Man, Des leaders des organisations de la société civile (OSC), les acteurs de développement local ainsi que les agents des ministères techniques de Man, ont été formés, du mardi 15 au jeudi 17 mars 2022, sur les questions de gestion des finances publiques, dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Finances publiques, notre affaire à tous » piloté par l’Union Européenne (UE), la fondation Konrad Adenauer (KAS) et l’ONG Actions pour la protection des droits de l’homme (APDH).
L’objectif de la formation est de contribuer au renforcement des mécanismes de transparence, de redevabilité et de participation citoyenne dans la gestion des finances publiques.
« (...), c’est le citoyen qui est le contribuable, c’est lui qui donne son argent, qui paie l’impôt. Il est important qu’il puisse regarder où va son argent, et cela permet aussi à l’Etat de prendre en compte les besoins réels des populations et de réaliser des actions qui répondent aux préoccupations », a éclairé la formatrice, Acouba Nadine Anoh, par ailleurs experte en finances publiques.
Aujourd’hui, la bonne gouvernance des finances publiques est de plus en plus au centre de tous les débats. Elle apparaît comme la condition sine qua none pour l’atteinte des objectifs de politique de développement. Ainsi, la participation du public au processus budgétaire est essentielle pour la l’amélioration des décisions budgétaires.
Selon le rapport 2019 d’International budget partnership (IBP) qui mesure la transparence budgétaire, la participation du public et le contrôle budgétaire à travers l’enquête sur le budget ouvert (EBO), la Côte d’Ivoire a un score de 34/100 pour la transparence, sept sur 100 pour la participation du public et trois sur 100 pour le contrôle budgétaire.
Pour les spécialistes en finances publiques comme, Elvis N’cho, chargé des opérations communales à la trésorerie générale de Man, la problématique de la gestion participative des finances publiques est si importante qu'elle doit motiver les populations. « Je pense que c’est à nous de partir vers elles, de leur montrer le chemin, de créer des sillons pour qu’elles puissent s’acclimater à cette nouvelle vision économique promulguée par le président Alassane Ouattara », a-t-il indiqué, invitant à l’occasion, la population de la région du Tonkpi, à approcher les structures étatiques comme la mairie, le trésor, la direction des impôts et autres, "pour aller au fait de l’information".
Durant les trois jours d’atelier, les représentants de la société civile et les acteurs étatiques ont reçu les outils nécessaires, afin de pouvoir effectuer le contrôle citoyen de l’action publique. « N’empêche, l’impact de ce projet n’est pas immédiat, c’est un processus », a averti l’experte en finances publiques commise à la formation.
les membres du cadre permanent de consultation et de concertation
Au terme de l’atelier, une campagne de sensibilisation des acteurs en présence a donné lieu à la mise en place à Man, d’un cadre permanent de consultation et de concertation entre le gouvernement, la société civile, les journalistes et les partenaires techniques et financiers, vendredi 17 mars.
L’Etat ivoirien dans sa volonté d’améliorer la gestion des biens publics entend vulgariser les bonnes pratiques à travers le projet « Finances publiques, notre affaire à tous ». Dans cette perspective nouvelle de démocratie participative, des mécanismes opérationnels sont élaborés pour permettre aux citoyens de contrôler effectivement la mise en œuvre des programmes de décentralisation. Il s’agit entre autres du cadre de collaboration qui crée une interaction entre différents acteurs locaux. Une interaction qui s’avère essentielle pour assurer une meilleure articulation des services de proximité et, renforcer par-dessus tout, la confiance et le consensus entre l’Etat et les citoyens.
(AIP)
ebd/ask