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Économie Publié le samedi 4 septembre 2021 | Le Nouveau Réveil

Découverte de pétrole en Côte d’Ivoire / Benjamin Auger, spécialiste en géopolitique du pétrole : « Il est possible d’envisager la production dans 3 à 4 ans »

© Le Nouveau Réveil Par dr
Exploitation du pétrole

Le chercheur, spécialiste en géopolitique du pétrole et du gaz en Afrique, Benjamin Auger s’est prononcé sur TV5, après l’annonce le 1er septembre dernier de la découverte majeure de pétrole dans le bassin sédimentaire de la Côte d'Ivoire qui vient d'être faite par la société italienne Eni dans le bloc CI-101, en eaux profondes, opéré en consortium avec la société nationale Petroci Holding.

Depuis cette découverte, on parle d’une découverte entre potentiel estimé entre 1,5 et 2 milliards de baril. Est-ce que ces chiffres sont valables et est-ce important à l’échelle africaine ?

Oui. 1,5 à 2 milliards de baril, c’est très important dans cette partie de l’Afrique. Ça fait au moins 14 ans qu’il n’y a pas eu de découverte de cette taille-là. La dernière fois qu’il y a eu une découverte de cette taille, c’était au Ghana, juste à côté. C’était déjà une énorme découverte. C’est très important à l’échelle africaine. Ça fait très longtemps qu’il n’y a pas eu de découverte aussi importante. Pour la Côte d’Ivoire, ça va multiplier la production par 6 ou 7 d’ici 4 à 5 années. Ça va donc changer l’économie du pays qui est déjà diversifiée avec le cacao, le gaz et le pétrole. Et là ça va multiplier la production durant 4 à 5 ans.

 

A quand peut-on évaluer le début de la production ?

Ça va dépendre des études. Pour le cas du Ghana qui a fait une découverte similaire en 2007, ç’a pris 3 ans. Ça va être à peu près les mêmes défis techniques. Il est donc possible d’envisager 3 à 4 ans. Ça dépend du contexte que les futurs forages vont commencer. Il va falloir commencer les études. Il va falloir voir si le gisement en question ne va pas sur d’autres Blocs à côté. Notamment ENI a un autre Bloc à côté qui est frontalier avec le Ghana. Il va donc falloir faire des études pour déterminer la taille du gisement et déterminer après la production future de volume de baril à produire.

 

Alors, on voit l’engouement suscité par la découverte de pétrole ici en Afrique de l’Ouest mais à l’ère des énergies renouvelables, est-ce que le fossile reste tout de même l’avenir ?

L’avenir, je ne sais pas. Mais à court et moyen termes, c’est absolument certain. L’année dernière a été une année particulière. Parce que c’est la première fois que depuis une trentaine d’années que la production mondiale a baissé en occurrence de 9%. Mais elle a beaucoup repris cette année. Et on devrait revenir à la période 2019 à environ 100 millions par jour d’ici 2022. Donc on a encore besoin de pétrole et de gaz et la transition énergétique va prendre longtemps à se mettre en place. Ça va prendre des décennies à remplacer le pétrole et le gaz. On a des zones où le pétrole diminue et il va falloir le remplacer par de nouvelles zones. C’est par exemple le cas du Burina en Amérique latine. C’est le cas aussi avec cette découverte en Côte d’Ivoire. Mais si on estime la production à peu près à 150 mille barils par jour, avec cette découverte en côte d’Ivoire, ça va représenter 1/90ème de la production de l’Afrique. Ça restera extrêmement limité.

Entretien retranscrit par

FRANÇOIS BECANTHY

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