Vous célébrez, le 21 mars, la journée mondiale des géomètres experts. Que représente cette journée pour votre corporation ?
Cette journée est extrêmement importante pour notre profession. Nous sommes une des plus vieilles professions qui existent. Depuis l’Egypte ancienne, les géomètres ont toujours été les pionniers des découvertes, par leur capacité à réaliser les cartes, les plans qui servent de base à toute l’humanité. La journée du 21 mars nous permet donc de mesurer l’importance de notre profession. Nous sommes donc heureux que l’humanité ait dédié une journée à notre profession.
Quelle est la situation de la profession de géomètre expert en Côte d’Ivoire ?
Comme tous les grands pays au monde, la profession de géomètre expert est encadrée par une loi en Côte d’Ivoire. Il s’agit de la loi 70487 du 3 août 1970. Ceci montre l’importance de la profession. L’Etat récupère les impôts dans toute la documentation que nous mettons dans la cartothèque cadastrale des ministères qui sont chargés de l’urbanisme et du cadastre en Côte d’Ivoire. Concernant les personnes physiques et morales, il y a une nécessité de préserver, de localiser et de sécuriser leurs biens. Nous sommes donc une profession qui a un impact social assez fort. Toutefois, la profession se porterait mieux, si l’Etat était beaucoup regardant sur l’application des textes législatifs et règlementaires qui régissent notre profession. Il faut veiller au respect strict des textes, pour éviter que des gens qui ne sont pas outillés à exercer la profession viennent tromper les populations en leur produisant des documents qui n’ont aucune fiabilité.
Que devons-nous comprendre lorsque vous dites que l’Etat doit être plus regardant dans l’application de vos textes ?
Nous avons un code de l’urbanisme, un autre du foncier rural. L’Etat doit être regardant pour que ces textes soient appliqués dans toute sa rigueur. Dès lors que des gens qui ne sont pas de notre profession l’exercent sans être inquiétés, il faut justement s’en inquiéter. C’est pour cela que nous demandons à l’Etat de mettre en place un mécanisme qui sanctionne tout contrevenant aux textes qui régissent la profession de géomètre expert. Pour y arriver, l’Etat doit engager ses démembrements qui sont les mairies, les conseils régionaux et autres à s’approprier ces textes et les faire appliquer. Ce qui éviterait que des opérateurs économiques se fassent gruger par des personnes malintentionnées.
Comment faire la différence entre l’expert géomètre professionnel et celui qui ruse avec la profession ?
Il existe l’ordre des géomètres experts de Côte d’Ivoire. Qui publie régulièrement le tableau des géomètres agréés. Les populations doivent donc consulter ce tableau, pour éviter de se tromper de bonne foi. Ces tableaux sont disponibles dans toutes les administrations, dans toutes les préfectures à l’intérieur du pays. Il faut donc se méfier de celui qui n’est pas inscrit au tableau et qui se présente comme géomètre. Nous avons entrepris des actions de promotion de la profession. Il s’agit entre autres de l’édition et la distribution de la carte de régionalisation des géomètres - experts selon leurs zones d’intervention, de rencontres avec les partenaires institutionnels, les autres chambres pour affiner les stratégies d’une meilleure gestion des questions foncières, et enfin la mise sur pied d’une journée nationale tournante de rencontres d’explication et de sensibilisation en direction des autorités administratives, politiques, coutumières et tous les acteurs de la chaîne foncière, dénommée « Ogeciday ».
De quoi sera meublée, en Côte d’Ivoire, la journée internationale des géomètres experts ?
Nous avons prévu de nous retrouver entre géomètres experts pour des échanges avec d’autres personnes ressources sur les problématiques qui s’imposent aujourd’hui à notre profession.
Interview réalisée par
Marc Yevou