‘’Mention très honorable à l’unanimité des membres du jury présidé par le professeur Edmond ASSI’’. Tel est le verdit de la soutenance de thèse présentée par Mme Edwige BLÉ-BONY, le jeudi 21 octobre dernier, à l’amphithéâtre de l’Ufr de Criminologie de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody, sous la direction de l’éminent professeur titulaire de Psychologie, KOUDOU Opadou. Mme BONY, qui a désormais le grade et le titre de Docteur en Criminologie, a travaillé sur le thème de la contrefaçon des vins et spiritueux en Côte d’Ivoire.
Pour mener cette recherche, l’impétrante a choisi la ville d’Abidjan et ses dix communes comme terrain d’étude. A la suite des enquêtes menées doublées d’analyses chimiques et de tests divers, la désormais Dr Edwige BONY a exposé devant le jury, et en présence d’un auditoire composé de membres de sa famille, de connaissances et amis mobilisés pour la soutenir, les dangers de la contrefaçon de façon générale et en particulier des vins et spiritueux.
D’abord, l’impétrante a établi l’ampleur du phénomène qui constitue un drame pour les entreprises enregistrant de forte pertes en parts de marché et en bénéfice, mais aussi les manques à gagner au niveau de l’Etat, et les difficultés que cela engendre en terme d’impacts sur l’économie nationale, de capacité des dirigeants à assumer leurs devoirs régaliens, et les effets sur la stabilité.
Au niveau social, Dr BONY a montré le gros risque sur la santé des consommateurs et le danger de mort qu’ils encourent eu égard à la qualité des produits parfois hors normes qu’ils acquièrent à des prix défiant la concurrence et consomment à satiété. Aussi, afin d’aider ces consommateurs, dont certains, eu égard à la situation sociale, n’ont pas de choix que de s’orienter vers les produits à bon marché, elle a révélé un ensemble d’éléments permettant de distinguer les faux vins et spiritueux des vrais. A savoir le niveau de prix, les emballages, la distribution de masse dans des points de ventes non agréés, le titre alcoométrique parfois faux, et même les goûts, arrière-gouts pour les habitués.
En terme de recommandations, et en tenant compte des origines du mal, l’impétrante a suggéré aux entreprises du secteur et aux structures de lutte une mutualisation des moyens dans une synergie dynamique pour faire face efficacement aux contrefacteurs. En invitant les industriels des vins et spiritueux à investir dans l’innovation sur la présentation de leurs produits et à communiquer sur les caractéristiques distinctives, elle propose une éducation des masses à avoir le souci de l’original des choix qu’elles font sur les marchés pour la satisfaction de leurs besoins.
A l’Etat, Mme BONY, stigmatisant le manque d’emploi, l’oisiveté et la pauvreté, qui contribuent largement à l’amplification du phénomène de la contrefaçon, propose une accentuation de la politique de l’emploi des jeunes, de la lutte contre le chômage, la vie chère et la paupérisation. Par ailleurs, elle en appelle à un renforcement du cadre juridique en matière de commerce des boissons alcoolisées en soumettant la création de point de vente à une autorisation préalable avec cahier des charges aux opérateurs du secteur. L’impétrante n’occultera pas l’importance d’une volonté politique de lutter efficacement contre toutes les formes de contrefaçon en décuplant les moyens en termes matériels et humains. La contrefaçon étant devenue une industrie parallèle, un crime organisée, qui tue les économies nationales, assèchent les moyens des l’Etat, et contribue même à financer des activités criminelles telles le terrorisme qui se développe dans le monde.
Cyprien K.