Abidjan, L’Autorité de radioprotection, de sûreté et sécurité nucléaires (ARSN), en collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a démarré lundi 07 mars 2022 à Abidjan, un atelier national de cinq jours, à l’effet de finaliser et de valider l’avant-projet de décret portant sûreté et sécurité de transport des matières radioactives.
Le président du conseil de régulation de l’ARSN, Pr Kadjo Kouamé Alphonse, a souligné que cet atelier vise à combler un vide juridique. « Bien que ces matières radioactives dites marchandises dangereuses soient régulièrement transportées sur le territoire ivoirien, ou même à l’extérieur, la Côte d’Ivoire ne dispose pas d’une réglementation spécifique qui régule le transport desdites marchandises », a-t-il déclaré.
« Les conclusions de ces cinq jours de travaux seront l’épine dorsale de ce projet de décret qui une fois signé, sera d’un atout majeur pour le transport des matériels radioactives en Côte d’Ivoire », a-t-il ajouté.
Le conseiller technique du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Dr Assouan Marie Chantale, a rappelé que depuis 2017, sa tutelle a pris l’engagement d’organiser le secteur de la sûreté et la sécurité de la radioactivité qui était au départ incrusté au sein du laboratoire national de santé publique.
« Nous sommes entièrement ouverts sur l’extérieur. Avec le développement, tout en régulant le secteur il faut aussi protéger les populations. Ce sont des matières qui sont utilisées pour le développement mais il faut protéger et les populations, et les utilisateurs de ces matières pour éviter qu’on ait des pathologies ou des problèmes de santé auxquels on ne serait pas préparé », a-t-elle indiqué.
Selon elle, ces matières peuvent être utilisées comme des armes. « En plus de la réglementation qui existe déjà, il faut élaborer des éléments spécifiques. Tout le monde ne peut pas assurer le transport de ce type de matière. Tout le monde ne peut pas les utiliser. Si ces matières tombent dans les mains de personnes mal intentionnées cela peut créer suffisamment de problème, même au niveau de la stabilité politique et la sécurité du pays », a exprimé Dr Assouan.
Pour le chef de la délégation de l’AIEA, David Labsout, les matières radioactives apportent un bénéfice aux pays, que se soit dans le domaine médical, les diagnostics, de traitement des cancers, dans le domaine de l’agronomie, l’éradication de maladie, dans le domaine de la prospection minière, pétrolière, etc. « Néanmoins, au niveau international et dans la sous-région, vous voyez le risque que les groupes terroristes, les criminels s’emparent de matériel radioactif. Il faut pouvoir aider les pays à combattre ce risque », a-t-il indiqué.
Il a expliqué que cet atelier est l’aboutissement d’un long travail effectué avec l’ARSN et l’ensemble des parties prenantes. « Cette semaine est l’occasion pour l’ensemble des parties prenantes, de faire part de ses suggestions, remarques, de sorte que ce texte puisse être divulgué et mis en œuvre par les opérateurs économiques. Ce travail est extrêmement important », a conclu l’expert de l’AIEA.
(AIP)
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