Les pharmaciens d’Afrique ont à l’unanime émis le vœu, de voir l’Afrique s’autosuffire en médicaments et autres accessoires de santé, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 21e édition du forum pharmaceutique international, le jeudi 14 octobre 2021, à Sofitel-hôtel ivoire à Abidjan-Cocody.
Avec pour thème, « Santé des populations : quels enjeux pour les pharmaciens ? », plus de 1600 participants venus de 25 pays d’Afrique et même d’Europe, d’Asie et des Etats Unis, prennent part à ce rendez-vous international sur la problématique du médicament en terre africaine.
Ils sont membres de l’Inter Ordre des Pharmaciens d’Afrique (IOPA), l’Inter syndicat des pharmaciens d’Afrique (ISPHARMA), les centrales d’achats des médicaments essentiels (ACAME), les Autorités nationales de régulation pharmaceutique (AARNP), l’Association des doyens des facultés de pharmacie d’Afrique.
Pour le président de l’ordre national des pharmaciens de Côte d’Ivoire, Dr Diarra Arounan, par ailleurs président du comité d’organisation du forum, ces assises donnent l’occasion aux pharmaciens d’Afrique de trouver des solutions aux nombreux problèmes que connaît le continent en matière de médicaments, surtout avec la crise sanitaire liée à la civid-19, où les pays africains en particulier ont connu de gros problèmes en matière de médicaments et autres accessoires de santé.
« Il nous faut donc changer de paradigme en apprenant à compter sur nous-mêmes. Il n’est plus tolérable que plus de 60 ans après les indépendances, nous soyons encore dépendants à plus de 90% de l’Europe et de l’Asie en matière de médicaments dans la plupart de nos états africains. L’Afrique doit développer sa propre industrie pharmaceutique, d’abord pour les médicaments classiques, mais aussi et surtout, pour les médicaments issus de la pharmacopée africaine, nous le pouvons et nous devons y parvenir », a insisté Dr Diarra.
Selon le pharmacien, rien ne sert à produire, si les populations n’y ont pas accès. C’est pourquoi il faut faire en sorte que les populations africaines aient accès à des médicaments de qualité et à moindre coût. Pour cette raison, il faut à l’Afrique, des politiques de couverture en médicaments, réalistes et adaptées, nécessitant une implication franche de tous les acteurs.
Même son de cloche pour l’invité d’honneur et envoyé spécial de l’Union Africaine (UA), Mr Michel Sidibé, qui a été successivement directeur de l’ONUSIDA, Ministre malien de la santé publique et actuellement directeur de l’Agence africaine du médicament.
Pour Mr Sidibé, il est également impératif que l’Afrique développe sa propre industrie pharmaceutique, surtout avec l’expérience récente de la covid-19, où sur 7 milliards 500 millions de doses de vaccins produites dans le monde, l’Afrique n’a pu bénéficier seulement que de 170 millions de doses, soit 2% des doses produites.
« Aujourd’hui, environ 1,2 milliard d’africains ne sont pas encore vaccinés car les doses ne suffisent pas », a-t-il regretté.
Le ministre de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, Pierre N’Gou Dimba, s’est félicité de la tenue d’une rencontre internationale hautement importante, en terre ivoirienne. Il a remercié le chef de l’Etat, Alassane Ouattara et son premier Ministre Patrick Achi pour s’être impliqués afin de faciliter les choses. Il a également félicité l’ensemble des acteurs de la santé et surtout les pharmaciens ivoiriens, qui, à travers ce forum, contribuent à l’intégration africaine. Et d’ajouter que cet événement constitue un cadre de partage par excellence, des bonnes pratiques pharmaceutiques par les africains eux-mêmes.
« L’Afrique a besoin de ses pharmaciens pour produire des médicaments de qualité et c’est dans l’élan de la coopération pharmaceutique que ces assises permettront de contribuer au développement de l’industrie pharmaceutique en Afrique », a-t-il conclu.
(AIP)
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