L’Ambassadeur d'Allemagne en Côte d’Ivoire, Ingo Herbert a situé les enjeux et opportunités de la coopération ivoiro-allemande, au cours d’une journée de réflexion et d’échanges sur les 60 ans de cette coopération, organisée le vendredi 18 février, par la Fondation Friedrich Naumann à son siège à Cocody.
Selon lui, malgré les acquis de cette amitié et relation aux niveaux bilatéral et multilatéral, « beaucoup reste encore à faire pour renforcer les liens dans le futur ».
Après un an et demi de fonction, il note une amélioration de cette coopération dans le secteur économique, avec de nouvelles priorités en matière de formation professionnelle et le projet d’ouvrir une délégation (chambre) du commerce et de l’industrie d’Allemagne en Côte d’Ivoire.
« Quand j’ai pris fonction, il y avait une liste de 15 entreprises, mais actuellement, nous sommes passés à 30. Cela montre l’intérêt et l’importance que nous accordons à notre coopération économique », a confié l’Ambassadeur Ingo Herbert.
Par ailleurs, le diplomate allemand a rappelé que la Côte d’Ivoire entretient des relations diplomatiques, économiques, politiques et culturelles avec la République fédérale d’Allemagne (RFA) depuis 1961 dans divers domaines et secteurs comme l’agriculture, l’environnement, la recherche scientifique, la démocratie, la gouvernance, le développement local, l’éducation, les énergies renouvelables, etc.
Au niveau bilatéral, les institutions allemandes telles que la GIZ, la KFW, l’Ambassade de l’Allemagne, contribuent en grande partie à la réalisation des projets de développement durable au bénéfice des populations en Côte d’Ivoire.
S’agissant de la coopération non-étatique, le Service allemand d’échanges académiques (DAA), les fondations Friedrich Ebert, Naumann et Konrad Adenauer et les ONG de développement telles que Misereor et Brot für die Welt participent également à la consolidation de la démocratie et la réduction de la pauvreté en Côte d’Ivoire.
Sur le plan de la coopération culturelle, l’appui du Goethe-Institut est significatif dans le cadre des échanges interculturels entre Allemands et Ivoiriens. De même, les programmes de bourses accordés aux élèves et enseignants de l’enseignement secondaire, restent des preuves tangibles de l’amitié ivoiro-allemande.
Quant au chef de Bureau pays de la Fondation Friedrich Naumann, Magloire N’Dehi, il a fait savoir que cette journée scientifique s’inscrit dans le cadre de la reprise des conférences du « Vendredi Libéral » (cadre d’échanges et de dialogue politique).
« En tant que fondation politique, nous pensons qu’il est important, à un moment donné de l’histoire de la coopération ivoiro-allemane, de réfléchir à ce qui a marché ou pas. Mais surtout, d’en tirer les leçons et expériences qui permettront de l’améliorer et la renforcer », a-t-il déclaré.
Cette journée scientifique a été organisé en partenariat avec le Centre d’Etudes et de Recherches Panafricaines et Globales (CERPAG). Le directeur de ce centre, Yéo Lacina, professeur de littérature et civilisation allemande à l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB), a, pour sa part, considéré la coopération ivoiro-allemande comme une opportunité.
Selon lui, il faut éviter de tomber dans le piège d’une lecture idéologique de la coopération internationale avec des clichés tels que « ce sont les colonisateurs », « la coopération c’est un nouvel instrument de domination ». A l’en croire, les ivoiriens gagneraient mieux à transformer les risques et menaces de cette coopération internationale en opportunités.
Rk avec Sercom