Le Premier ministre Patrick Achi a procédé ce jeudi 28 octobre 2021 à l’ouverture de la 9e édition de la CGECI Academy à Abidjan, Sofitel Hôtel Ivoire. En sa présence, le ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo, a pris part à un panel de haut niveau portant sur le thème du forum : « Crises et résilience des entreprises en Afrique. »
Dans son intervention, il a indiqué que la crise de Covid-19 a eu sur l’économie nationale un impact assez fort qui s’est traduit par un taux de croissance qui est ressorti à 2% au lieu du taux attendu de 7,2%, un produit intérieur brut qui tourne autour de 400.000 milliards Fcfa, une inflation qui était prévue à 0,8% mais qui est ressortie à 2,4%, en hausse même si elle est relativement maitrisée. Le déficit budgétaire qui devrait ressortir à moins de 3% est ressorti à 5,6%, ce qui suppose qu’il y a eu un creusement important même si l’on est loin des grands pays où il atteint les deux chiffres. En termes de recettes budgétaires, c’est près de 500 milliards Fcfa que l’Etat a perdu.
Cette situation a nécessité que l’Etat prenne rapidement des mesures assez fortes. Ainsi un plan de relance économique et financier de l’ordre de 1500 milliards Fcfa et un plan de soutien sanitaire de près de 95 milliards Fcfa ont ainsi été mis sur pied. S’inspirant de l’expérience de la riposte de la Côte d’Ivoire à la crise de la Covid-19, Moussa Sanogo a affirmé que pour permettre aux entreprises d’être résilientes, l’Etat doit avant tout renforcer la qualité de sa politique économique. Ce qui consiste à avoir un cadre macro-économique sain, un déficit budgétaire maitrisé, une inflation qui ne soit pas excessive. Pas de grande variabilité de change, éviter les surfinancements de l’économie et avoir une dette structurée. De plus, a ajouté le ministre, il faut travailler à renforcer la compétitivité du secteur privé qui est un concept pas aisé à définir mais qui englobe beaucoup de réalités. En outre, Moussa Sanogo a indiqué qu’il faut être capable aujourd’hui plus qu’hier de saisir les opportunités créées par la crise de Covid, dans la recherche de solutions aux contraintes générées, pour créer de la richesse.
Le secrétaire général de la Zone de libre-échange africaine (ZLECAF), Wamkele Mene a indiqué que sa structure donne à l’Afrique d’énormes opportunités en termes de résilience. Des mesures seront proposées aux gouvernements pour booster l’industrialisation, en mettant l’accent sur les secteurs agricole et pharmaceutique. Pour sa part, Mickael Bozumbil qui représentait le patronat ghanéen a salué le leadership des autorités de son pays qui ont su impliqué le secteur privé et toutes les parties prenantes dans la recherche de solutions à la crise de Covid-19. Ce qui a donné une bonne expérience de partenariat entre l’Etat et le secteur privé. Comme lui, Dr Schmidat Faez, expert malaisien, a partagé l’expérience de son pays dont l’économie a beaucoup de similitudes avec celle de la Côte d’Ivoire. Il a expliqué que les entreprises ont adopté plus rapidement le numérique et cela leur a permis de moins souffrir de la crise.
