Un atelier régional relatif à l’élaboration de la politique nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire s’est ouvert ce jeudi 14 octobre 2021 dans la ville de Korhogo.
Organisé sur trois jours par le Secrétariat Exécutif de la Commission Nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (SE-CNFCI) avec le soutien de la GIZ, du PNUD, de l’UEMOA, de l’USAID et de l’UE, ce séminaire vise une démarche inclusive qui implique et fait intervenir l’ensemble des acteurs étatiques et non étatiques ainsi que les Partenaires Techniques et Financiers, en lien avec les problématiques relatives à la gouvernance des frontières terrestres, aériennes et maritimes de la Côte d’Ivoire.
« Cet atelier devrait permettre d’apporter les corrections aux dysfonctionnements à nos frontières » a indiqué le préfet de Korhogo, Assoumou Ekponon André, qui a par ailleurs invité les participants à « identifier tous les problèmes et les défis dans les espaces frontaliers et d’élaborer des recommandations en vue d’apporter des solutions durables. »
Pour le Secrétaire Exécutif de la CNFCI, Diakalidia Konaté, par ailleurs vice-président du comité technique national d’élaboration, les enjeux et défis aux frontières sont nombreux.
« Il y a d’abord, la question de la gouvernance aux frontières. C’est un véritable dysfonctionnement que la Politique en cours d’élaboration doit corriger. Ensuite, la question de la coopération transfrontalière. Enfin, les problématiques en lien avec la cohésion sociale et le maintien de la paix dans les zones frontalières de nos pays » a-t-il présenté.
Aussi, c’est pour relever ces défis que le Gouvernement ivoirien, à travers la CNFCI, s’inscrivant dans la vision de l’Union Africaine avec son Programme Frontières, a décidé d’élaborer un document de politique nationale des gestion des frontières terrestres, aériennes et maritimes.
« La bonne maîtrise de toutes ces questions va nous permettre à terme, de faire de nos frontières de véritables passerelles pour aboutir à l’intégration de nos pays et de la sous-région. Il n’y a pas de sujet tabou. Vous êtes à cet atelier pour nous dire vos préoccupations réelles, nous faire des suggestions et dire ce que vous attendez de l’État, pour un meilleur développement de nos zones frontalières » a-t-il exhorté les participants.
Avant lui, le maire de Korhogo, Coulibaly Lazani, a plaidé afin que « la commission crée les conditions d’une vie paisible stable et sereine dans nos villages frontaliers en développement par la construction d’infrastructures de première nécessité (Ecole, centre de santé, électrification, eau potable et surtout la sécurité). »
Il faut, à l’en croire, également sensibiliser les populations à collaborer avec les forces de défense et de sécurité, à protéger jalousement leurs localités en refusant de collaborer avec les trafiquants et les terroristes, en refusant de céder leurs terres aux orpailleurs clandestins
« Nous demandons que les frontières soient bien délimitées et que cela se fasse en respectant les accords internationaux et les lois qui régissent nos pays et une coopération avec les responsables des pays voisins afin de régler les conflits sur les espaces frontaliers et de faciliter la circulation légale des biens et des personnes » a-t-il souhaité.
La Politique Nationale des Gestion Intégrée des frontières terrestres, aériennes et maritimes de la Côte d’Ivoire vise à transformer les zones frontalières en des espaces où les acteurs étatiques et non étatiques interagissent de façon harmonieuse, au plan national d’une part, et avec leurs homologues des pays limitrophes d’autre part.
Les problèmes récurrents que les populations rencontrent aux frontières vont du déficit d’infrastructures, des conflits fonciers liés à la transhumance, au développement de la criminalité, en passant par la persistance de l’orpaillage clandestin, l’extrême pauvreté et un déficit de coordination des structures étatiques intervenant dans les espaces frontaliers.
Outre Korhogo, un autre atelier régional se tient à Abengourou et deux autres sont prévus respectivement, du 18 au 20 octobre à Man et du 25 au 27 octobre à Abidjan.
PR