoua commune et sous-préfecture, Bongo sous-préfecture, a tiré la sonnette d’alarme. Il a d’abord précisé qu’il parle en tant que président de l’Association des cadres supérieurs de la santé de Bonoua. «… C’est un cri du cœur que j’émets. En matière de lutte contre les maladies infectieuses, contagieuses et transmissibles, il y a trois principales stratégies. Détecter précocement la maladie et traiter.
Deuxième principale stratégie, c’est la recherche du sujet contact, parce que cette maladie, elle est contagieuse. C’est pourquoi quand on vous détecte, on recherche tous ceux qui gravitent autour de vous, on les dépiste et s’ils sont positifs, on les traite et on vous isole également.
Mais la troisième principale stratégie, c’est très important, c’est la prévention. Aujourd’hui, nous serons beaucoup dans le curatif et peut-être d’après ce que j’ai vu, dans la réadaptation c’est-à-dire après la maladie. Mais est-ce que c’est parce qu’on nous a donné des lits qu’il faut qu’on aille les occuper ? Non ? Ce n’est pas ça. Il faut qu’on prévienne les maladies, d’où les mesures barrières qu’on a très souvent diffusées sur le plan national et même au niveau local par la radio Nowé que le maire a bien voulu nous offrir. Nous avons parlé maintes fois, mais trop de résistances. Nous voulons des morts avant de réagir ? Alors je dis ici devant le Sous-préfet, devant la Fondation que la maladie est là, dans la ville de Bonoua et donc dans la circonscription. La maladie est là et les gens en meurent. C’est parce que nous sommes dans le secret professionnel qu’on ne peut pas vous le dire. Puisque la culture est têtue et nous devons faire les funérailles, puisque la culture ne peut être changée du revers de la main. Nous avons aujourd’hui la vaccination et on vous interpelle, on vous demande d’aller à la vaccination et là encore, il se trouve des résistants. A la fin, que voulez-vous ? C’est sur les réseaux sociaux qu’on prend les informations venues d’ailleurs, des informations venues de gens qu’on ne connait ni d’Adam ni d’Eve. C’est ceux-là qu’ils écoutent. Quand vos propres enfants scientifiques, chercheurs, comme moi qui ai fait partie du Comité scientifique qui a validé les vaccins en Côte d’Ivoire... Quand nous, nous venons vers vous et qu’on vous parle du danger de cette maladie, mais écoutez-nous. Non, on préfère écouter des scientifiques venant d’ailleurs. Je vous dis aujourd’hui qu’il est temps de prendre conscience, il est temps d’aller à la vaccination. Que ceux qui veulent se faire vacciner viennent à l’hôpital, ils seront vaccinés. J’ai demandé à tous les guides religieux de faire des listes et nous allons aller vers eux pour les vacciner. Le maire et moi entrevoyons d’organiser une grande rencontre avec vous pour que vous preniez conscience. C’était mon cri du cœur ».
DIARRASSOUBA SORY