Abidjan- Une femme sur 12 dans le monde est touchée par le cancer de sein, soit 2,3 millions de cas et 685 000 morts en 2020, avec de fortes disparités entre pays riches et pays pauvres, rapportent des médias internationaux à l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer du sein, mardi 19 octobre 2021.
Cette journée est l’occasion de promouvoir le dépistage précoce du cancer du sein afin de sauver des vies. A cet effet, l'AIP propose un dossier sur les cancers du sein.
Des données relayées dans les médias indiquent qu’environ 4% des cancers du sein dans le monde sont génétiques et le dépistage précoce permet d’obtenir neuf guérisons sur dix.
En Côte d'Ivoire, sur une population estimée à 26 378 275, on recense 3 306 nouveaux cas de cancers de seins dont 1 785 décès, selon un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), datant de 2020.
Le cancer de sein est un cancer qui se forme dans les cellules des seins. Il peut apparaître chez les femmes et rarement chez les hommes.
Plus du tiers des cancers détectés chez la femme sont des cancers du sein. Le traitement hormonal substitutif, les déodorants ou encore le dépistage organisé sont souvent accusés de l'augmentation du nombre de diagnostics. Faire durer l'allaitement maternel permet de réduire le risque de cancers de sein., fait-on savoir.
Des symptômes doivent alerter
Une masse dans le sein (boule au niveau du sein) est le symptôme le plus évident. Mais, grâce aux progrès du dépistage, les cancers peuvent être détectés à un stade de plus en plus précoce, sur la mammographie, avant même qu'apparaisse cette masse. De manière plus rare, on retrouve d'autres symptômes, à savoir une déformation du sein, une rétraction du mamelon, un écoulement mammaire, le changement de la couleur de la peau autour du mamelon, des ganglions à l'aisselle.
Lorsque l'on ressent une boule au niveau d'un sein, il est normal de s'inquiéter. Néanmoins, un nodule mammaire est le plus souvent sans gravité.
Au sujet de l’écoulement mamelonnaire, en dehors de la grossesse et de l'allaitement, il est anormal chez la femme et chez l'homme. Il existe différentes causes, la plupart du temps bénignes mais il faut toujours se rendre dans un centre hospitalier pour se faire dépister du cancer du sein.
Boule dans le sein
Les femmes consultent souvent en gynécologie car elles ont mal au sein, sentent quelque chose à l'intérieur, palpent une boule. Elles s'inquiètent immédiatement, pensant au pire, c'est-à-dire au cancer du sein. Or il faut savoir que dans 90% des cas, les boules à l'intérieur des seins sont bénignes.
Le dépistage du cancer du sein
Le cancer du sein fait l'objet d'un dépistage organisé par les autorités sanitaires. Toutes les femmes à partir de 45 ans sont invitées à réaliser une mammographie tous les deux ans. La mammographie est l'examen de référence dans le dépistage du cancer du sein. Cette mammographie fait l'objet d'une double relecture radiologique, afin d'éviter de passer à côté des cas.
Les femmes ayant un risque élevé de cancer du sein peuvent bénéficier d'un suivi spécifique adapté à leur situation individuelle. "Les recommandations indiquent que l'on doit orienter les patientes à risque dès l'âge de 25 ans vers une personnalisation du dépistage". Les consultations gynécologiques sont aussi l'occasion de se dépister, grâce à la palpation mammaire. Les femmes peuvent également pratiquer l'autopalpation afin de détecter une éventuelle masse.
L'auto-examen des seins
Bien palper ses seins est un geste essentiel que toutes les femmes devraient connaître et pratiquer régulièrement.
L'autopalpation est un geste qu'il est conseillé d'effectuer tous les mois après les règles, afin de repérer une éventuelle grosseur du sein. Mettez-vous d'abord debout devant un miroir, inspectez les deux seins et vérifiez l'absence d'écoulement d'un mamelon, de crevasses, de plis anormaux ou d'une peau qui pèle. Puis, levez un des deux bras, puis avec les 3 doigts de l'autre main, palpez le sein du côté du bras levé : débutez par la partie externe, les doigts à plat, en effectuant de petits cercles. Il faut rechercher toute sensation de boule, de fossette sur la peau, ou de grosseur. Palpez également le mamelon et la zone entre le sein et l'aisselle, pressez le mamelon et vérifiez qu'aucun écoulement ne se produise.
Les traitements du cancer du sein
Le traitement dépend du stade du cancer, et peut inclure une chimiothérapie, une radiothérapie et une intervention chirurgicale.
La chirurgie est le premier traitement proposé aux femmes atteintes de cancer du sein est la chirurgie. Elle est le traitement standard du cancer du sein, le seul moyen efficace pour guérir un cancer du sein au stade précoce. Elle consiste à retirer la tumeur ainsi que le ou les ganglions axillaires du sein malade.
Si l’ablation du sein (la mastectomie) doit être pratiquée, la chirurgie de reconstruction s'est maintenant beaucoup développée. Un autre traitement local-régional, la radiothérapie vient en complément de la chirurgie.
Cet acte a systématiquement lieu lorsque le sein est conservé, afin de traiter le reste du sein, mais peut aussi survenir à la suite d'une ablation.
Le traitement anti-hormonal, sur le plan général, des traitements adjuvants sont administrés afin d'éviter une récidive et la prolifération de cellules cancéreuses métastatiques. Un traitement antihormonal est prescrit sous la forme de comprimés. Il s'agit de bloquer la production d'œstrogènes, sachant que les deux-tiers des cancers du sein sont hormono-dépendants.
La chimiothérapie peut être nécessaire en cas de tumeur plus agressive, d'absence de récepteurs aux hormones sur la tumeur ou d'atteinte des ganglions. Les effets secondaires de la chimiothérapie sont lourds, entre-autres la perte de cheveux, la baisse de l'immunité, une fatigue importante, la ménopause précoce.
Il faut compter environ 6 à 8 séances espacées de trois semaines. Par ailleurs, des chimiothérapies pré-opératoires peuvent être administrées afin de réduire la taille de la tumeur pour éviter l'ablation du sein, ou pour les tumeurs les plus agressives.
Enfin, les thérapies ciblées peuvent être prescrites, en complément de la chimiothérapie, mais elles ne s'adressent qu'aux femmes atteintes de certains cancers du sein.
Les traitements personnalisés, quant à eux, constituent un espoir de la médecine moderne. Mais ils sont en plein développement et concerne surtout des formes avancées de la maladie. L'immunothérapie n'est pas encore très développée dans le cancer du sein.
L'après traitement du cancer du sein
Les séances de kiné sont un outil essentiel soutien pour les malades. Ces séances de kinésithérapie peuvent en effet aider les femmes à mieux supporter les effets secondaires des traitements du cancer du sein, retrouver une féminité et se réconcilier avec son corps.
La reconstruction mammaire est également possible. La chirurgie plastique et reconstructrice, de plus en plus souvent conseillée après l'ablation d'une tumeur, permet d'offrir aux patientes une aide considérable en retrouvant une poitrine proche de celle qu'elles avaient avant l'intervention. La reconstruction mammaire permet de recréer le volume des seins après un cancer, par prothèse, par lambeau ou par injection de graisse.
Célébrée le 19 octobre de chaque année, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Journée mondiale du cancer du sein a pour but de soutenir ces femmes qui souffrent de la maladie et de promouvoir le dépistage précoce du cancer du sein, qui selon l'Organisation, est la plus fréquente chez les femmes.
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