Les experts du Comité technique national en charge de l’élaboration de la politique nationale de gestion intégrée des frontières sont en ateliers, du 06 au 07 octobre, à l’effet de se doter d’outils pour l’atteinte de la mission à leur assignée par le Gouvernement ivoirien. Notamment l’élaboration d’outils en vue de la rédaction d’une politique nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire, face aux enjeux et menaces qui frappent notre pays.
C’est pourquoi, à l’ouverture de cet atelier qui se tient à l’Ecole normale d’administration (ENA), le conseiller spécial du Premier ministre, Ouattara Daouda, président du Comité technique national, au nom du Premier ministre Patrick Achi a dit ceci : « L’actualité l’atteste chaque jour, les problématiques à nos frontières renvoient à des enjeux essentiels dans la gouvernance de nos États, notamment dans la sous-région ouest-africaine.
En effet, la frontière s’invite de nos jours dans le cadre de la mise en œuvre des politiques de développement de nos pays, non plus comme une périphérie dont les préoccupations peuvent être reléguées au second degré, mais plutôt avec des questions centrales dont dépend fondamentalement la mise en œuvre de nos politiques de développement ».
Ces enjeux, a-t-il poursuivi, ont amené le gouvernement à travers la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire, d’élaborer un document de Politique nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire. « Ce cadre référentiel, a-t-il précisé, permettra donc au Gouvernement ivoirien de disposer d’un outil qui explicite sa vision et de mettre en œuvre sa politique en matière de gestion et de développement des frontières terrestres, aériennes et maritimes de notre pays. C’est dire toute l’attente du Gouvernement ivoirien de ce processus qui démarre aujourd’hui. » Démontrant ici tout l’intérêt de la Commission et des attentes dudit atelier.
Le secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNFC), cheville ouvrière et artisan de cette mise en œuvre, Djakaridja Konaté, abondant dans le même sens, a indiqué que « De nos jours, les enjeux aux frontières obligent nos États à sortir des approches traditionnelles pour mettre en œuvre de véritables politiques de gestion des frontières ». Et dira-t-il, « la menace sécuritaire qui se déploie à grande échelle dans la sous-région ouest-africaine fait des zones frontalières son point d’appui du fait de la fragilité de celles-ci.
Les récentes attaques terroristes à la frontière avec le Burkina Faso l’illustrent fort bien. A cette menace terroriste venant du Nord, il faut ajouter la piraterie maritime qui met à mal nos frontières maritimes. Il devient donc évident qu’une meilleure gouvernance et un développement socio-économique de nos zones frontalières constituent un rempart essentiel contre la menace terroriste. » Faisant l’état des lieux de la situation à nos frontières, il a révélé que « Les premières études à nos frontières ont mis en exergue plusieurs défis à relever au plus vite. Il s’agit des défis de gouvernance, de sécurité, de prévention des conflits, de cohésion sociale et surtout de développement socio-économique de nos zones frontalières. » Et d’ajouter « En ce qui concerne la gestion des frontières, jusqu’à une date récente, les politiques publiques ont surtout accordé la priorité aux aspects de délimitation et de démarcation des frontières, reléguant les questions de développement en second plan. Cette approche a été vite mise à rude épreuve du fait de la mondialisation, des idéaux de construction de l’unité africaine, des processus d’intégration régionale et surtout des réformes de décentralisation ». Donnant tout le sens de cet atelier.
La Commission, faut-il le rappeler, bénéficie de l’appui du Programme Frontière de l’Union Africaine, à travers la GIZ, deux consultants internationaux ont été recrutés pour accompagner le Secrétariat exécutif de la CNFCI pour l’élaboration de ladite politique. Dans la dynamique d’opérationnalisation des activités de la politique, les consultants internationaux ont proposé une note de cadrage pour faciliter son élaboration.
JEAN PRISCA