La Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) a organisé, jeudi 24 février 2022 à la Chambre de commerce et d’industrie sise à Abidjan Plateau, un débat sur la dette publique en Côte d’Ivoire, après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE (pays pauvre très endetté) il y a une décennie.
Les débats ont été menés par l’économiste-manager de projet, Daouda Achille, acteur de la CSCI, le doctorant en droit des affaires, Jean-Paul Adjakon de l’Université de Paris, ainsi que les parties prenantes qui regroupent des membres de la CSCI, des institutions financières internationales, diplomatiques et publiques.
Leurs opinions partent de l’impact positif de la dette publique, quand elle est reconvertie dans des projets de développement et d’intérêt national, à ses effets dévastateurs sur l’économie quand elle est détournée. Egalement au centre des discussions, la question des emprunts obligataires, la problématique de l’annulation de la dette et le rapport entre le développement et l’endettement.
Selon le coordonnateur national de la CSCI, Mahamadou Kouma, ce cadre d’échanges qui a bénéficié de la collaboration de la Plateforme dette et développement de France (PFDD) et de celle du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), vise à statuer et entretenir l’opinion publique et internationale sur l’environnement de la dette publique ivoirienne qui est actuellement de 58%, à collecter les avis des parties prenantes et à partager les meilleures pratiques en termes de bonne gouvernance.
« (..) Il est nécessaire que l’on en parle pour envisager des perspectives susceptibles d’aider les gouvernants à anticiper sur un éventuel surendettement qui freinerait la logique de développement actuelle », a déclaré Mahamadou Kouma.
Avec une dette actuelle de 17.676,1 milliards de FCFA, contre 13.993 milliards de FCFA l’an précédent, soit une hausse 3.683,1 milliards FCFA, la Côte d’Ivoire risque de dépasser le seuil de tolérable fixé à 70% par l'UEMOA, d’entrer dans le cercle des pays surendettés et d’être exposée à des conséquences multiformes, s'inquiète la société civile.
(AIP)
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