Bêh Soro, président de l'Organisation interprofessionnelle agricole secteur anacarde (OIA Anacarde) et de la Centrale de Cajou dénommée Fédération nationale des unions régionales des sociétés coopératives des producteurs d’anacarde dans les 19 régions productrices d’anacarde en Côte d’Ivoire, ambitionne de faire grimper la production nationale de la noix de cajou à environ de deux millions de tonnes en 2022 contre un million 2021 et à passer de 14% à 50% de la transformation locale, rapporte un entretien dont l’AIP a reçu copie.
Investi le vendredi 14 janvier 2022 par le ministre d'Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, à Yamoussoukro, le patron de la filière anacarde oriente ses actions sous un plan triptyque, à savoir, créer une cohésion plus accrue entre les acteurs de la filière, assainir la chaine de commercialisation et développer les capacités d’exploitation et de transformation locale de la noix de cajou.
« La Côte d'Ivoire, leader mondial de la noix de cajou, a réalisé en 2021 une campagne de commercialisation d'un million de tonnes de noix brute, avec un taux de transformation nationale de 14%. Nous estimons que l’objectif n’est pas atteint, surtout au niveau de la transformation nationale. Nous voulons passer à environ deux millions de tonnes avec une transformation locale d’environ 50% en 2022 », a signifié M. Soro.
Il a rappelé que la Côte d’Ivoire est aujourd’hui dotée de plusieurs usines de transformation de noix brute de cajou. Ces usines de décorticage mécaniques, artisanales vont favoriser la semi-transformation et les produits de cette semi-transformation appelés Amandes non dépelliculèes (AND) seront transférés dans les unités modernes implantées dans chaque région.
Ceci constitue une source d’employabilité dans les localités de production. A titre d’exemple, une unité moderne emploie moins que la semi-motorisée. Donc, la mise en œuvre de cette initiative lutte contre le chômage en milieu rural et stimule le revenu direct du producteur, s’est-il réjoui.
Le président de l’OIA Anacarde a exprimé sa gratitude à l’Etat ivoirien qui vient de reconduire le prix du kilogramme de 305 Francs CFA qui est celui relatif à la campagne 2021.
« Je profite pour remercier le président de la République de Côte d’Ivoire, SEM Alassane Ouattara, qui a toujours œuvré pour soutenir le secteur agricole notamment, celui de l’anacarde. Nous avons participé auprès du régulateur, le Conseil coton-anacarde, à la détermination du prix qui passe par un système de matrice appelé barème. Selon cette matrice, le prix résiduel qui devrait revenir au producteur était 293 Francs CFA. Mais, l’Etat a regardé les difficultés des acteurs en reconduisant le prix à 305 FCFA malgré la hausse des charges portuaires sur les exportations due à la situation du COVID-19 », a-t-il relévé.
En Côte d’Ivoire, la filière anacarde occupe environ 400 000 producteurs et représente la 3ème source de devises du secteur agricole derrière le cacao et le caoutchouc naturel.
(AIP)
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