La phase de répression dans le cadre de la mise en œuvre du Système de transport intelligent (STI) a démarré, hier, comme annoncé la veille par le ministre des Transports, Amadou Koné. Cette première journée a laissé entrevoir un certain comportement chez bon nombre d’usagers. Le constat a été fait à divers niveaux. D’abord, dans le domaine des transports en commun, plusieurs automobilistes ont simplement choisi de garer leurs véhicules. Par exemple sur la ligne Abobo-Adjamé, les minicars qui assurent le transport en commun, appelés communément gbaka, ont laissé les nombreux passagers à leur propre sorte. Puisque les quelques-uns qui roulaient étaient débordés de sorte qu’ils déposaient les passagers à mi-parcours pour les laisser terminer le trajet à pied. Ces derniers n’ont eu d’autre choix que de marcher pour vaquer à leurs occupations. Sur les gares de wôrôwôrô, les rangs et attroupement étaient visibles. Ce constat a été fait un peu partout dans les communes d’Abidjan.
De nombreuses personnes ont eu pas mal de difficultés pour rallier, hier matin, leur lieu de travail. Il y a même des usagers qui, se voulant également prudents, ont préféré appeler pour prendre le pouls de la situation pour voir s’ils devraient sortir avec leurs véhicules ou pas avant de le faire. D’autres encore ont pris conseils auprès de leurs syndicats pour avoir l’attitude à tenir devant la situation. Un syndicat nous a confié qu’il a recommandé aux uns et aux autres de prendre leur responsabilité. A savoir sortir leurs véhicules s’ils ne se reprochent rien. Leur demandant de ne surtout pas compter sur le syndicat pour plaider en leur faveur s’ils se mettent sous le coup de la législation en vigueur.
D’autres encore ont donné de la voix pour demander au ministre des Transports de lever le pied par rapport à cette décision relative à la répression. Bref, une chose est sûre, c’est que bon nombre de véhicules ont garé hier. D’autres ont commencé à rouler un peu plus tard à la mi-journée. Cela s’est visiblement remarqué par la fluidité sur les routes et les attroupements sur les différentes gares routières. Cette situation peut laisser en déduire une chose. Dès que le gouvernement a brandi la répression pour lutter contre l’incivisme sur la route, à travers la vidéo-verbalisation, la peur a gagné de nombreuses personnes.
Cela voudrait bien dire que de nombreuses personnes ne sont pas en règle vis-à-vis de la législation en vigueur, en matière de sécurité routière. L’on se rend donc compte que le danger était vraiment aux portes des populations. Au regard de ce constat, l’on se rend visiblement compte que la décision d’arriver à la répression est opportune. Il faut contraindre les propriétaires à régulariser les documents afférents à leurs véhicules et les mauvais conducteurs à respecter le code de la route en vue de réduire les accidents sur les voies ouvertes à la circulation.
FRANÇOIS BECANTHY
