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Société Publié le mercredi 22 septembre 2021 | APA

Violences: la Côte d’Ivoire a enregistré 325 plaintes dont 152 cas de viol en 2020

© APA Par Saliou AMAH
Présidentielle ivoirienne 2020: le CNDH initie une plate-forme d’échanges avec les partis politiques
Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) de Côte d`Ivoire, a initié mardi 08 Octobre 2019 une plate-forme permanente d’échanges avec les partis et groupements politiques en vue d’une élection présidentielle apaisée en 2020. Photo: Mme Namizata Sangaré, la présidente du CNDH

Abidjan (Côte d'Ivoire) - La Côte d’Ivoire a enregistré 325 plaintes relatives aux Violences basées sur le genre (VBG) dont 152 cas de viol, en 2020, selon le rapport annuel 2020 du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), rendu public mardi, lors d’une cérémonie à la Primature.


« Trois cent vingt-cinq (325) plaintes relatives aux VBG (Violences basées sur le genre) ont été enregistrées dont 152 cas de viol », a indiqué Mme Namizata Sangaré, présidente du CNDH, lors d’une présentation du rapport 2020 sur l’état des droits de l’Homme et des activités de l’institution.  


La question des violences basées sur le genre, insinua-t-elle, se présente avec acuité malgré les efforts des autorités gouvernementales et l’installation des bureaux d'accueil genre (gender-desks) dans les services de commissariats de police.


Le rapport fait observer que des obstacles liés au traitement de la question demeurent, notamment le paiement des frais du certificat médical. En cas de viol, la victime devra prouver cela via un certificat médical dont les frais freinent certaines femmes ou jeunes.  


Le rapport annuel 2020 du CNDH ressort en outre les droits civils et politiques, examinés au regard du processus électoral et l’exercice des droits électoraux, ainsi que l’exercice des libertés individuelles et collectives dans le contexte de la gestion de la Covid-19.


Il évoque également l’état de la justice, le contrôle du pluralisme dans les médias audiovisuels de service public, la liberté de presse, la sécurité des biens et des personnes ainsi que le dialogue politique en Côte d’Ivoire.


Concernant l’exercice des droits électoraux, le CNDH relève que l’élection du président de la République s’est tenue dans un contexte de violences perpétrées par les militants et sympathisants de l’opposition durant le processus, avec un mot d’ordre de désobéissance civile lancé par l’opposition.


Cette désobéissance civile qui a boudé la présidentielle d’octobre 2020, en dépit des garanties de transparence données par la Commission électorale indépendante (CEI) avait fait plusieurs victimes et causé d’énormes dégâts matériels à travers le pays.


Le CNDH note au plan de la Justice, notamment au niveau international, que le 28 avril 2020, la Côte d’Ivoire a retiré sa déclaration de compétence à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) pour connaître des recours introduits par les ONG et les individus contre l'État.


Concernant le contrôle du pluralisme dans les médias audiovisuels de service public, le CNDH a procédé à l’analyse du temps d’antenne accordé aux acteurs politiques par les médias publics, notamment les chaînes de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI).


De l’analyse des rapports mensuels de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), il ressort que le RHDP, le parti au pouvoir a bénéficié de plus de temps d’antenne que ceux de l’opposition, soit 8 h 22 mn 40 s contre 51mn16s pour le PDCI-RDA et 9 mn 08 s pour le FPI.


Dans le contexte de Covid-19, l’Etat ivoirien a mis en place le télé-enseignement pour assurer l’exercice de ce droit, à l’endroit des apprenants, mais cela a connu un « bilan mitigé » au terme d’une enquête d’opinion réalisée par le CNDH.


Jugé pertinent par 53,23% des enquêtés, le télé-enseignement par des cours en ligne était estimé inaccessible par 18,20% de la population cible, alors que 48,11% de l’échantillonnage avait accès via la RTI.


Le ministre auprès du président de la République, chargé des Relations avec les Institutions, Gilbert Kafana Koné, qui représentait le chef de l’Etat Alassane Ouattara, a salué le travail abattu par le CNDH sur les questions liées aux droits de l’Homme de façon transversale.


Le gouvernement est engagé à préserver les droits civiques des citoyens, a-t-il dit, faisant observer que « le déséquilibre constaté dans la répartition des temps d’antenne entre partis et groupements politiques, cela résulterait plutôt du volume d’activités des différents acteurs sur le terrain politique».


Par ailleurs, soutiendra-t-il, le retour de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire « est la conséquence logique du dialogue politique inclusif impulsé par le chef de l’Etat, témoignant ainsi de sa volonté d‘apaiser le climat social » dans le pays.  


Le CNDH siège au Conseil des Droits de l’Homme à Genève et au Conseil Economique et Social (ECOSOC) des Nations Unies, à New York. Depuis juin 2021, la Côte d’Ivoire occupe un siège au Comité des Nations Unies pour l’Elimination de la Discrimination Raciale (CERD).


Sur 11 membres composant le CERD, le candidat ivoirien Bakari Sidiki Diaby est arrivé en tête lors de l’élection visant à pourvoir à ce poste. Depuis le 20 septembre 2021, le CNDH préside l’Association Francophone des Commissions Nationales des Droits de l’Homme (AFCNDH).


AP/ls

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