Divo, 02 jan 2022 (AIP) – Ils sont couturiers de quartier, bijoutiers, coiffeurs, etc. Les jours habituels, ils arrêtent le travail entre 19H00 et 20H00. A l’occasion du réveillon de la nouvelle année 2022, nous sommes allés à la rencontre de quatre coiffeurs de quartiers de Divo, qui ont décidé, presque tous, de travailler jusqu’au-delà de 01H00 du matin, ce premier jour de l’an. Ils nous expliquent leurs motivations.
Le réveillon est vécu différemment selon que l’on est religieux ou non, travailleur dans un corps de métier qui impose de travailler la nuit ou non. Dans la ville de Divo, l’ambiance n’a pas échappé à cette logique.
En effet, à l’instar d’autres obédiences chrétiennes, les fidèles catholiques, jeunes et adultes, se sont retrouvés nombreux cette nuit, pour une veillée de prière jusqu’au levée du jour, dans la grande cour du groupe scolaire du primaire publique au sous quartier ‘’Poussière’’ du quartier Konankro. Un grand nombre d’entre eux est certainement passé chez le coiffeur ou la coiffeuse avant de se rendre à ce rendez-vous de prière qu’est la ‘’Vigile’’.
Une obligation pour Ramatou et Delphine de veiller afin de renforcer les gains pour la fêteDame Ramatou fait la manicure pour une de ses cliente à 23H40
Il est 23H40, ce 31 décembre 2021. Dans 20 mn, la nouvelle année 2022 se sera installée. Au quartier Grémian, en bordure d’une des voies principales, est assise dame Diakité Ramatou, devant son petit box métallique qui lui sert de magasin. Elle fait la pédicure et la manicure, vend des mèches, des bijoux, et des pagnes. A cette heure tardive, sous la lumière salvatrice d’un lampadaire, elle est en train d’embellir les doigts d’une jeune cliente.
Dame Ramatou explique que la journée n’a pas été assez fructueuse pour elle, en dépit de l’ambiance de fête. Elle a donc choisi de rester travailler à une heure tardive, dans l’espoir d’avoir un peu plus de clients, afin d’avoir le nécessaire pour lui permettre de faire la fête avec sa petite famille.
Les rues du quartier Grémian ne sont certes pas bondées de monde, en cette nuit de la St Sylvestre, mais Ramatou espère rentrer satisfaite à la maison, aux environs de 02H00 du matin. « Ça ne marche pas beaucoup, c’est pourquoi je suis restée là. Le matin on s’est dit que les gens sont allés faire leurs courses. Mais, jusqu’à présent, ce n’est toujours pas la grande affluence comme dans le passé, mais quelques clientes viennent », a expliqué dame Ramatou.Dame Guema Delphine assise derrière à droite et ses employées attendent les clientes
Toujours, au quartier Grémian, la coiffeuse Guema Delphine, attend patiemment des clientes qui se font désirées ce jour de fête. Son salon de coiffure, en bordure d’une des rues principales du quartier, ne connaît pas l’affluence des célébrations de la St Sylvestre qu’elle a connue, deux années plus tôt.
Dans ce salon de coiffure pour dame, pourtant bien décoré, et bien achalandé, avec des paquets de mèches de cheveux, et autres produits de beauté pour les femmes. Aucune cliente en vue à 23H50. Toute la journée est restée à l’image de cette nuit, selon Guema Delphine.
« Cette année, ce n’est vraiment pas ça. Nous avons eu certes quelques clientes, mais habituellement, dans le passé, en cette période, nous restons jusqu’à 01H00 du matin et au-delà, pour nous occuper des clientes. Cette année nous sommes là mais sans travailler », a souligné dame Guema. Cependant, elle a fait remarquer qu’au cours des deux précédents jours l’affluence était satisfaisante.
Une journée et une nuit bien remplies pour Fidèle et Ahipeau
Au quartier Konankro, en bordure de la voie principale, est situé l’atelier de coiffure de Okou Fidèle, la trentaine entamée. En uniforme blouse, de couleurs rouge et noir, avec ses deux apprentis, il est satisfait de sa journée et s’apprête à fermer à 23H20, car il n’y a plus de clients.
Mais, son salon, nouvellement réaménagé et climatisé, a vu défiler un grand nombre de clients, depuis le début de la matinée de ce 31 décembre, allant des enfants aux adultes, des jeunes filles aux jeunes garçons. Il a triplé l’affluence journalière habituelle.
De 300 Fcfa à 1500 Fcfa voire 2000 Fcfa le modèle de coiffure, Okou Fidèle pratique toutes sortes de modèles de coupes dans le style homme, surtout les ‘’dread’’, prisées autant par les jeunes filles que les jeunes gens.
« J’ai eu une journée bien remplie et j’en suis satisfait. Nous serions restés encore, si la fatigue n’était pas présente », a déclaré Fidèle.
Ahipeau Marcel à l'extrême gauche dans son salon ou un clients se fait coiffer à 00H24
Au quartier Grémian, le coiffeur Marcel Ahipeau a travaillé jusqu’au petit matin. Situé à l’intérieur du quartier en dehors d’une voie bitumée, il soutient que les sollicitations des clients, depuis 07H00 du matin, l’obligent à rester aussi tard à leur service, en ce jour de l’an, parce que c’est son métier et donc sa source de revenu.
« Depuis ce matin l’affluence est là, les gens veulent fêter et nous faisons ce que nous pouvons pour les satisfaire. Nous sommes prêts à travailler jusqu’à 03H00 du matin, tant que les clients continuent de venir », a soutenu M. Ahipeau.
Les clients retardataires saluent cette présence tardive des coiffeurs
Assez occupés par ses activités professionnelles dans la journée, les clients de dernières heures sont heureux de trouver ces salons de coiffure encore ouverts. « Nous avons un show en groupe et c’est maintenant que je vient de finir. Heureusement il y a des coiffeurs qui sont encore là, sinon avec mes cheveux-là je ne sais pas si j’aurai pu partir à la fête », a déclaré Togbo Alain.Le client Dosso Mamadou, salue l'action de ces coiffeurs restés tard
A 00H24, le coiffeur Ahipeau reçoit dans son atelier un client qui vient de sortir de son travail. Ce client, Dosso Mamadou, explique être dans le secteur commercial, et l’intense activité de la période fête, il n’a pu se libérer tôt pour venir se coiffer.
« Merci que ces coiffeurs soient encore là. Avec jolie coiffure qu’il vient de faire-là, je sais que je peux sortir maintenant pour la fête », a déclaré M. Dosso.
Bien que les populations aient envahi les marchés et supermarchés, le 31 décembre, l’ambiance générale de la fête du nouvel an à Divo reste assez partagée, en terme d’engouement. Les rues et les maquis n’étaient pas assez bondées, en dehors des endroits habituellement festifs, comme la rue des maquis, au quartier Bada, et la principale rue de Konankro.
jmk/fmo