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Société Publié le vendredi 4 mars 2022 | AIP

Le préfet de Taï désamorce un conflit communautaire

Le préfet du département de Taï, Mamadou Bakayoko, a organisé jeudi 03 mars 2022, dans son cabinet, une concertation pour désamorcer de justesse une crise naissante entre deux communautés à propos de l'exploitation clandestine de la forêt classée du Cavally.


Les faits remontent à quelques semaines plus tôt dans un campement appelé "la Cité", situé au bord d'une rivière servant de frontière naturelle entre la forêt classée du Cavally et celle de Goin-Débé, précisément dans la sous-préfecture de Zagné. Il y a eu une sensibilisation à l’issue de l’interpellation de 17 exploitants clandestins de la forêt classée du Cavally, tous des allogènes, par l'équipe du lieutenant Sékou Diarrassouba, de la société de gestion des forêts (SODEFOR). Celle-ci a permis aux agents de la SODEFOR d'insister sur le caractère pénal de la complicité avec les clandestins et l'urgence de les dénoncer, car ces allogènes opèrent à partir de leurs abris de fortune installés dans le campement "la Cité", à la frontière entre les deux aires protégées.


Certains membres de la communauté allochtone se sont fait une interprétation erronée qui les ont conduits à chasser l'ensemble des allogènes considérés comme des potentiels clandestins du campement "la Cité". Croyant ainsi se mettre à l'abri des sanctions liées à la complicité d'exploitation clandestine, ils seront désignés comme les cibles de probables représailles de la part de ces allogènes, bannis du campement.


Après l'échec de la médiation menée par la chefferie de Zagné, le préfet s'autosaisit promptement de l'affaire afin d'éviter le pire, c'est-à-dire les affrontements. La concertation avec les représentants des parties concernées par le conflit latent révèle une erreur d'interprétation de la sensibilisation de la SODEFOR, comme cause du conflit communautaire ainsi heureusement étouffé dans l'œuf par l'anticipation du préfet du département.


En retour, le chef de la communauté des ressortissants de la CEDEAO, Alsény Barry, a promis de «sensibiliser +ses+ compatriotes à se contenter de l'agroforesterie concédée temporairement par l'État dans la forêt classée du Goin-Débé, et d'éviter l'exploitation de celle du Cavally, où la tolérance zéro est appliquée pour préserver son niveau appréciable de conservation si vitale pour l'équilibre climatique de la région.»


Embouchant la même trompette, le chef de la communauté allochtone de Zagné, Kadjo Oi Kadjo, et le président des jeunes allogènes de "la Cité", Nassirou Konkobo, ont «tenu à remercier et saluer le préfet pour sa vigilance et la rapidité avec laquelle il a contribué à faire baisser la tension et favorisé un règlement pacifique du conflit communautaire naissant.»


La forêt classée de Goin-Débé est en phase progressive de restauration intégrant l'agroforesterie et le reboisement, après qu'elle a été identifiée comme forêt au niveau de dégradation critique (70%) selon le programme d'investissement forestier (PIF) de la Banque mondiale. La forêt classée du Cavally, moins dégradée quoique voisine, est soumise à une politique de tolérance zéro à l'égard de toute exploitation par l'État de Côte d'Ivoire.


(AIP)


mca/ja/ask

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