L’Organisation internationale de la Francophonie a annoncé le report du sommet de Djerba alors que le ministère ivoirien en charge du secteur y travaillait activement. Occasion pour Amadou Coulibaly de relancer ce pan de son ministère. Entre temps, très attaché à cette communauté linguistique, le porte-parole du gouvernement a reçu l’Agence universitaire de la Francophonie, AUF, à Abidjan.
Le 11 octobre dernier, à son cabinet, le Ministre de la Communication, des Médias et de la Francophonie a reçu en audience une délégation de l’Agence Universitaire de la Francophonie (Auf). L’occasion pour le porte-parole du gouvernement ivoirien de faire le tour des grands projets de cet organe de la Francophonie dans son pays. Cette délégation conduite par le Recteur de l’Auf, le Professeur Slim Khalbous, a présenté au Ministre Amadou Coulibaly, l’ensemble des activités et les projets de l’agence en Côte d’Ivoire. Le Ministre Amadou Coulibaly, accompagné de plusieurs membres de son cabinet, a pour sa part, affirmé sa volonté et sa disponibilité ainsi que celle de son département ministériel « pour une collaboration fructueuse avec l’Auf » au profit des populations. Une rencontre de haut niveau suivie, dès le lendemain, de l’annonce par l’Organisation internationale de la Francophonie du report du sommet de Djerba, déjà reporté l’an dernier pour cause de pandémie de Covid-19.
Raisons du nouveau report
Le report du sommet de Djerba a été annoncé d’ailleurs le 12 octobre dernier par une publication sur la page facebook de Slim Khalbous, l’actuel recteur de l’Agence universitaire francophone dont le pays, la Tunisie, devrait abriter l’événement. Le report est essentiellement lié à la situation politique en Tunisie. Depuis plusieurs mois, le pays était sans gouvernement, ce qui ne lui a pas permis d’avancer dans les préparatifs. Le retard accusé et les difficultés logistiques pour le gouvernement de Kaïs Saïed ont poussé l’organisation à opter pour le report. Aucune nouvelle date n’a été évoquée, mais tout porte à croire que cette grande messe de la langue française ayant habituellement lieu en début d’automne, il pourrait se dérouler sur l’ile tunisienne en octobre 2022. Sauf à vouloir l’organiser plus tôt, ce qui serait une exception. Si ce report est clairement une défaite diplomatique pour Kaïs Saïed au pouvoir en Tunisie depuis 2019, il ne devrait pas faciliter la mission de Louise Mushikiwabo d’autant que c’est le premier sommet depuis l’élection à la tête de l’organisation de l’ancienne ministre rwandaise des affaires étrangères. Lors des discussions qui ont précédé le report, plusieurs pays avaient opté pour le choix d’un autre état hôte, une option rejetée par Louise Mushikiwabo. En recevant le recteur de l’Agence universitaire francophone, Amadou Coulibaly ne manquera pas d’évoquer ce report d’autant qu’une délégation de son ministère s’apprêtait pour une mission préparatoire au pays des jasmins.
L’Agence universitaire de la Francophonie en question
Créée le 13 septembre 1961 à Montréal (Canada) l’Auf a fêté en septembre dernier son 60ème anniversaire. L’Agence Universitaire de la Francophonie regroupe 1007 universités, grandes écoles, réseaux universitaires et centres de recherche scientifique utilisant la langue française dans 119 pays. Elle est l’une des plus importantes associations d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche au monde. Elle est également l’opérateur pour l’enseignement supérieur et la recherche de l’organisation de la Francophonie. À ce titre, elle met en œuvre, dans son champ de compétences, les résolutions adoptées par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage. Mission : Agir pour une francophonie universitaire solidaire engagée dans le développement. Dans le respect de la diversité des cultures et des langues, l’Auf agit pour une francophonie universitaire engagée dans le développement économique, social et culturel des sociétés. Selon sa stratégie 2017-2021, elle accompagne les établissements d’enseignement supérieur et de recherche pour relever trois grands défis : la qualité de la formation, de la recherche et de la gouvernance universitaire ; l’insertion professionnelle et l’employabilité des diplômés ; l’implication dans le développement global des sociétés.
Au gouvernement depuis avril 2021, Amadou Coulibaly, très passionné de la langue de Molière a fait de la Francophonie une priorité. Au-delà du fait d’être un instrument diplomatique pour la Côte d’Ivoire, l’organisation est aussi un espace d’échanges aussi bien culturels qu’universitaires comme à travers l’Agence universitaire de la francophonie. Dans un pays qui a fait de la qualité de l’enseignement supérieur un défi de premier plan, quoi de plus normal ?
Afrika Stratégies France