Abidjan- Le directeur général de l’Autorité de radioprotection, de sûreté et sécurité nucléaires (ARSN), Pr Monnehan Georges Alain, a annoncé que la Côte d’Ivoire dénombre dans son registre national à peu près 700 sources radioactives.
« Nous avons un registre national de ces sources. Cela veut dire on les dénombre, on sait où elles se trouvent, on connait les mouvements de ces sources parce qu’elles sont déclarées à l’ARSN qui donne des autorisations pour ces sources. Donc chaque source est sous contrôle réglementaire. Dans notre registre national, le nombre à peu près est de 700 sources radioactives », a déclaré Pr Monnehan, à l’occasion de l’ouverture mardi 19 octobre 2021 à Abidjan, du second atelier de revue du Plan intégré d’appui à la sécurité nucléaire (PIASN) pour la Côte d’Ivoire.
Il a rappelé que les matières nucléaires et autres sources radioactives sont utilisées dans beaucoup de domaines à travers le monde et aussi en Côte d‘Ivoire, notamment dans le domaine de la radiographie industrielle, dans le domaine médical, en agriculture, dans la confection des routes, l’exploitation minière (...).
« Ces sources sont dangereuses. Une personne malveillante peut récupérer ces sources et poser des actes ignobles, des bombes sales, des voitures piégées, des attentats, (…) », a-t-il prévenu.
Le directeur de l’ARSN a expliqué que, la Côte d’Ivoire et l’Agence internationale d’énergie atomique (AIEA) ainsi que d’autres institutions ont décidé de sécuriser ces sources, d’empêcher les personnes non autorisées à avoir accès à ces sources. « Dans la gestion il faut planifier, il faut que chaque Etat exprime ses besoins à travers un plan et programme ses besoins à travers ce plan, c’est ce qui a été fait », a-t-il indiqué.
« La Côte d’Ivoire qui est membre de l’AIEA depuis 1963 à créer l’ARSN, des textes réglementaires et depuis 2014 à un plan d’appui à la sécurité nucléaire. Ce plan là il faut l’exécuter, revoir tous les trois ans, ce qui a été fait, dénoncer ce qui n’a pas été bien fait et reprogrammer comment faire ce qui n’a pas été fait. On l’a revu en 2017 et cette année on le revoit pour trois autres années », a ajouté Pr Monnehan.
L’expert de l’AIEA, Zéphirin Athanase Ouédraogo, a relevé qu’à la date d’aujourd’hui, 112 PIASN ont été conjointement développés entre l’agence et les Etats membres, notamment 92 PIASN approuvés dont celui de la Côte d’Ivoire, 14 en attentes d’être approuvés et six en cours d’élaboration. Il a expliqué que le PIASN est un plan de travail détaillé et consolidé permettant une meilleure coordination des activités de sécurité nucléaire d’un Etat.
« Avec ce plan l’Etat est en mesure de prendre en charge la sécurité nucléaire d’une manière globale, systématique et harmonisée et de couvrir tous les domaines nécessitant des améliorations dont les lois et les règlements, les rôles et responsabilités des autorités compétentes. Dans la situation mondiale actuelle, on ne peut exclure que les matières nucléaires ou autres matières radioactives puissent être utilisées à des fins criminelles ou de façon non autorisée », a indiqué l’expert.
Il a assuré que chaque année, plusieurs incidents de vol et autres activités non autorisées impliquant ces matières, sont notifiées à l’AIEA. Ainsi, de 1955 à nos jours, plus de 3800 incidents ont été notifiés à l’AIEA. « Ces données attestent ainsi, de la vulnérabilité de ces matières qui peuvent échapper au contrôle réglementaire et d’autres potentiellement disponibles pour des actes de malveillance », a-t-il exprimé.
Pour le président du conseil de régulation de l’ARSN, PR Kadjo Kouamé Alphonse, « au terme de cet atelier, les forces mais surtout les faiblesses de notre régime de sécurité nucléaires seront clairement identifiées et des solutions idoines pour y remédier seront proposées ».
Dans le cadre du renforcement du Régime de sécurité nucléaire de l’État de Côte d’Ivoire, l’ARSN a développé en août 2014 conjointement avec la division de la sécurité nucléaire de l’AIEA, un PIASN. La première mission de revue de ce Plan a été conduite en octobre 2017. Cet atelier se tient en présence de toutes les parties prenantes ivoiriennes, notamment la police nationale, les services de renseignements, les douanes, la gendarmerie nationale, la protection civile, les pompiers.
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